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Les 100 meilleurs morceaux de l’année 2021 selon Interlude

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La rédaction d’Interlude s’est réunie pour tenter de dresser un classement des 100 meilleurs morceaux qui ont fait l’année rap 2021. 

Coups de coeur, débats passionnants, découvertes, confirmations : l’année 2021 se referme avec un cru soyeux et véritable. Et il a donc été bien difficile de ne retenir que 100 morceaux, (et non plus 50 par rapport à l’année précédente) et surtout, de les classer avec objectivité. Pour braver cette tâche ardue, l’équipe d’Interlude a recensé près de 400 titres publiés au cours des douze derniers mois. Neuf rédacteurs et rédactrices ont attribué une note de 1 à 20 selon son avis sur le titre. Ces notes ont permis d’établir des moyennes, qui ont offert un premier classement qui, après quelques ajustements, offre ce top 100. Petite précision : celui-ci cherche à offrir un panorama large et représentatif du rap de 2021 ; certaines grosses sorties ont été limitées et diluées au coeur du classement, pour éviter qu’elles ne monopolisent le classement.

  1. Freeze Corleone – Règne sur le monde

119 secondes. En 119 secondes, Freeze Corleone a rappelé qu’il était l’un des MC les plus brûlants du moment. Incisif et débordant de confiance, il a prolongé son contrat d’un an pour régner sur le monde. De son côté, Flem signe l’un de ses gros masterpieces de son année. 

  1. Veust, Alpha Wann – 4 chemins

La première mention d’Alpha Wann dans ce top 100. On préfère vous prévenir, ce n’est pas la dernière. Lorsqu’il s’agit de rapper bien, le Don et Veust ne passent pas par 4 chemins.

  1. Kaaris, Kalash Criminel – Tchalla

Donnez quelques touches de piano à Kaaris et Kalash Criminel, ils vous rendront de la poussière. À l’approche de SVR, le duo a pris ses quartiers au cœur du Wakanda, cagoules noires sur la tête. “Tchalla”, c’est dur, c’est fort, c’est puissant.

  1. La Tape – “Bazar”

En 2021, les rookies étaient en feu. Et ils s’étaient donnés rendez-vous sur La Tape du collectif Le Blaze. Khali et DMS ont fait honneur à leurs talentueux convives, offrant un passe-passe enflammé, se payant même le luxe de placer le Gangnam Style en 2021. Et ça, c’est fort.

  1. Orelsan, Ninho – Millions

“Millions”, comme leur nombre de streams. “Millions”, comme leur nombre d’albums vendus. “Millions”, comme leur succès commercial insolent en 2021. Célébrité, notoriété, opportunisme : l’union d’Orelsan et Ninho un allie deux générations autour de thèmes universels. Un gros tube.

  1. Laeti – Rider toute la night 

Sortie des studios Canal+, Laeti a foncé sur le périphérique au volant de son bolide, le tampon “Future star” floquée sur le front. C’est planant, enivrant. Et ça passe encore mieux avec une symphonie en fond.

  1. SDM – Van Damme

Après tout, comme JCVD, SDM est un block-buster à lui tout seul. À l’aise sur à peu près n’importe quelle prod, on l’aime encore plus lorsqu’il laisse ses punchlines valser sur le beat. Son potentiel semble infini.

  1. Vald, 7Jaws – Jusqu’à la fin

Après tout, tout le monde adore les histoires où le héros se débat jusqu’à la fin. Mais aussi, tout le monde adore les bonnes collab’. De beaux textes, un beau clip, une belle morale : on a bougé la tête jusqu’à la fin. Même si, parfois, ça finit mal.

  1. Angèle, Damso – Démons

Après “Silence”, on voulait un tube. Spoiler : on l’a eu. Bloqués dans leur manège hanté, Damso et Angèle ont combattu leurs démons. 

  1. Lujipeka – Poupée russe

On l’attendait depuis trois ans. Oui, trois ans. Mais “Poupée russe” est enfin là, et il est à l’image du brillant premier album de Lujipeka : rythmé, riche et différent. Une patte musicale très efficace. Et sur scène, c’est absolument génial.

  1. Django – Genèse 

Django est un rappeur à part. Un écorché vif à la plume renversante et aux interprétations vocales qui donnent des frissons. Soutenu par une teinte drill maîtrisée, “Génèse” prend à la gorge par sa sincérité et l’absence de filtre avec lesquelles Django se livre.

  1. Rohff – Valeur inversée

À chacun sa propre odeur de l’essence. Couplet unique ciselé. Prises de position assumées. Rohff pose un regard acerbe sur un monde défiguré par la Covid-19, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle et le racisme. Validé par la street, Keny Arkana, Rockin’ Squat, et Akhenaton.

  1. Sally, Chilla, Vicky R, Joanna, Alicia., KANIS – SHOOT

«Dis-moi à qui tu veux t’attaquer ? Une fois tombé, qui va te relever ?». Sally a réuni une équipe de six All-Stars pour un banger 100% féminin. KANIS, Vicky R, Chilla, Alicia. et Joanna l’accompagnent en équipe et ça shoot très fort. Un subtil mélange des forces en présence.

  1. Di-Meh, Lefa – Bleu pâle

Bleu pâle, comme la couleur bariolée sur le crâne de Di-Meh. Bleu pâle, comme le visage des MC’s quand il ramène Lefa au micro. Pour honorer Mektoub, le duo a offert une prestation explosive. Ça kicke très, très fort.

  1. Sameer Ahmad – Vera Cruz 

Ambiance jazzy façon La Cliqua, Sages Po’ & Soon E MC. Sameer Ahmad ne rappe pas bien, il rappe beau. Prodige magnifique.

  1. JeanJass, Akhénaton – Mains qui prient

Sur le papier déjà, c’était beau. Un rêve de gosse pour JeanJass, du pain béni pour sa fanbase. Quatre minutes de régal, où les maîtres de l’écriture ont fait parler leur sens de la rime. À écouter en regardant un coucher de soleil avec douceur et poésie… émoji mains qui prient.

  1. Chanceko – Copacabana

Vous la sentez cette odeur d’eau salée ? Cette sensation du sable fin sous la paume des pieds ? Si ça vous manque, vous n’avez qu’à lancer ce morceau. La musique de Chanceko dessine les plus belles plages brésiliennes, chemisette ouverte sur un bronzage éclatant et baby-mama au bras. L’été me manque…

  1. Benjamin Epps – Goom

Mon espagnol est mauvais, mais le bon rap hablo

  1. Sofiane – Windsor

Fianso n’est plus qu’un rappeur. Non, Fianso est bien plus que ça. Acteur, producteur, on en viendrait presque à penser qu’il est à La Direction du rap français. Mais lorsqu’il s’agit de plier un couplet unique avec rage et émotion, que ce soit dans les rues du 93 ou dans les studios de Colors, Fianso sait y faire.

  1. Zikxo, Zoxea- Prototype

« Moi mon nom de scène, ce sera Zoxea en verlan » disait Zikxo. Pour clôturer ce magnifique hommage au membre des Sages poètes de la rue, Zikxo invite Zoxea sur son album. Un morceau chaleureux qui rappelle le milieu des années 90 de Pont-de-Sèvres à Boulogne-Billancourt. « Prototype » est rempli de souvenirs qui feront sourire les nostalgiques.

  1. Gazo – HAINE&SEX

Devenu viral sur TikTok et à peu près partout, “Haine & Sex” s’est transformé en véritable single diamantaire. La représentation parfaite du phénomène Gazo, qui a enchaîné les tubes tout au long de l’année.

  1. Maes – Sachet 

Mmh, mmh
Lalalala
Mmh, mmh
Lalalala
Maes et les toplines, c’est beaucoup trop facile.

  1. Slimka – Hollywood

Un fond vert et le soleil de L.A. et ça y est, on est à Hollywood. Sur sa chaise de réalisateur, Slimka a la vision jusqu’au bout du tunnel. Une prod de dingue et un flow épuré, et les lettres capitale du mont Lee en ressentent les secousses.

  1. J9ueve – Distanciel

Chaussons aux pieds en réunion Zoom, on se surprend à apercevoir un arc-en-ciel dans  la huitième tasse de café de la journée. C’est précisément celui de J9ueve, qui transporte dans son univers coloré avec le délicieux “Distanciel”. Fuck le travail

  1. Sopico – Slide 

Un des clips de l’année. Sopico a descendu la tour Pleyel avec sa guitare pour signer un retour phénoménal. C’est “la fusion de Nirvana et Wu-Tang” qui fait son effet, dans un morceau qui met sous pression, accompagné par un visuel ahurissant.

  1. Zkr – Sourire de millionnaire 

Zkr pourrait rapper 90 minutes comme ça qu’on aurait toujours l’oreille scotchée à ses rimes. “Sourire de millionnaire”, c’est l’un des multiples tableaux sincère et brut de Dans les mains. Un album greffé au bitume et à la vie réelle.

  1. Hamza, Zed – Réel 

C’est mathématique. Hamza + Zed + prod drill + clip en noir et blanc = détonation assurée. Le duo a la recette, les ingrédients, et “Réel” est un délicieux banger.

  1. Ziak, Maes – Rhum & Machette 

Ziak a fourni l’invitation, Maes a ramené le rhum et la machette. Unique collaboration d’Akimbo, le feat plonge en eaux troubles, en plein coeur de l’univers ténébreux du rappeur cagoulé, où se fond à merveille un Maes aux rimes froides.

  1. Caballero – Goût du beurre

Une démonstration de rap, tout simplement. Seul regret : que le titre ne dure pas 7 minutes. Mais du coup, on repeat, encore et encore, pour décortiquer la justesse technique de Caballero. Et ça, c’est bon pour les streams.

  1. Chilla, Vicky R, Bianca Costa, Davinhor, Le Juiice – Ahoo

«Icy, Juiicy, Vicky, Bianca, Pac-Man, c’est la folie». Extrait du documentaire Reines, “Ahoo” déploie un quintette étincelant. Un hydre à cinq têtes, entre rimes brûlantes et mélodies envoûtantes. C’est explosif.

  1. Ashkidd, MC Solaar – “Rouge”

Claude et Claude, c’était écrit. Délicatement, Ashkidd a pris le temps de raconter L’amour et la violence au fil de seize tableaux qui reproduisent esthétiquement son univers si particulier. “Rouge”, ultime pièce de ce voyage, transporte au coeur de deux générations, avec ce besoin d’évasion sous le ciel rouge de la ville lumière.

  1. Green Montana , SDM – Évidemment 

Green Montana et SDM, c’est plus fort que France Gall. La nouvelle génération du 92i, talentueuse et entraînante a déjà un goût prononcé pour les tubes. La connexion était immanquable et elle a rythmé notre été. “Évidemment” on en redemande.

  1. Théodore – Palala

Dissimulé derrière une cagoule, Théodore murmure sa mélancolie à travers les cinq morceaux d’un EP prometteur. “Palala” en est l’étendard, oscillant entre noirceur lyricale et légèreté musicale. Quelle douceur.

  1. BEN plg – Parcours accidenté

Deux catégories divisent le rap français : les conteurs de fictions et les narrateurs de réalité. BEN plg appartient à la seconde école. Le rappeur nordiste est un métaphoriste de génie sur de belles mélodies. Label haute qualité.

  1. Booba, JSX – Mona Lisa

Du musée du Louvre au bateau pirate, Mona Lisa est remise au goût du jour. Elle prend la mer sur une mélodie chantonnée qui résume le Booba de ces dernières années.

  1. Freeze Corleone – Téléphone 

Freeze Corleone, renouvellement partie 1. Pour son premier morceau solo post-LMF, big Freeze a sorti le katana pour mettre tout le monde d’accord. Le bolide enflammé en a encore sûrement beaucoup sous le capot.

