Musique
Maes : «Sevran, c’est Atlanta»
Sevran est devenue en l’espace de quelques années une ville qui compte dans le rap français. Maes l’a même comparé à Atlanta.
Auparavant petit poucet du 93, Sevran est aujourd’hui une plaque tournante du rap français. Et ses acteurs explosent un à un ces dernières années. Kaaris, Kalash Criminel, DA Uzi : la ville est certainement le plus gros vivier actuel du rap français, malgré sa petite taille (un peu plus de 50.000 habitants). En pleine promotion pour son projet Réelle vie 3.0, Maes s’en est félicité, et ne manque de pas d’audacieuses comparaisons. «C’est une ville de malade, décrit-il pour Clique. C’est Atlanta».
Atlanta. Le berceau de la trap, au sud-est des États-Unis. L’un des plus gros viviers de talents du rap US, aux styles différents : Gucci Mane, Future, Young Thug, 21 Savage, les Migos, les immanquables Gunna et Lil Baby… On pourrait continuer ainsi pendant longtemps. Une ville singulière, devenur un épicentre outre-Atlantique, qui a su s’affranchir des gigantesques scènes que sont New-York et Los Angeles pour développer son propre son. En France et depuis la décennie 2010, Sevran semble prendre un chemin similaire. Le succès phénoménal d’Or Noir il y a quelques années a accéléré la progression d’une scène infinie.
Maes : «Il y a la réussite juste en face»
Une décennie plus tôt, Sevran était plus célèbre pour ses faits divers que sa scène rap. Compliqué d’exister au sein d’un département hyper-productif. Certains noms se font tout de même une place discrète, comme Bolo, qui fait aujourd’hui figure de vétéran respecté. Petit à petit donc, artiste après artiste, va devenir l’un des lieux les plus connus des fans de rap. Et une fois la brèche ouverte, ce sont des dizaines de rappeurs qui vont s’y engouffrer, faisant de leur ville le meilleur centre de formation du rap français.
Aujourd’hui Stavo, Oldpee, Zed et Zefor, Maes, Kalash Criminel et DA Uzi sont devenus de véritables têtes d’affiche du rap français. Une génération d’artiste talentueuse biberonnée à la trap survoltée de leurs aînés et celle d’Atlanta. Des influences largement présentes dans leurs premiers projets, que ce soit ULTRAP pour 13 Block, Réelle Vie 2 pour Maes, R.A.S pour Kalash Criminel ou La D en Personne pour Da Uzi. Et si chacun à depuis évolué différemment, leur point de départ est le même : Sevran et sa mentalité à part.
Longtemps sous les radars, mise de côté au sein de l’immense scène du 93, la ville a vu éclore de nombreux rappeurs ces dernières années. Au point d’avoir aujourd’hui l’ambition d’un projet 100% Sevran. Un succès détonnant, pour une si petite ville où pullulent les artistes talentueux et qui a là aussi réussi à se démarquer de Paris ou Marseille pour créer sa propre scène. Maes explique cette richesse par une motivation à toute épreuve. Et surtout, une vision concrète et proche de la réussite. «Ça vient de la dalle et du fait qu’en face de nous, il y a Paris. Il y a la réussite juste en face, il y a la richesse et nous on est dans la pauvreté».
Des Beaudottes à Rougemont, en passant par les 3-Tours la ville ne bat plus qu’au rythme de sa scène rap. Autrefois découpée par les conflits entre ses différents quartiers, Sevran ne fait aujourd’hui plus qu’un. Et les générations passées et présentes inspirent les générations futures. On pense notamment à Benab ou Pico, tous prêts à prendre le relai d’une scène rap devenue l’essence même d’une ville entière. La compilation sevrannaise Sale époque sera ainsi chargée de mettre en lumière le bouillonnement artiste de la ville.
Dans le reste de l’actualité, Cyril Hanouna veut organiser les Skyrock Awards du rap français.