Culture
Le Joker, déjà symbole de révolution
Au Liban, le Joker a pénétré les rues de Beyrouth et du pays pour accompagner les manifestants dans leurs protestations contre le gouvernement. Zoom.
Sourcils et bout du nez grossièrement rougis, large sourire jusqu’aux oreilles et losanges verts crayonnés autour des yeux : voici le symbole politique grimé par la jeunesse libanaise. Le personnage de Joaquin Phoenix, symbole anti-système contre Gotham dans le récent long-métrage de Todd Philipps, a inspiré les manifestations qui traversent le pays.
#Liban Cette peinture murale représentant le « Joker » tenant un cocktail Molotov et les mots « 72 heures » écrits en arabe fait référence au discours du Premier ministre Saad Hariri https://t.co/79l9MpOPpV pic.twitter.com/j38umhGWmk
— Middle East Eye Fr (@MiddleEastEyeFr) October 21, 2019
Derrière ce visage de clown effrayant, les protestants imposent une forte pression au gouvernement libanais, comme le détaille Le HuffPost. Plus que le symbole pop-culturel du moment, le visage de Joaquin Phoenix renvoie également aux couleurs du drapeau libanais, vert, blanc et rouge. Les losanges verdâtres rappelant même le cèdre qui flotte au centre.
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Le Joker, violent mais fédérateur
Au Liban, voilà désormais cinq jours que les rues sont envahies pour s’opposer au gouvernement. À l’origine du conflit : une taxe sur les appels effectués via WhatsApp. Celle-ci a aussitôt été annulée après les protestations. Et si une série de réformes a été annoncée par le Premier ministre Saad Hariri, notamment la promesse de ne pas gonfler les impôts en 2020, la colère des manifestants était toujours aussi forte en début de semaine.
Le #Joker nouvelle figure de la contestation ? Reprise ici par les manifestants libanais.
Photo @libe #Liban #manifestation pic.twitter.com/a1CnraSYyH— François Saltiel (@fsaltiel) October 20, 2019
D’un autre côté, le Joker de Todd Philipps et Joaquin Phoenix démontre son côté fédérateur contre l’opulence du système. Immense succès cinématographique, ne masquant toutefois pas une violence brutale et crédible, le film, qui écrase la concurrence au box-office, sème ses premières graines révolutionnaires au Proche-Orient. Le visage de Salvador Dali n’a qu’a bien se tenir.