  1. Tedax Max – “J’ai pas rappelé” 

Le téléphone sonne encore, les notes du répondeur rebondissent sur les punchlines. Non, OG Max n’a pas rappelé. En forme olympique tout au long de l’année, Tedax était en mode démonstration de force. Il a parfaitement jonglé avec ses inspirations, et livré quelques pièces déjà marquantes. Quelle promesse.

  1. Josman – « Goal »

Qu’est-ce qu’un beau but ? Chaque amoureux du football possède sa propre définition esthétique du beau goal. Josman dribble sa prod’ avec dextérité et marque un des plus beaux buts de la saison du plat du pied. Sécurité.

  1. Squidji, Disiz – « Paradis bleu » 

Niché au sommet de son “Paradis bleu”, si discret depuis quelques années, Disiz a prêté main forte au talent exceptionnel de Squidji. En résulte une douceur pacifique, qui sent les vagues délicatement bleutées. Ocytocine, c’est une fraîcheur absolue.

  1. Mac Tyer, Freeze Corleone – Grammy 

«S/o Mac Tyer» rappait Freeze Corleone sur “Freeze Raël”. Près d’un an après, Le Général convie l’invité le plus redoutable du rap français qui le lui rend bien. Le Chen envoie l’une de ses meilleures performances de l’année et les deux MC’s offrent une démonstration de rap orchestrée par Flem. «9-3 tu peux toujours pas test»

  1. Lesram – Wesh enfoiré #5 

Maintenant 7 ans qu’on attend son premier album, mais Lesram est toujours là pour nous rappeler qu’on a raison d’être patient. Avec sa série de freestyles Wesh enfoiré, le rappeur continue de nous épater par sa technique et son écriture descriptive éloignée des fantasmes.

  1. Disiz – Casino

Grands tourments font grands artistes. Disiz livre en beauté ses tracas amoureux, ses anxiétés face à un monde chelou, ses souffrances intérieures. Couronnons enfin Disiz. Casino Royale.

  1. EDGE – Schémas monotones

Un durag, des lunettes et une empreinte vocale singulière. C’est ce qu’il aura fallu à EDGE pour s’imposer comme une promesse excitante pour les années à venir. Peu auront chanté le spleen comme il l’a fait sur “Schémas monotones” cette année.

  1. Niro – À jamais

Niro égaie l’année avec sa série Sale môme. À jamais conclue parfaitement les 14 titres de l’édition finale de cette saga dantesque. Voix unique. Technicien hors pair. Interprète génial. À jamais dans la légende.

  1. Deen Burbigo – Sennin Mode 

Deen Burbigo sortait d’un album remarquable. Mais pas le temps de se reposer, Bigo est «Chaud genre mois de juin». Sur OG SAN, le parisien a affuté les schémas de rimes et ébouillanté les prods de Richie. “Sennin Mode” en est l’illustration parfaite. Cracheur de feu, c’est son métier.

  1. Classico Organisé – Légendaire

Coup de sifflet de l’arbitre. SCH dans le rond central donne le coup d’envoi de la rencontre. Rim’k hérite du ballon et combine avec son capitaine JUL. Ce dernier balance une longue transversale vers son latéral gauche très offensif Soprano. Le Marseillais accélère, lève la tête et passe le cuir à l’élégant numéro 8 Oxmo Puccino. Le Parisien s’extirpe du pressing adverse et décale à son numéro 10. Le temps s’arrête. Le Ballon d’or Lino humilie son face-à-face d’un sombrero magnifique et passe le ballon à R.E.D.K démarqué dans la surface. L’attaquant dribble le gardien adversaire. Il n’a plus qu’à pousser le ballon derrière la ligne blanche. Altruiste, le numéro 11 Marseillais préfère le but à son coéquipier Calbo qui marque d’un plat du pied. Sécurité. But déjà légendaire.

  1. MadeInParis ft Captaine Roshi – Champagne

Vous en reprendrez bien une coupe ? Servie par Cartier, FullTrap et Draco, MadeInParis et Captaine Roshi la remplissent de couplets pétillants et d’un refrain qui fait tourner la tête. Si on devait lui trouver un précepte musical cette année, l’élégance serait assurément cette collaboration entre deux artistes au combien prometteurs.

