Suivez-nous

Musique

Booba : la fabuleuse histoire de « Tallac » sur « Panthéon »

Publié

le

booba tallac panthéon

Panthéon de Booba fête ses 18 ans. Pour l’occasion, on revient sur son intro « Tallac », et l’histoire qui accompagne la création de ce morceau passé à la postérité.

Ce 11 mai 2022, Panthéon, le deuxième album de Booba a fêté ses 18 ans d’existence. « N°10 », « Hors Saison » ou « Baby », nombreux sont les morceaux qui auront marqué leur époque au sein de cet album. Mais le plus important reste sans aucun doute « Tallac ». Intro légendaire, le morceau se clôt sur un extrait significatif. Un extrait dont Booba se sera servi pour embrasser définitivement un pseudonyme qui lui avait parfois valu quelques moqueries. Parlons-en.

Mc Jean Gab’1 : une comparaison moqueuse

En 2004, Booba sort d’un premier album solo couronné de succès. Temps Mort l’a adoubé comme l’un des plus grands rappeurs de sa génération mais pourtant, on est à l’époque encore loin de la toute puissance que l’on connait du rappeur aujourd’hui. Les histoires de clashs ne font alors pas encore partie du quotidien de Kopp et pourtant, « Tallac » en est déjà l’origine. Un an avant, en 2003, c’est Mc Jean Gab’1 qui l’avait alors pris à parti dans « J’t’emmerde ». Premier extrait de son premier album, le morceau est une véritable bombe à l’époque. Et pour cause, le rappeur y enchaine les clashs contre la quasi totalité du paysage du rap français de l’époque.

Et Booba n’y échappera pas. Mc Jean Gab’1 ouvrira son troisième couplet en se moquant allégrement du rappeur du 92, le comparant ironiquement à Bouba, le petit ourson du dessin animé du même nom. Une comparaison qui n’échappera évidemment pas à Booba qui reprendra d’abord dans un son plutôt oublié en 2003 intitulé « Lourd son ». Le morceau se découpe en deux parties, une première directement adressée à MC Jean Gab1, puis une seconde aux rimes plus abstraites.

« Tallac » : un extrait loin d’être choisi au hasard par Booba

En 2004, Booba crée son premier label : Tallac Records. Et ce nom n’est pas choisi au hasard, car Tallac est le nom de la colline sur laquelle vit Bouba, l’ourson du dessin animé. Une première référence qui sera suivie de la parution du morceau du même nom, l’un des premiers morceaux enregistré pour Panthéon en 2003, indique Skread. L’intro de son deuxième album se dresse alors comme l’une des plus réussies du rap français. On y entend un Booba conquérant, décidé à remettre les pendules à l’heure après l’attaque de Mc Jean Gab’1. Et plutôt que de l’attaquer frontalement dans le morceau, il le clôture par un extrait du dessin animé.

Un extrait loin d’être choisi au hasard. Voilà ce qu’on peut notamment y entendre : «Le grand manitou à créé les animaux du mont de Tallac en leur donnant des formes différentes. et si on prend les ours par exemple, certains sont énormes mais se régalent en mangeant des fruits et du miel. Alors que d’autres sont des bêtes féroces qui déciment les troupeaux… Bouba appartient au deuxième groupe, celui des bêtes féroces…»

Un retour de flammes ingénieux de la part de Booba, se comparant donc par homonymie à une bête féroce qui décime les troupeaux. Par ce biais, le rappeur balaie d’un revers de main les critiques et les pics lancées à l’encontre de son nom de scène. Comme le précisait Mehdi Maïzi lors d’une analyse de « J’t’emmerde » pour Red Bull, il n’est pas sûr que « Tallac » soit directement adressée à MC Jean Gab’1. «Booba n’a pas attendu Jean Gab’1 pour savoir qu’il avait le même nom qu’un personnage de dessin animé, indique-t-il. (…) Je sais pas, c’est vrai que ça arrive juste après, mais je ne peux ni confirmer ni l’infirmer.»

Dans tous les cas, le morceau aura définitivement balayée les comparaisons frauduleuses avec le petit ourson. Et mieux que ça, fédérateur et solennel, « Tallac » tire le meilleur du personnage du dessin animé pour permettre à Booba de s’y identifier fidèlement. Le morceau fait plus que s’inscrire dans la tradition, il vient se ranger tout en haut, peut-être à la première place, des meilleures intros de sa carrière.

A découvrir également : Dinos et les références au rap français que vous n’aviez (peut-être) pas dans Imany.

Commentaires

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *