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Musique

Cinq choses à retenir de la conversation entre Booba, Angèle et Niska

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Booba Angèle Niska

Quand des millions de disques vendus cumulés parlent sur Instagram (Booba, Angèle et Niska), il y a forcément autre chose à retenir que des articles putaclic, non ? 

On se rappelle vite fait les faits ? Hier, Booba a publié une photo des meilleurs vendeurs français sur Instagram, se plaignant que l’omniprésence des rappeurs ne corrélait pas avec leur (trop) faible position chez les radios généralistes. Bon, évidemment, il l’a dit façon Booba, avec un petit pic pour la France et Angèle« Par contre je suis sur que Angèle est jouée partout,  s’amuse-t-il. Aaahh la France… on l’aime quand même. » La chanteuse a répondu un « Ouaiii ! » dynamique accompagné de multiples drapeaux belges, avant que Booba ne rétorque « Ouaiii quoi ? Tu veux jouer ? » Aucune réponse, exceptée un autre commentaire de Niska : « Ahahah on l’aime quand même ». Voici donc plusieurs leçons à tirer de cette conversation.

« Arc-en-ciel », l’échec de Booba

Le post de Booba, bien qu’il n’aurait rien de choquant en l’absence de contexte, relève pourtant d’une certaine rancoeur spontanée. Celle de ne pas avoir réussi son coup avec son dernier morceau « Arc-en-ciel ». En effet, il semblerait que le dernier titre de Duc, dénué de grossièreté et plongé dans une ambiance douce, ait été taillé pour la radio. Voyant que son morceau n’a finalement pas eu l’ampleur escompté, Booba s’en est plaint : malgré ses très bons retours, commerciaux et critiques (pour la plupart), « Arc-en-ciel » n’a toujours pas rejoint les playlists de NRJ ou Fun Radio. Quelque chose qui échappe au Duc. Et à nous aussi.

Un boycott généralisé ?

Difficile à dire, vraiment. Puis franchement difficile à croire. PNLNinho, Niska ou Booba survolent les ventes françaises, sans pourtant être diffusés chez des radios généralistes. Si, pour la plupart des exemples, certaines insultes ou ambiances peuvent ne pas sembler tout public, « Arc-en-ciel » a tout pour l’être. Peut-être que Booba pâtit de sa sulfureuse réputation et que ses nombreuses frasques ont pris le dessus sur son art, en manque de reconnaissance généraliste. C’est en tout cas la seule explication probante. À moins que, finalement, « Arc-en-ciel » n’intègre des playlists dans les prochains jours.

Pourquoi Angèle ?

La pic de Booba envers Angèle est franchement facile et terriblement maladroite. Son « Je suis sur qu’Angèle est jouée partout » semble sérieusement faire allusion à la couleur de peau et l’image de « belle-fille » idéale de la chanteuse belge. C’est évident et assez déroutant. Le message du Duc aurait pu être fort sans une attaque personnelle, qui plus est envers une artiste proche de certains rappeurs. Des rappeurs qui passent en radio, certes, maintenant, n’y avait-il pas un autre moyen de l’interpeller ? Aussi, Angèle, qui n’a surement pas le temps de se lancer dans d’interminables hostilités avec Booba, aurait pu avoir une réflexion plus forte encore. Bref, pas d’octogone, please.

Éternel et insupportable débat

Ce combat est éternel. Vraiment. Le manque de reconnaissance des médias généralistes envers le rap et franchement aussi vieux que le rap. C’est comme ça. Le confrontation entretenue par Booba fait écho à de nombreux débats antérieures. Les Victoires de la musique, pour commencer, évidemment, qui ont longtemps (et encore aujourd’hui) toujours fait débat dans la scène rap. Puis, les réceptions houleuses de certains rappeurs sur des plateaux télévisés, comme Vald ou Booba lui-même, fut un temps. Les exemples sont interminables.

Finalement, on s’en fout, non ?

Très sincèrement, est-ce que l’on s’en fout pas ? Les auditeurs de Booba écoutent-ils NRJ ? Les auditeurs de NRJ ont-ils envie d’écouter Booba ? Puis, le rap ne montre-t-il pas que les radios généralistes sont complètement obsolètes ? Franchement, vu la domination du rap dans le classement publié par Booba, qu’est-ce qu’un passage sur un média généraliste changerait, à part une brève satisfaction d’égo ? Rien. De plus, le Duc est clairement un exemple de réussite à contre-courant : en créant son propre média, OKLM, et en devenant une plateforme musicale plus puissante que d’autres déjà existantes.

Trois morales, donc : le rap n’a pas besoin de ces radios là. Ces radios là auraient sûrement besoin du rap, mais tant pis pour elles. On veut un featuring Booba – Angèle.

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