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Musique

Parlons des différentes dystopies d’Alpha Wann et Nekfeu

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Quatre dystopies sont citées dans la Don Dada Mixtape d’Alpha Wann, ainsi que Nekfeu. Parlons-en. 

Un peu de littérature. Lors de sa récente Don Dada Mixtape, Alpha Wann, tout comme son invité Nekfeu, se sont employés à réciter tour à tour des œuvres inspirées d’univers dystopiques. Comprendre : des récits de fiction qui décrivent des mondes utopiques sombres. Peut-être inspiré par une année noire, presque sorti d’un livre obscur et dérangeant, le duo a dévoilé un éventail littéraire large, dans lequel on se plaît à retrouver l’ambiance de l’écurie Don Dada et de ses champs lexicaux. Allez, petit retour aux cours de français.

Fahrenheit 451 de Ray Bradbury

Le morceau « Fahrenheit 451 », rédigé par Alpha Wann, s’inspire du roman éponyme de Ray Bradbury. Le livre, publié en 1953 aux États-Unis, interroge sur le besoin de lecture, qui constitue une source de questionnement, dans une société qui la considère comme un acte antisocial. Une unité spéciale de pompiers est alors créée, chargée de brûler les livres, depuis interdits. Mais l’un d’eux, Montag, se permet de rêver un monde différent, où la littérature aurait une place véritable.

Si l’utilisation d’Alpha Wann permet certainement, d’une manière un brin poétique, d’appuyer sur la force de la littérature, c’est surtout le sens du morceau qui intéresse. En somme, « Fahrenheit 451 » indique le point d’auto-inflammation du papier, qui correspond à environ 232,8 °C. De cette manière, l’artiste s’amuse de ses rimes : quand il gratte, ses rimes sont tellement chaudes qu’elles enflamment le papier.

Le meilleur des mondes, d’Aldous Huxley

Toujours dans son titre « Fahrenheit 451 », Alpha Wann glisse une subtile référence à Le meilleur des mondes, publié en 1932 par Aldous Huxley. Cette dystopie se projette toutefois dans le futur : le romancier tente d’imaginer une civilisation future qui croule sous une hiérarchie génétiquement modifiée. En somme, les « Alphas », qui constituent une élite dirigeante, dominent les strates inférieures de la société dans un univers sombre qui exclut toute fantaisie. Il s’agit d’un classique immuable des dystopies.

1984, George Orwell

A-t-on encore besoin de présenter 1984 de George Orwell ? Cette dystopie incontournable est devenue une fiction dont les frontières avec la réalité sont si fines, qu’elle nourrit de multiples peurs et fantasmes. Encore une fois citée dans « Fahrenheit 451 » d’Alpha Wann, l’oeuvre met en scène Big Brother, une technologie au courant d’absolument tout, au grand dam de Winston et Julia, protagonistes, qui cherchent à la renverser. À noter, comme le relève Genius, que l’accumulation des deux dernières oeuvres citées permet de comprendre le sens des mots d’Alpha Wann : «Meurs avec le cœur pur, tu verras le meilleur des mondes, 1984 Diable, j’ai même peur des ombres». Dans le roman de George Orwell, Winston décède avec le coeur « pur », après un lavage de cerveau.

Malevil de Robert Merle

Cette fois-ci, la référence ressort de Nekfeu et de son titre « Malevil ». L’oeuvre fait référence au roman une nouvelle fois éponyme de Robert Merle publié en 1972. Le roman raconte la reconstruction d’une société française après la destruction de la planète suite à une guerre atomique. Des survivants tentent de ré-imaginer une manière de vivre, malgré des idéologies et des situations divergentes. Le nom du morceau n’a pas été choisi par hasard par Nekfeu qui, dans un ton sombre, énumère les différentes visions de la société ou de l’industrie musicale. «La ville est mauvaise», raconte-t-il dès l’introduction, comme un parfait résumé de l’oeuvre de Robert Merle.

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