Musique
Nas décrypte les paroles de « It Ain’t Hard To Tell » pour une professeure d’Harvard
Nas a discuté poésie avec Elisa New, professeure de poésie à l’école d’Harvard
On ne le répétera jamais assez, mais Illmatic de Nas a marqué l’histoire de la musique pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles est pour sa qualité d’écriture, des textes riches pour une poésie violente, ou une violence exquise. Ce n’est d’ailleurs pas dû au hasard si l’album a rejoint les archives de Harvard il y a quelques mois pour son immense apport culturel.
Harvard justement. Nas a été convié à un entretien au côté de Elisa New, professeure en poésie. Le but ? Amener la poésie dans les foyers et dans les classes de l’Amérique. Pour se faire, les deux protagonistes ont décortiqué les paroles de « It Ain’t Hard To Tell » pour en déceler chaque grain de poésie au milieu de l’argot de rue. Ainsi, Nasir a pu donner son point de vue sur les différentes utilisation de la langue.
« Avant le Rap, il y avait beaucoup de manières différentes d’utiliser l’Anglais. Certains quartiers parlaient différemment que d’autres. Les Italiens disaient des trucs différents, les Irlandais disaient des trucs différents, les Jamaïcains… euh oubliez ça. Ils avaient tous une manière spécifique de s’exprimer. »
Ce côté cosmopolite de la langue s’est ainsi retrouvé dans les paroles du MC du Queens. Des lyrics rythmées que l’artiste réussit également à justifier.
« Tout est question de rythme, tout bouge constamment, de partout. Le monde bouge toujours, rien n’est figé. Donc je pars de ce principe. C’est pareil pour le langage autour de mon quartier ».
Pour rappel, Nas est pleinement impliqué dans l’éducation littéraire des étudiants d’Harvard. C’est dans cette optique qu’il a créé en 2013 la bourse Nasir Jones Hip-Hop Fellowship, qui a pour but de financer des chercheurs et des artistes jouissant d’un potentiel créatif dans les arts en rapports avec le Hip-Hop.