Culture
Le Louvre met tout en oeuvre pour « attirer de nouveaux publics » en 2019
Musées et offres culturelles sont depuis longtemps déjà confrontés à des choix cornéliens afin de se dynamiser et intéresser des publics qu’ils ne parviennent pas à toucher. Jeunes et quartiers en difficulté demeurent les deux principales cibles à conquérir pour ces organismes qui cherchent à offrir, tant bien que mal, un accès à la culture pour tous.
Si récemment les musées ont la hype grâce à Instagram, le Louvre comme d’autres grands musées d’arts aimeraient véritablement réussir à susciter l’intérêt de tous. Un challenge plus que respectable, mais qui se heurte à de lourdes réalités. En saison basse, la majeure partie des musées et activités culturelles sont gratuites, pourtant nombreux sont ceux qui l’ignorent. Par ailleurs, les enfants et étudiants bénéficient de tarifs souvent gratuits ou préférentiels dans ces lieux et pourtant, ils n’y vont pas. Pourquoi ? Ne s’intéressent-ils pas à l’art ? La culture est-elle devenue ringarde ?
Les difficultés rencontrées par le Louvre prouve que les musées sont encore perçus comme un lieu élitiste
Pour répondre à ces inégalités d’opportunités, le Louvre a donc fait des pieds et des mains pour intéresser les habitants de Paris et plus encore ceux de sa périphérie. Après avoir instauré une série de nocturnes ces dernières années, le Louvre a décidé de permettre l’entrée au musée également les premiers samedis soirs de chaque mois, afin de rendre sa visite possible à un public qui ne pourrait pas s’y rendre en semaine, faute d’obligations diverses. L’objectif : « attirer de nouveaux publics », sous-entendu les adolescents et les personnes éloignées des sphères culturelles. Pour ce faire, le musée a renforcé cette première initiative par « la présence des étudiants de l’École du Louvre dans les salles pour expliquer les œuvres, avec des offres ludiques, des jeux, des concerts, des spectacles, pour faire de ce moment de visite en famille, entre amis, un moment particulier » expliquait Jean-Luc Martinez président-directeur du Louvre à France Inter.
Quand faciliter l’accès à la culture ne suffit pas
Car le véritable problème réside dans le fait que c’est toute une classe sociale qui pense ne pas être légitime dans ces lieux. Certains n’en voient pour ainsi dire même pas l’intérêt, faisant de cette tâche de connexion à l’art un véritable calvaire pour les musées. L’équipe du Louvre a réalisé que même les entrées gratuites n’attiraient pas plus le public que les entrées payantes, puisque le nombre d’entrée y est équivalent. Bien que le musée ait battu son record cette année en augmentant de 25% son audience avec 10,2 millions de venues, les publics rencontrés dans les musées sont souvent stéréotypés. Un paradoxe qui interroge. Pourtant, nombreuses sont les études qui montrent l’intérêt de ce genre de balades et découvertes pour petits et grands.
Si une partie de la jeune génération s’intéresse à l’art dans toutes ses formes, notamment grâce à l’émergence du street-art, une autre partie plus silencieuse n’y trouve pas sa place. Pour atteindre ces objectifs le Louvre et d’autres musées devront donc réussir à créer un désir chez ce public et ce, certainement grâce à une meilleure information. Le Louvre a donc établi ses priorités pour 2019 par une série de décisions audacieuses. En revanche, il faut garder à l’esprit que pour les musées de campagne, le défi sera encore plus étouffant, puisque leur présence même tend à être oubliée, expliquant alors les nombreuses fermetures et quasi-abandons de nombreux musées provinciaux.