  1. Zineé – Même pas mal

Zinée sera une star, il faut que ça soit ainsi. Car réussir à sortir des morceaux aussi touchants si tôt dans sa carrière, ça promet. “Même pas mal”, c’est un voyage émotionnel dont on revient changé. Changé par la justesse vocale de Zinée, par sa plume touchante et son interprétation millimétrée.

  1. Ninho – Sky Priority 

«Bientôt, j’achète un cheval, j’le pose à Vincennes, à chaque fois qu’il gagne, j’prends du wari», voilà les préoccupations d’un Jefe

  1. Zamdane – Athéna

2022 sera l’année de Zamdane, c’est une certitude. En attendant, l’artiste a exploré tous ses atouts au cours des douze derniers mois. À commencer par “Athéna” : touchant, doux et envoûtant.

  1. Laylow, Damso – R9R-Line

«Peu-fra d’enculé comme R9, crochet d’enculé comme R9». Ronaldo Nazario, c’est explosif, rapide, stupéfiant. Damso et Laylow ont enfilé la tunique auriverde pour la nostalgie. Cinq étoiles sur le maillot, deux All-Star au casting. Évidemment, ça fait trembler les filets.

  1. Osirus Jack – T.E.N 

« Faites vos recherches… ». Attachez votre ceinture, montez à bord du vaisseau spatial d’Osirus Jack qui va vous montrer, par ses phases tranchantes et sa technique impressionnante, la galaxie telle que vous ne l’avez jamais vue. Nouvelle ère arrive.

  1. Dinos, Benjamin Epps – Walther PP

Dinos et Benjamin Epps, le match de boxe de l’année. Les deux kickeurs nous ont offert le spectacle qu’on réclamait : un règlement de compte en deux couplets. Ils s’y répondent coup pour coup mais aucun ne baisse sa garde. A la sonnerie finale, impossible de trancher. Égalité parfaite et moment de rap exceptionnel.

  1. Kekra – Jeune voyou

Et si Corneille avait parfaitement résumé la formule Kekra dès 2002 ? Jeune voyou coche toutes les cases d’un très bon morceau du phénomène du rap français. Simple et funky. Avec classe et ça marche à chaque fois.

  1. Smeels – Par amour et pour le geste

En toute discrétion, Smeels a réalisé une grande année 2021. Un projet réussi qui compte en son sein un titre éponyme prenant l’aspect d’un single convaincant. Peut-être pas le plus bruyant de sa génération, mais clairement l’un de ceux à suivre de très près.

  1. Damso – Passion

 2015, Nero Nemesis J’rentre dans l’game en un seul couplet». Damso a ouvert son grimoire pour nous raconter son histoire. Évidemment, on la connaissait, mais dans sa bouche, et avec des mots justes, ça donne différemment. Un moment touchant et un exercice surprenant pour un morceau marquant.

  1. So la Lune – Biberon 

L’année 2021 est marquée par le marathon de So la lune. 7 projets pour s’installer comme un des rookies à suivre. Une voix écorchée poussant les aigus qui marque son interprétation et son rap si singulier, Biberon en est un bel exemple.

  1. Niska – 44 

Si ce monde est méchant, apprenons à dompter cette méchanceté. « 44 » et ses douces notes de guitare forment un bijou du nouvel album de Niska à côté duquel il ne faut surtout pas passer.

  1. Laylow – Iverson

Le bandeau autour de la tête, Laylow n’a pas enjambé Tyronn Lue mais le rap français dans son intégralité. Comme le numéro 3 des Sixers et les cross-overs, Lay n’est jamais aussi bon que quand il raconte la déprime. C’est triste, froid, touchant.

  1. Green Montana – FUM22 Nocive 

Décidément, le 92i sait y faire avec les rappeurs belges. La nouvelle pépite du plat pays s’appelle Green Montana et après un passage glacial par l’Alaska, il a fait exploser la température avec le planant MELANCHOLIA999. FUM22 Nocive en est sûrement la meilleure pièce. “Un putain de phénomène”.

