Suivez-nous
La suprématie des Migos se poursuit avec Culture II La suprématie des Migos se poursuit avec Culture II

Grands Formats

La suprématie des Migos se poursuit avec Culture II

Publié

le

Les Migos reviennent en force un an après le succès triomphant de Culture.

Culture a été un tournant pour le trio d’Atlanta et pour la culture en général. Longtemps considérés comme une sensation virale et insultante, Quavo, Offset et Takeoff sont parvenus à passer au dessus des critiques pour produire la meilleure musique de leur carrière. Avec un album classé numéro un dans les charts, propulsé par son single « Bad and Boujee », Migos a été introduit comme le groupe de rap le plus populaire d’Amérique. Un an après, ils sont de retour avec Culture II, qui espère tirer parti de l’élan et élargir la prise de contrôle culturelle avec de nouveaux sons luxuriants. En parcourant ce projet très dense et riche en collaborations, voici quelques infos à connaître.

À lire aussi : Offset déclare que Migos est le plus grand groupe de musique de tous les temps

Une suite très similaire au premier volet

Culture II est une suite dans tous les sens du terme : les mêmes thèmes, des structures musicales similaires, et bien sûr plus de triplet flow. Les acolytes du groupe sont également de retour, car comme sur CultureTravis Scott, Gucci Mane et 2 Chainz sont conviés (Scott auditionne peut-être pour devenir le quatrième Migos, compte tenu de son récent projet collaboratif avec Quavo et de son apparition sur Without Warning de Offset en collaboration avec 21 Savage et Metro Boomin). Avec « Walk It Talk It », Drake fait sa première apparition sur une chanson de Migos depuis que son remix de « Versace » a contribué à propulser le trio au rang de star nationale en 2013. Et si vous remarquez des similitudes sonores avec le premier épisode de Culture, c’est grâce au casting cinq étoiles de producteurs comme Metro Boomin, Zaytoven, Cardo, Murda Beatz, Ricky Racks, Cassius Jay et 808 Godz qui reprennent les mêmes recettes pour de nouveau faire briller le trio. « Open It Up » sonne comme la suite de « Deadz  » issu de Culture, avec un refrain poussés par d’énormes synthétiseurs et les ad-libs de Quavo.

Quality Control ? Oui et non

Migos a clôturé l’année 2017 en force avec Control the Streets, Vol. 1, la compilation conçue comme une vitrine pour leur label Quality Control. Mais le label rap d’Atlanta est aussi bien représenté sur Culture II. En effet, la production est en grande partie assurée par DJ Durel et des producteurs internes comme Earl the Pearl et OG Parker. Ensemble, Durel et Quavo sont les producteurs exécutifs du projet.

Toutefois en ce qui concerne la musique, la qualité n’est pas globalement mise à l’honneur sur Culture II. Avec 24 titres et presque 2 heures de performance, l’album est redondant et presque à terme ennuyant. Certains diraient qu’il est conçu pour les algorithmes de streaming, car oui avec l’essor du streaming, le trio d’Atlanta a certainement voulu faire de son album une playlist à l’image de More Life de Drake, pour assurer de très bons résultats sur les plateformes. Mais en tant qu’ambassadeurs autoproclamés de la culture, n’est-il pas pas plus honorable de privilégier le fond de la forme ?

Quavo se démarque à la production

Poursuivant son ascension en tant que leader du groupe, Quavo est maintenant un producteur à part entière, et il est déjà assez doué pour cela. De l’attrait saxophonique du jazzy « Too Playa » en feat avec 2 Chainz, à l’attrait des guitares espagnoles sur le suave « Narcos », il a une oreille attentive pour les sons captivants, ce qui devrait bien servir son groupe. Au total, Huncho est crédité en tant que producteur 11 fois sur l’album, dont la coproduction de « BBO (Bad Bitches Only) » avec Kanye West. Le timing de cette transition ne pouvait pas être meilleur, car Quavo a lentement régressé en tant que rappeur sur Culture II, devenant de plus en plus imprécis dans son écriture et trop dépendant de l’auto-tune, ce qui permet à la fois à Offset et à Takeoff de briller au micro.

La culture comme seul étendard

Avant même que Childish Gambino aussi connu sous le nom de Donald Glover en tant que réalisateur, ne les encourage aux Golden Globes ou leur donne des rôles dans sa série à succès Atlanta, Migos était déjà en train de changer la culture. Mais cela fonctionne dans les deux sens, car leur musique est tout aussi profondément influencée par la culture. Culture II est une preuve supplémentaire qu’ils ne sont pas seulement « créateurs » de culture ; ils en sont aussi des consommateurs enragés.

Les paroles de Migos sont souvent basées sur des personnages réels ou fictifs, que ce soit pour ajouter une touche de couleur à une punchline ou pour trouver des analogies directes. Sur Culture II, on retrouve de nombreuses références : de « Narcos » inspiré directement de la série Netflix à M. Miyagi dans The Karate Kid, en passant par le tout puissant Yoda, héros de la saga Star Wars. Bruce Bruce Bruce, Lorenz Tate, Betty Boop, G. I. Joe, le spectacle animé de Nickelodeon « Danny Phantom », Britney Spears, Kris Kross, les magiciens Criss Angel et David Copperfield, ou encore McLovin de Superbad sont tous évoqués à travers des associations visuelles très spécifiques. Des athlètes comme Michael Phelps, le boxeur Adrien Broner, le linebacker London Fletcher et Reggie Miller sont également utilisés comme symbole de réussite et de respect.

Ce travail référentiel s’étend au-delà de leurs couplets. « Too Much Jewelry » se révèle comme un hommage au morceau phare de Gucci Mane « Jewelry ». (Les deux chansons ont été produites par Zaytoven). « Crown the Kings » reprend un sample de Bob Marley, « Get Up, Stand Up » issu de son album avec The Wailers. Et quand ils ne s’appuient pas directement sur des références culturelles, Migos rappent sur la façon dont ils ont changé la culture en général. « Vous cherchiez la vague, c’était Culture/Croyez-moi quand je dis que nous créons notre propre son, » Quavo sur « Culture National Anthem ». Au bout du compte, Culture II est un acte de réciprocité, puisant dans la culture pour ensuite redonner – peut-être plus que ce dont nous avions besoin.

Commentaires

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *