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Découvrez Boogie, le nouveau lyricist prometteur de Shady Records
Le 12 octobre 2017, Eminem et Paul Rosenberg annonçaient l’arrivée de Boogie dans les rangs de Shady Records. L’occasion de se pencher sur le parcours déjà riche du rappeur de Compton.
« Il représente tout ce que je veux voir chez un MC : une voix et une vision unique combinées à des jeux de mots complètement fous ». Ces mots nous viennent d’Eminem, le patron de Shady Records au sujet de Boogie, sa nouvelle et dernière signature. Validation du Rap God oblige, tous les regards se sont instantanément braqués sur lui, tout comme pour Slaughterhouse et Yelawolf à leur époque. Mais comme ses camarades en 2010, le MC de Compton a déjà derrière lui, un important bagage musical. Portrait d’un lyricist, dont la plume affûtée et le flow pointu n’attendent plus que de percer.
Il était une fois…
Boogie, Anthony Dixson de son vrai nom a grandi sur les côtes de Long Beach en Californie. Élevé uniquement par sa mère, celle-ci l’envoie rapidement dans une école religieuse pour l’aider à faire face aux difficultés de grandir sans père. Ironiquement, c’est à partir de ce moment-là qu’il fera ses premiers pas dans la violence et la culture des gangs. Là-bas, il y rencontrera un ami membre des Bloods, qui l’incitera à l’y rejoindre durant son adolescence.
C’est à 20 ans que sa vie prend une nouvelle tournure, lorsqu’il donne naissance à son fils Darius. Dans une volonté de lui offrir une enfance loin des embrouilles et des coups de feu, il quitte Compton pour s’installer à Burbank, une banlieue idyllique située à douze kilomètres au nord-ouest de L.A. C’est ici qu’il aménage son premier studio, dans lequel il va pouvoir laisser libre court à son expression artistique.
Déjà trois projets à son actif
Très attaché à son fils qui lui a littéralement servi de déclic pour changer de vie, c’est symboliquement le jour de son anniversaire qu’il a choisi de dévoiler ses deux premières mixtapes à un an d’intervalle, Thirst 48, le 24 juin 2014, et The Reach, le 24 juin 2015. Un joli clin d’œil qui prouve à lui seul à quel point son enfant demeure la principale source d’inspiration de l’artiste. Passés inaperçus chez nous, ces deux projets ont à l’inverse, reçu une excellente presse outre-Atlantique, permettant ainsi à Boogie de se faire remarquer par Interscope, label qu’il rejoindra fin 2015.
Son troisième projet intitulé Thirst 48 Pt. II. sera son premier à sortir sous sa nouvelle étiquette (uniquement en digital) en 2016. Plus qu’une simple suite à son premier opus, il s’agit plus pour Boogie de montrer son évolution depuis ses débuts. Sur ce nouveau volet, on trouve « No Way », un banger surpuissant produit par Jahlil Beats qui lui permettra de rapidement passer du statut de jeune talent local à celui de grand nom national de la New School. Un véritable « summer hit » qui cumule à ce jour plus de 2.500.000 vues sur Youtube. Au-delà de la performance, »No Way » s’apparentait surtout à un moyen pour l’artiste, de démontrer toute l’étendue de sa palette vocale. Le succès commercial aux Etats-Unis sera quasi-immédiat.
Un nouvel espoir
Outre ses capacités à moduler son flow et sa voix sur plusieurs timbres, Boogie fait bel et bien partie de cette nouvelle génération d’artistes cherchant à redonner du poids aux paroles, un véritable lyricist en somme. Lorsqu’on balaye sa discographie, on se retrouve transporté dans un univers musical aux sujets multiples, mais toujours authentiques. Parmi eux figurent son amour pour son fils, sa jeunesse de gangster, la religion qui l’a bercé ou encore la critique d’une génération désabusée et obsédée par les réseaux sociaux.
Cela dit, sa principale force réside surtout dans sa capacité à parler de manière positive des sujets les plus sinistres. Pour l’exemple, dans son morceau « Change », qui clôture son premier projet, il raconte ce qu’il a ressenti lorsqu’il assistait aux obsèques de son ami. Si son esprit est ravagé par la colère, celui-ci se ressaisit et fini par livrer un message d’espoir pour l’avenir. La comparaison avec son homologue d’Aftermath Kendrick Lamar pourra sembler facile et réductrice, mais ses origines californiennes, sa plume et sa lucidité d’esprit la rendent pourtant inévitable, même si bien sûr, Boogie a su prouver au travers sa musique, toute son originalité.
Quel avenir pour Boogie chez Shady Records ?
Fort d’une authenticité sans faille et d’une aisance lyricale incroyable, Boogie a donc progressivement réussi à affirmer son identité artistique auprès du public, mais aussi à marquer au fer rouge la scène hip-hop californienne. Par ailleurs, dès la sortie de Thirst 48, il affirmait déjà être courtisé par plusieurs labels. Trois ans plus tard, c’est finalement Shady Records qui aura eu le dernier mot. Un nouveau chapitre de sa carrière s’ouvre donc, et nul doute que l’aura de Marshall Mathers devrait jouer un rôle important dans l’éclatement au grand jour de son talent. Découvrez ci-dessous, Thirst 48 Pt. 2, le dernier projet en date de Boogie, en attendant une première sortie chez Shady Records.