  1. Orelsan – L’odeur de l’essence

Orelsan a le sens du grandiose, même pour narrer longuement l’effondrement de la société. “L’odeur de l’essence” est corrosif, théâtral, foudroyant. C’est “bien vu” selon Macron.

  1. La Fève – No Hook

C’est lui la nouvelle génération, il va le faire, lessgo. 

  1. Zuukou Mayzie – Haku 

Tout comme Haku dans Le voyage de Chihiro, le membre le plus pop’ du 667 nous montre une double personnalité prenant la forme de 2 parties. L’une aussi bien que l’autre.  

  1. Isha – L’enterrement d’un voyou 

Yeah. Hein. Isha réalise la plus belle scène auditive de l’année en deux minutes. Les parapluies protègent l’assemblée réunie autour du cercueil. Un religieux loue les qualités d’un défunt au passé douteux…. Vous y étiez aussi à l’enterrement de ce voyou n’est-ce pas ?

  1. SCH – Loup noir

Quand le Loup noir a jailli du corps de SCH au milieu des studios Colors, l’épopée JVLIVS II était définitivement lancée. Quelle plume, vraiment.

  1. Dinos, Damso – Du mal à te dire

Deux cœurs usés par des amours morts de La Courneuve à Bruxelles. Deux hommes chantent leurs doutes, leurs désillusions, leurs mélancolies. Et c’est plus beau que la trilogie de Marc Esposito avec Gérard Darmon et Marc Lavoine.

  1. Luv Resval – MPC, Part II (La rivière)

Du haut de ses 22 ans, Luv Resval a déjà tout d’un grand, de ses schémas de rimes millimétrés à son impressionnante palette de flows. Il lui suffit d’une boucle de piano, et d’un boom-bap dépoussiéré pour que «la nostalgie nous foudroie». MPC, Part II c’est une Poésie moderne.

  1. Joanna – Sur ton corps

Le sexe, sensuellement raconté par Joanna. Les tabous sont dévorés, jusque dans l’imagerie d’un visuel pornographique os. « Sur ton corps », c’est envoûtant, voluptueux, délicieux. 

  1. Doums, Nekfeu – On y est

La première écoute et la performance de Nekfeu qui se résume à quatre mesures sont certes frustrantes. Mais que la réécoute est bonne ! La mélancolie et l’écriture touchante de Doums qui viennent se mêler à un pont mélodieux et lancinant de Nekfeu, c’est un tel bonheur.

  1. Khali – D&G

Une cover hypnotisante pour un des projets les plus aboutis de l’année. La sensibilité de Khali est touchante, perturbante parfois, tant il s’est livré sur LAÏLA. Si sa baby-voice chante sa douleur, Khali n’en oublie pas de livrer des bangers explosifs aux refrains entraînants, comme D&G.

  1. Booba – “Variant”

Le seul bon variant de l’année.

  1. Da uzi – Génération 90 

À toute la génération 90’. Aux nouveaux trentenaires des années 2020. À nos nouvelles responsabilités. À notre passage à l’âge adulte. Cette chanson est notre hymne. À écouter la main sur le cœur. Santé !

  1. B.B. Jacques – Palpite sous l’oeil 

La nuit sera calme, les rimes seront sales. Et le titre était d’ailleurs prémonitoire : on a effectivement les paupières plissées à l’écoute de B.B. Jacques.

  1. Ninho – JEFE 

Autoproclamé Jefe, Ninho s’est assis conquérant à la chaise du bout de table. Un passe-passe avec Charles Aznavour plus tard, et voilà le rappeur multi-certifié avec un nouveau trophée sur l’étagère.

  1. Jazzy Bazz – P-Town Blues 

Le fond est rose, mais les notes sont teintées de blues. Dans le cube berlinois, Jazzy Bazz a déversé son habituel spleen, rythmé par quelques notes de piano. La technique toujours aussi impeccable, l’artiste a retroussé ses manches avant Memoria.

