Joey Badass vient-il de fracasser Lil Pump ou Tekashi 69 sur Twitter ?

Joey Badass s’est emporté, dans une série de tweets, à l’encontre du rap qu’il juge dans un « sale état », sans citer qui que ce soit, avec néanmoins quelques sous-entendus. 

Il n’a posté que quatre tweets, mais il a peut-être peint, au mieux, le décor d’une nouvelle génération complètement désorientée. « Le rap est dans un très sale état » commence-t-il avant de regretter le manque de fond dans les textes de rap de la nouvelle génération. Cette génération, Joey Badass ne la cite pas clairement. Il fait néanmoins référence au son trop saturé de la trap tout en concluant son monologue par un savoureux « Ok, bonne nuit, je vais m’enregistrer un son de trap ». Un clin d’oeil qui semble évident aux nouveaux phénomènes de la trap, parmi lesquels Lil Pump ou Tekashi 69, qui surfent, en effet, sur une vibe qui laisse clairement de coté le fond.

Le contre-exemple d’une génération

Si Joey Badass peut sembler être l’aîné tantôt protecteur, tantôt donneur de leçon d’une nouvelle génération, il faut souligner que le rappeur de Brooklyn n’a que 23 ans. Pourtant, l’artiste a toujours été à contre-courant des modes, plus ou moins perverses, qui entachent la jeunesse américaine. Avec Lil Pump, Tekashi 69, leur rapport à la drogue, l’éloge de la violence et de l’alcool, le rap prend une tournure qui semble, finalement à milles lieux de ce que revendique le rappeur de Pro Era. Lui qui préfère dessiner les problèmes sociaux, parler des causes de la discrimination et traiter d’une Amérique froide.

Ironie du sort : Badass s’associera bientôt avec XXXTentacion le temps d’une mixtape collaborative. Le rappeur floridien ultra-controversé tend, néanmoins, à montrer un nouveau visage de la génération. Artistiquement, mise à part son éclosion sur Soundcloud, il n’affiche que très peu de similitudes avec Pump et Tekashi. Ses morceaux sont, quand il le souhaite, profonds, et porteur d’un véritable message. C’est peut-être pour ça que Joey a choisi de s’associer avec X, parce qu’à eux-deux, ils semblent s’exempter d’une génération en mal.

Le Prophète.