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Disque d’argent, de rubis et sonnerie de téléphone : anecdotes sur les certifications

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Sonnerie de téléphone, disque de rubis et disque d’argent : on s’est perdu sur le web et on a trouvé quelques informations amusantes sur les certifications. On vous raconte. 

Disque d’or, de platine et de diamant : voilà plus d’un demi-siècle que les différents garants des industries musicales internationales ont décidé de récompenser les succès commerciaux des artistes. Évidemment, en plusieurs décennies d’existence, ces titres honorifiques ont profondément évolué. Le Snep par exemple, qui contrôle les certifications françaises, a du revoir régulièrement ses modes de calcul pour s’acclimater à la révolution streaming. De quoi modifier certains seuils, et appréhender au mieux les modes de consommation. Pourtant, force est de constater que si les certifications s’avèrent plutôt universelles, elles s’adaptent évidemment au pays qui les distribue. Et surtout, à leur époque. Voilà pourquoi certains ont dû prendre des décisions surprenantes liées à leurs langues, ou ont tenté d’aborder des virages technologiques de façon plutôt originale. De manière absolument pas exhaustive, on a sélectionné quelques anecdotes liées aux certifications, à l’international.

Le disque d’argent, victime de la baisse de ventes

On a les disques d’or, de platine et de diamant, mais connaissiez-vous le disque d’argent ? Disparu en France depuis 2009, cette certification, qui précédait l’or pour les albums comme pour les singles, a vécu une existence mouvementée. Pour les albums, elle n’a duré qu’une dizaine d’années, précisément de 1999 à 2009. En somme, elle était chargée d’offrir un palier intermédiaire avant l’or. Elle s’obtenait à partir de 50 000 ventes entre 1999 et 2006, puis a été revue à la baisse, à partir de 35 000. Elle a définitivement disparu trois ans plus tard, alors que le Snep a réduit le seul du disque d’or à 50 000 ventes. Instaurée de 1985 à 2009 pour les singles elle a, de la même manière, subi les conséquences de la baisse des seuils du Snep. Toutefois, s’il n’existe plus dans l’hexagone, l’argent continue d’être populaire au Canada ou encore au Royaume-Uni.

Des récompenses pour des sonneries de téléphone

Au fil des années, les différents garants de certifications à l’international ont dû s’adapter aux révolutions technologiques. Et en plein cœur de l’explosion des téléphones mobiles, Music Canada, l’équivalent canadien du Snep, a mis en place plusieurs catégories calibrées pour répondre aux modes de consommation. C’est ainsi qu’à partir des années 1990, le Cria (ancêtre de Music Canada) a imaginé des certifications pour les clips ou concert publiés sous forme de vidéo-cassette ou DVD. Puis, à partir des années 2000, ils ont reconduit le modèle dédié aux… sonneries de téléphone.

En effet, pour contrer les chutes de ventes, les maisons de disque se sont mis à vendre leurs contenus sous forme de sonneries de téléphone. Constatant le phénomène, le Cria a instauré trois nouveaux paliers dédiés aux sonneries : or (20 000 ventes), platine (40 000) et diamant (400 000). Car… oui, du physique au streaming, il y a eu une période de flottement qui a ouvert la porte à des constats très particuliers. On se rappelle notamment de Bob Sinclar qui s’était félicité, à l’époque, d’avoir écoulé 350 000 exemplaires de son album Soundz of freedom, livré avec le Walkman W580i de Sony Ericsson. Drôle de période.

Certifications en fonction des langues

Au-delà des avancées numériques, les certifications se calquent parfois sur leurs populations. Parlons notamment de l’exemple suisse et de ses multiples langues officielles. En effet, l’industrie musicale suisse s’inspire de ses résidents : là où environ 1,8 million de personnes parlent français, on dénombre six millions de germanophones. Ainsi, un artiste qui sort un album en allemand aura potentiellement trois fois plus d’auditeurs qu’un artiste sortant un disque en français. Selon ce schéma, plusieurs seuils ont été imaginés selon la langue majoritaire de l’album. Ainsi, un disque en français ou italien doit atteindre 7 500 ventes pour le disque d’or, contre 10 000 ventes pour les disques en allemand ou anglais. Idem pour le disque de platine avec respectivement 15 000 et 20 000 ventes.

Les États-Unis ont une situation semblable. Le pays abrite une grande minorité hispanique, venue d’Amérique du sud et d’Amérique latine, et évidemment, la musique hispanique est particulièrement populaire. Ainsi, pour récompenser ses artistes hispanophones, qui s’adressent à une communauté bien plus petite que les anglophones, les États-Unis ont opté pour des certifications inédites. En somme, tous les albums renfermant au minimum 51% de langue espagnol sont jugés dans de nouvelles catégories : les disques « oro », « platino » et « multi platino ». Avec de seuils placés à 100 000, 200 000 et 400 000 ventes, ils nécessitent cinq fois moins de ventes que les disques anglophones.

En France, un unique « disque de rubis »

Retour à la France avec une anecdote unique. Là où l’industrie musicale française a hissé le diamant comme sa certification la plus prestigieuse, un disque exceptionnel a été offert à une chanteuse tout aussi exceptionnelle. En effet, en 2005, Mireille Mathieu a obtenu un disque de rubis. Symbolique et non-officiel (il n’est pas reconnu par le Snep), celui-ci a été décerné par Arnaud Delbarre, alors directeur général de l’Olympia, «au nom de l’ensemble de la profession». Lors de cette grande soirée, où l’artiste célébrait ses quarante ans de carrière, Mireille Mathieu affichait également… 122 millions d’albums vendus. Des chiffres astronomiques, qui feraient presque passés nos rappeurs, habitués aux pierres précieuses, pour de petits joueurs. D’ailleurs, niveau productivité, Jul et 20 projets à 30 ans, sont encore très loin des 75 albums de Mireille Mathieu. Un record national, évidemment.

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