  1. Classico Organisé – Loi de la calle

La Loi de la calle annonce la couleur : ce Classico organisé par Jul sera rap ou ne sera pas. Les plus beaux découpeurs de l’hexagone réunis pour une gifle musicale. Le peuple réclame plus de posse cut de ce niveau.

  1. Norsacce, Osirus Jack – Secte part. 3 

Une entrée de Norsacce de magnitude 667 sur l’échelle de Richter. Une performance exceptionnelle d’Osirus Jack. Une alchimie à couper le souffle. Un des morceaux les plus marquants de l’année. Et le Marathon ne fait que commencer.

  1. Ziak – Akimbo 

Un glock dans chaque main, et un bandana en guise de couronne. Inconnu il y a encore deux ans, Ziak a speedrun le mode “Carrière » dans le rap à coups de gimmicks démentiels martelés par une voix d’outre-tombe. Puis il a tout raflé avec Akimbo et son titre éponyme, accompagné par un des plus beaux clips de l’année.

  1. Lala &ce, rad cartier – Gasoleana 

Quel hymne ! Un hymne au sexe, à la drogue, qui résume à lui seul tout le génie de Lala &ce. On pourrait écouter en boucle le refrain de rad cartier, sans jamais s’en lasser. 

  1. Dioscures, Laylow – Ciné Club 

On aura longtemps patienté avant que le Ciné Club ouvre ses portes. Mais l’attente en valait la peine. La sombre mélancolie de Laylow est illuminée par le talent inégalable de Dioscures à la production. Ensemble, ils auront marqué l’histoire de leur art. Ciné Club sonne comme le clap de fin d’un duo unique en son genre.

  1. Tuerie – Tiroir bleu

Légèrement gravissime. Oxymore. Tiroir Bleu est un oxymore. Un chef-d’œuvre textuel et musical interprété magistralement par Tuerie. Trois couplets. Trois scènes. Trois ambiances. Claque visuelle sans image. La magie du tiroir.

  1. Booba – Ultra 

Les cadavres s’empilent sur le champ de bataille, mais le cavalier est toujours debout, glaive tendu vers le ciel. “Ultra”, c’est la page sanglante avant de refermer le grimoire une bonne fois pour toute. Foudroyant, épique, implacable. “Tu mens depuis le début n’est-ce pas ?”

  1. Zuukou Mayzie, Freeze – Pépé anglais 

Fuck la reine comme un rate-pi anglais. Bel hommage au défunt Philip duc d’Édimbourg (1921-2021). Pirate presque centenaire. RIP.

  1. Limsa ft ISHA – Starting Block

“Tu sais que je fais ça aisément, comme quand cuistot prépare une omelette”. Autant de facilité et d’insolence, c’était d’emblée un top 20 incontestable.

  1. EDGE, Alpha Wann – 20000

Une connexion qui pue le style. EDGE et Alpha Wann ont décidé de surprendre avec cette two-steps détonnante. Un choix délicieux, illustrant parfaitement la polyvalence des deux «Instru Découpeurs». Le tout au sein d’un des meilleurs projets de l’année. Le futur du rap français est brillant et EDGE n’y sera pas pour rien.

  1. PLK – À la base 

Triple platine dans le sac à dos, PLK est revenu à la base. Ça rappe fort, c’est sincère, puissant. Les bases de PLK sont solides, ses rimes sont instinctives. Le Polak pue toujours autant le rap brut.

  1. Ichon – La vie 

« Dans la vie, y a des jours où il pleut et où il fait beau ». Avec ces jolies paroles, Ichon nous aura fait sourire et rêver tout au long de l’année. D’une simplicité déconcertante et pourtant pleine de sens : une ode à la vie, tout simplement.

  1. Orelsan – Shonen

La nonchalance de Gokû, la technique de Naruto, l’efficacité de Luffy, la témérité de Tanjiro, l’intrépédité d’Eren, la folie de Yuji. La grande classe d’Orelsan.

  1. Jazzy Bazz, Edge – Zone 19

C’est à leur tour de le faire. La Zone 19 a pris feu en 2021, et ça risque de durer. Jazzy Bazz, Edge : le combo est phénoménal.

