Musique
Nekfeu, PNL, Jul : quels prix pour les rappeurs en soirée ou en festival ?
Dans une enquête poussée, StreetPress est parti s’intéresser à l’envers du décor des showcases et festivals. De quoi dresser une grille tarifaire, de Nekfeu à PNL.
C’est à travers le deuxième épisode de sa brillante série de l’argent dans le rap que StreetPress est allé fouiner dans les coulisses des rappeurs. Objectif : tenter de comprendre comment fonctionnent les combines du milieu et combien faut-il débourser pour compter sur un artiste en soirée ou en festival.
Le média évoque d’abord les showcases et ses travers. Les prix varient en fonction du nom sur l’affiche, de 500 à 2000 euros pour des jeunes rookies, jusqu’à 10 000 euros pour 13 Block et entre 15 et 23 000 pour SCH. Pour le gratin du moment, à l’image de Heuss L’Enfoiré ou Ninho, il faudrait compter entre 25 et 30 000 euros. Et du côté de Jul ou PNL, ça monterait encore à quasi 40 000 euros.
Un business fructueux. Et parfois caressant l’illégalité. Le paiement en cash est un réel problème suggère certains témoignages du média, impliquant des contrôles fiscaux de plus en plus opaques. Se pose également la question du public. «Tu viens à 3h du matin, tu chantes devant des gens bourrés ! Ils en ont rien à foutre de qui t’es !», explique Jok’Air, cité par le média relayant une conférence au Paris Hip-Hop Festival.
100 000 euros pour Nekfeu en festival
Loin des showcases s’étend une toute autre grille tarifaire : celle des festivals. Depuis plusieurs années, les programmations des festivals nationaux (et limitrophes) se sont penchées sur le rap. Logique : la popularité du style musical tend à remplir les fosses. Mais pour s’offrir de grosses têtes d’affiche, il faut payer. Cher… ou non.
StreetPress évoque l’exemple de Zeguerre, récemment signé chez Affranchis. Son nom sur une affiche en festival rapporterait environ 1000 euros. Mais tout ne lui revient pas, le pourcentage de l’artiste se révèle minime à la fin, après la déduction de la masse salariale, des frais de route, d’hébergement, etc.
Une nouvelle fois, plus la valeur de l’artiste est forte, plus les prix gonflent. Jusqu’à atteindre près de 100 000 euros pour un Nekfeu, selon l’enquête. Ce ne serait toutefois pas le plus cher : NTM dépasserait le seuil des 100 000.
L’étude permet de développer un autre axe de rentabilisation des rappeurs, loin du streaming. Le manager de Vald, en outre, précise que la scène de l’artiste représente 70 à 80% des revenus du rappeur. De quoi investir pour un show exceptionnel à Bercy.
L’intégralité de l’enquête de StreetPress est à retrouver sur son site. Le média a également besoin de soutien, pour survivre, et pour continuer à proposer des enquêtes aussi originales et pertinentes. Alors, aidons-les.
Dans le reste de l’actualité, cinq jours après le tragique décès de Kobe Bryant, les Lakers ont repris la compétition face à Portland, dans une ambiance éprouvante et solennelle.