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Booba : 5 références que vous n’aviez (peut-être) pas sur « ULTRA »
Booba a donc dévoilé son dernier album, ULTRA. Et le rappeur avait encore de la punchline sous la pédale. Une plume qu’il nourrit de références en tout genre. Zoom sur 5 d’entre elles.
Booba est un homme de culture. Et tout au long de sa carrière, il l’aura montré à travers des références pointues. On en retrouve certaines dans ULTRA, qu’on a tenté de vous expliquer, avec l’aide bienvenue de Genius. Une artiste des années 2000, de la nostalgie, un génocide et une ville dans les Yvelines : les thématiques abordées sont variées.
Wallen et « L’olivier »
En 2004, Wallen publie son deuxième album : Avoir la vie devant soi. Et en son sein, « L’olivier » est un morceau en hommage à ses parents, qui ne sont plus de ce monde. Wallen utilise donc la métaphore de l’olivier, désignant par ce biais ses parents, se demandant « Qui replantera l’olivier ? ». Un olivier qu’elle aimerait replanter, comme pour expliquer le manque qu’elle ressent depuis la perte de ses parents. Booba, à travers la phrase « Dites à Wallen : personne replantera l’olivier », y fait donc directement référence. Et de manière crue, nous rappelant que les êtres chers ne reviennent jamais, la mort les emportant pour toujours.
Le titre « L’olivier » de Booba fait référence au morceau éponyme de Wallen, publié en 2004 🌳
Elle y parle de ses parents décédés représentés par un olivier qu’elle aimerait « replanter » pour les faire revenir. pic.twitter.com/dM2Uw15NxA
— Interlude (@interludefrance) March 7, 2021
La cité de la Plaine
Toujours dans « L’olivier », Booba se montre cette fois plus nostalgique. Remontant à ses débuts, ses premières rimes et le lieu qui en aura été témoin : « L’histoire du 92i commence cité de la Plaine ». On le sait 92 injection, ou 92i, est l’un des labels de Booba. Ayant fait émerger des artistes tels que Damso, ou Shay, le label abrite maintenant SDM ou encore Green Montana. Mais son émergence date d’il y a plus de 20 ans. En effet, en 1995 le 92i est très loin d’être l’un des labels les plus influents du rap francophone. Il n’est qu’à ses débuts, un simple collectif de rappeurs, tous issus des Hauts-de-Seine, département 92. Booba bien sûr, mais aussi Bram’s et Mala notamment. Booba fait ainsi référence à ses débuts dans le rap, et l’époque ou il avait encore l’habitude de trainer vers Boulogne-Billancourt et Clamart, ville ou se situe la cité de la Plaine.
Le génocide des Tutsi
On le sait, Booba aime rappeler sa domination et la supériorité de sa carrière dans le rap francophone. Et ce, avec des images toutes plus parlantes les unes que les autres. Il ne déroge pas à la règle dans « VVV », sa troisième collaboration avec Maes : « J’suis Hutu, Rwanda t’es Tutsi ». A travers cette phase, Booba fait directement référence au génocide des Tutsi qui s’est déroulé en 1994 au Rwanda. Génocide perpétré par le gouvernement Hutu. En se comparant à l’oppresseur, Booba montre qu’il a détruit de nombreuses carrières. Cette phase fait aussi écho à celle prononcée dans « Glaive » : « Un demi-siècle qu’j’suis au pouvoir, peut-on parler de génocide ? ».
Les favelas imaginaires
Dans « Ultra », morceau éponyme de l’album, Booba fait preuve d’inventivité pour ridiculiser la personne à qui il s’adresse. « T’as pas l’air bien dang’reux, comme une favela d’Villacoublay » adresse t-il à son concurrent. Or, Villacoublay est une ville situé dans le département des Yvelines, abritant principalement différents sièges sociaux de grandes entreprises. De plus, le salaire moyen de la commune s’élève à 3300 euros. Vous l’aurez donc compris, la fameuse favela de Villacoublay n’existe pas, et est un moyen pour Booba de montrer que la personne à qui il s’adresse est donc très peu dangereuse. Tout en montrant sa parfaite connaissance géographique de la région parisienne.
La dernière fois
Comment parler de cet album sans mentionner le fait qu’il constitue la dernière pièce de la discographie de Booba. Le rappeur n’oublie pas de le mentionner dans l’outro : « Dernière fois ». Ce morceau possède un refrain très significatif où le rappeur dit : « Laissez moi chanter la liberté, l’illégalité une dernière fois ». Il remanie la devise de la République française, Liberté-Egalité-Fraternité, en Liberté-Illégalité. Booba rappelle ce qui fait l’essence de son rap depuis ses débuts. Une « liberté » d’expression, l’ayant parfois confronté à des polémiques, mais l’ayant poussé à ne jamais dénaturer son propos. Et une « illégalité » qui aura toujours été au centre de ses propos, soit par le biais des armes, soit par le biais de la vente de drogues, principalement. Un refrain mélancolique, où Booba demande à son public mais aussi à ses détracteurs de pouvoir exprimer son art, une dernière fois.
Dans le reste de l’actualité, Booba : sa superbe et nostalgique lettre à ses fans