  1. Laylow, Nekfeu, Fousheé – Spécial 

«Docteur, désolée de vous déranger…». Un bijou. Parlons de ce refrain s’il vous plaît. De ce vocal. De cette alchimie. De la mélancolie qui vient entourer les rêves de deux garçons tellement spéciaux.

  1. La Fève – Mauvais Payeur 

BOUNCE. 

  1. Lacrim – Reda (trilogie) 

Symphonie en trois mouvements. Comédie musicale auditive. Casting cinq étoiles. Nominations attendues au Festival de Cannes, aux César, aux Oscars et aux Victoires de la musique classique. Et ouais mon pote, on attend l’album commun fort.

  1. Freeze Corleone, Central Cee – Polémique 

« Allô? Cee? C’est comment, t’as déjà quitté London?» Pas d’appel manqué entre Freeze Corleone et Central Cee. Premier au classement des intros de l’année, “Polémique” accélère les transmissions. N’en déplaise au Brexit : la traversée de la Manche n’a jamais été aussi rapide. En attendant un deuxième appel.

  1. SCH – Marché noir

Qu’est-ce que c’était le rap français en 1991 ? Écoutez Caroline. Qu’est-ce que c’était le rap français en 2001 ? Écoutez Deux issues. Qu’est-ce que c’était le rap français en 2011 ? Écoutez Suicide social. Qu’est-ce que c’était le rap français en 2021. Écoutez Marché noir. À jamais dans les livres d’histoire de notre culture. Marché noir est un morceau de rap français pur jus (avec la pulpe). Vive le rap français.

  1. Benjamin Epps – Dieu bénisse les enfants

«Dieu bénisse les enfants, ils sont le futur». Que Dieu bénisse également Benjamin Epps, car il est le futur. Et au-delà des prouesses et facilités techniques qu’on lui connaît, “Dieu bénisse les enfants” note une touche de polyvalence qui sera certainement à creuser à l’avenir, tant la justesse de son écriture a sublimé ce titre bouleversant.

  1. Luv Resval – Tout s’en va

Luv Resval aura réalisé une année 2021 impressionnante. On le savait doué pour la trap survitaminée, mais c’est avec mélancolie qu’il s’est démarqué ces douze derniers mois. Plus qu’un simple morceau de rap, « Tout s’en va” est une histoire en prose. Plus qu’un simple rappeur, Luv Resval est un esthète de la langue française. Jeune Padawan devenu Chevalier Jedi, jeune Jédusor devenu Voldemort.

  1. Lala &ce – Show Me Love

Alors, oui, “Show Me Love” est sorti fin décembre 2020. Mais le morceau, et Everything Tasteful, ont tellement marqué 2021 que son absence aurait été cruelle. Le morceau est un bonbon, un philtre d’amour subjuguant.

  1. SCH, Freeze Corleone – Mannschaft

Franz Beckenbauer, Gerd Müller, Philipp Lahm, Lothar Matthäus, Manuel Neuer… Freeze a revêtu son plus beau costume de mafieux pour se fondre dans l’univers de JVLIVS qui, teinté d’une aura “Ekipafond”, a donné naissance à un des bijoux les plus précieux de 2021.

  1. Damso – “MOROSE”

Jim Henderson, Jean-Marie Aerts, Dieter Limbourg et Ikaz Boi : voici les quatre fantastiques qui ont fait de “MOROSE” une œuvre à part entière. Et évidemment, Damso, qui mélange ses paroles crues avec cette pièce enivrante. L’aboutissement ultime de QALF infinity.

  1. Laylow, Wit., Alpha Wann – STUNTMEN

Les cascadeurs sont devenus les stars du casting. Le meilleur morceau de l’année, duquel on tire trois enseignements. On a vraiment besoin d’un nouveau projet de WIT. Le meilleur couplet de l’année est signé Alpha Wann. Et Laylow est bel et bien le Man Of The Year.

Achille Bouvin, Clara Dos Santos, Laura Marie, Juliette Saint-Amaux, Raphaël Hassine, Melvil Virgili, Samuel Chamlou, Justin Noto

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