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Les femmes, le véritable défi du hip-hop

Crédit photo.: Andréa Cerqueira

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Une recherche américaine révélait, fin 2017, que les femmes étaient peu présentes dans les charts, encore moins dans le cas du hip-hop. Où en est-on aujourd’hui ? 

Ces statistiques de fin de 2017 n’étaient pas très rassurantes quant à la place des femmes au hit-parade. Sur les 30 artistes les plus écoutés la première semaine de novembre 2017, 11 sont issus de la sphère hip-hop. Mais aucune femme parmi eux. La seule artiste hip-hop en solo dans le top 50 arrive en 33ème position. C’est évidemment Cardi B qui, une fois n’est pas coutume, se plaçait comme l’indétrônable exemple qui confirme la règle. Un engouement semble toutefois se créer autour du rap féminin, tant dans l’underground que dans le mainstream.

Une attention toute particulière dévouée au rap féminin dans la scène hip hop “indé” 

Dans le hip hop underground, un nombre croissant de projets semble vouloir (enfin) mettre en avant le talent des femmes. L’association Rencontres Urbaines, par exemple, a rassemblé 15 rappeuses des quatre coins du monde sur un même album. Intitulé Call Me Femcee, ce projet international regroupe les performances de rappeuses telles que KT Gorique (Suisse), Reverie (USA), Comagatte (Italie), Gennie (Mongolie) ou Medusa (Tunisie).

Fédérer les femmes et les hommes grâce aux valeurs du hip-hop et cela grâce une série de concerts, voilà l’idée. Face au succès du premier showcase il y a quelques mois en présence de trois des rappeuses au Fat., l’association récidivera avec un nouvel évènement le 22 mars au même endroit.

Et l’on retrouvait deux des femcees du projet, Reverie et KT Gorique, au sein de la line-up de la 21ème édition du festival Les Femmes s’en Mêlent. Initialement tourné vers la scène féminine rock indé, le festival ouvre désormais ses portes à des artistes hip-hop. Ces projets militants qui veulent mettre en avant les femmes dans le hip-hop ne sont pas sans faire écho aux convictions de certaines rappeuses, telles que Nicki Minaj dans les années 2010, ou Cardi B désormais.

Une présence féminine accrue également auprès du grand public 

Au delà des projets militants, le rap féminin semble bien parti pour gagner du terrain auprès d’un public plus “mainstream”. L’année 2017 a en effet vu la carrière de Cardi B décoller. Et observons sa place centrale aujourd’hui, deux ans plus tard… Lors des Grammy Awards 2019, ce 10 février dernier, Cardi B est devenue la première rappeuse primée dans la catégorie « meilleur album rap de l’année ». Certains experts, tels que le DJ et journaliste musical américain David Drake, prédisaient une montée plus globale du rap féminin.

Si elles ne sont pas encore connues de tous, on remarque ces derniers temps que des artistes telles que Tommy Genesis, Queen Key, Nadia Rose ou encore CupcakKe, attirent l’attention des médias et du public. Sans pour l’instant prétendre à l’impact commercial et musical d’une Nicki Minaj , la tendance semble être à l’ouverture… du moins aux Etats-Unis et en Angleterre.

En France, la situation semble plus complexe, avec une scène rap éminemment masculine mais parsemée d’une ou deux exceptions. Comme Chilla, qui assoit désormais une notoriété assumée sur la scène hip-hop française. Et pourtant, l’un des plus gros vendeurs de tous les temps dans le rap est une femme. Diam’s.

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