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Musique

Les coulisses précaires des figurantes de clips de rap français

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Image d'illustration © Unsplash / René Ranisch

Cruciales dans l’imagerie du rap français, les figurantes souffrent d’un cruel manque de considération, y compris financier, comme le révèle une enquête du Bondy Blog

Le Bondy Blog a publié ce week-end une immersion dans le monde des figurantes des clips de rap français. On y découvre un univers précaire, où la plupart des productions cherche à diminuer les coûts liés aux modèles. Les rémunérations sont ainsi instables, et varient en fonction des conditions du tournage. Grossièrement, indique l’enquête, une prestation “classique”, «habillées ou en maillot de bain», se rémunère 150 euros. Le prix peut monter jusqu’à 200 euros pour un tournage en lingerie, puis entre 250 et 500 euros pour les “twerkeuses”.

La grille tarifaire reste toutefois très aléatoire, et dépend de nombreux facteurs. La taille de la production, d’abord : «Entre 5 000 et 7 000 euros c’est un petit budget, et entre 15 000 et 30 000, c’est un budget classique, explique Camille Bedon, fondatrice de la maison de production MA NIA FILMS, au Bondy Blog. Mais le clip, c’est au bas de la chaîne. Alors que les pubs pour de grosses marques c’est des centaines de milliers d’euros pour quelques secondes. On est tout le temps ric-rac niveau budget, donc payer des heures supplémentaires c’est compliqué». 

«Maintenant je suis payée 250 euros, avant c’était 500 euros le clip»

Au-delà de la rémunération, les figurantes relèvent également des conditions de travail parfois compliquées, qu’il s’agisse de la durée des tournages ou des prestations qui leur sont proposées. Lihliaa se souvient notamment d’un long tournage avec Booba, dans un théâtre, où il faisait froid, sans aucune nourriture ni boisson. Elle s’en était d’ailleurs plaint à l’artiste , qui a fait remonter les soucis à la production : «Il a dit : “Comment ça on prévoit un budget mais il n’y a pas à boire ou à manger ?” Il était choqué, il a pété un câble auprès de la prod. Du coup, ils nous ont tout ramené !».

L’enquête fait remonter les travers d’un milieu complexe, où les contrats se font rare, et où les modèles évoquent aussi une hausse de concurrence au sein du milieu qui tire les prix vers le bas. «Maintenant je suis payée 250 euros, avant c’était 500 euros le clip», relaye Ruby, une figurante. De quoi même permettre aux maisons de production de promettre une rémunération uniquement basée sur la visibilité, «mais les vues ça ne paye pas mon loyer !», tonne Ruby. L’enquête dans son intégralité est à retrouver sur le site de Médiapart.

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