Musique
Plongée dans l’incroyable imagerie de Kekra
Entre le Japon et le 92, entre Enter the void et la Haine. La magie d’un songe et un cauchemar éveillé : L’imagerie de Kekra.
Masque et lunettes de soleil sur le visage, on comprend directement que Kekra n’est pas un rappeur ordinaire. Il suffit ensuite de jeter un coup d’œil à son Instagram, pour se conforter dans cette idée. Une image parfaitement contrôlée, ajustée et homogène, ou rien n’est laissé au hasard. Musicalement, il nous fait passer par beaucoup d’émotions sans jamais rien dévoiler des siennes, ou de sa personne en général. Kekra est mystérieux. Il n’a pas de faille et pas de qualité particulière non plus, puisqu’il ne montre rien. Ses clips sont alors la seule manière qu’on a de l’appréhender. De décoder ses messages pour comprendre quelle histoire il a voulu raconter. Et si cette histoire renferme des parts de vérité. Sa vérité.
Des clips qui marquent
Ses clips ont cette saveur douce amère qui nous pousse à y revenir. Une esthétique impénétrable, presque irréelle, qui vient contrebalancer la dureté des sujets, qu’il ne cherche jamais à amoindrir. Le visuel met en abyme les paroles du rappeur, pour leur donner toutes leurs mesures et leur sens.
Kekra, c’est aussi une grosse dose d’originalité, et ce qu’il faut d’inspiration et de références. Un clip jeu vidéo en 2D façon borne d’arcade OG. Des clips noir et blanc ou il fait rimer cité et élégance, comme si l’atmosphère de Kubrick rencontrait le directeur photo d’Utopia. Et des clips aussi beaux qu’inqualifiables, qui te font douter de ton propre degré de sobriété (ou de folie). Cependant, quelques codes sont quand même récurrents à son univers : Des plans larges sur des paysages ruraux ou citadins. Une influence Japonisante quasi omniprésente. Et ce masque qui revient toujours. Barrière entre lui et les autres, elle est franchissable uniquement en se laissant emporter dans son imaginaire. Alors, lâchez prise.
La sortie de son projet « Land » est annonciatrice d’une nouvelle maturité, qui se traduit paradoxalement par une envie de prendre des risques. On peut donc s’attendre à tout, la limite de ses visuels étant celle de son imagination.
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