Musique
[PORTRAIT] Loyle Carner, le jeune rappeur hyper…créatif
Loyle Carner, de son vrai nom Benjamin Gerard Coyle-Larner, a sorti son premier album « Yesterday’s gone » en janvier dernier. Produit par le label AMF Records, le jeune britannique commence à se faire une place et impose son genre, celui du rap « confessionnal ».
Loyle Carner est né à Lambeth dans le sud de Londres. Élevé par sa mère et son beau-père, à qui il voue une sincère affection jusqu’à la mort de celui-ci, Loyle débute ses études à la Brit School et en ressort diplômé en arts dramatiques. Le rappeur n’a que 22 ans et pourtant, il confirme l’expression cornélienne selon laquelle « la valeur n’attend point le nombre des années » : ses textes sont authentiques et se font l’expression de ses états d’âmes, de ses tribulations. En effet, le jeune homme a ressenti très jeune, le besoin, si ce n’est la nécessité, de trouver un exutoire, un défouloir, un « vide-sac » à ses maux : depuis ses jeunes années, Loyle Carner est atteint de trouble de l’attention, de dyslexie, et d’hyperactivité. Puisqu’il n’existe pas de remède infaillible, c’est dans la musique, plus précisément dans le hip-hop, que Loyle canalise son trop plein d’énergie. Avec humour, Loyle Carner déclarait lors d’une interview pour Dazed : “Quand tu es atteint de TDAH, ta vie ressemble à celle d’un mec qui vient de boire 5 cafés”.
De « NO CD » à « Damselfy », en passant par « Tierney Terrace », force est de constater que Loyle Carner met un point d’honneur à la musique qui accompagne ses textes : guitares, saxophone, piano… L’air est toujours entêtant, presque romantique. En langage « jeunes », on pourrait dire que ses sons sont « posés » : ils invitent au calme, à l’apaisement, à la relaxation presque, parfois. D’ailleurs, on est frappé par la beauté des clips de Loyle Carner : pas rocambolesques certes, mais reposants eux-aussi à leur manière : leur simplicité, les couleurs (un peu effet filtre « Stinson » sur Instagram), les plans tournés captent l’oeil. C’est lui encore qui dirige ses clips et y apparaît la plupart du temps. Comme dans « Ain’t Nothing Changed » dans lequel Loyle Carner s’auto-interprète comme s’il avait 80 ans. Dans certains clips, Loyle glisse même des conversations issues de sa propre vie, entre lui, sa mère, son beau-père… Vous l’aurez compris, Carner fait dans l’intimisme.
Comment évoquer Loyle Carner sans évoquer sa vie de famille ? Très proche de sa mère et de son beau-père (qu’il appelle « Papa »), il perd ce dernier lorsqu’il n’est qu’un adolescent. Sa disparition le marque singulièrement. Il lui dédie « BFG », dans lequel il déclare l’amour, le manque, d’un fils pour son père.