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On a vu « Comment je suis devenu un super-héros », le super-polar “à la Française”

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super-héros netflix

Via Netflix, le cinéma français s’attaque au genre des super-héros sous l’impulsion de Douglas Attal. Un long-métrage ambitieux, garant de belles promesses. 

C’est lors d’une projection organisée au cœur de la cour Carrée du Louvre qu’on a pu découvrir Comment je suis devenu un superhéros, dans le cadre du festival Cinéma Paradiso. Un privilège, dirait-on, de voir le premier film de Douglas Attal sur grand écran, alors que celui-ci a finalement, après maintes péripéties de distribution, été acquis par Netflix. Pandémie oblige, la sortie en salle du projet a été plusieurs fois reportée. Après plus de dix années de développement, le film, très attendu, est donc finalement disponible depuis le 9 juillet sur la plateforme du géant américain. Fort d’un casting qui regroupe quelques-uns des plus beaux noms du cinéma français (Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, Pio Marmai, Vimala Pons, Swann Arlaud ou encore Gilles Cohen, vu notamment dans Le bureau des légendes) et surtout d’une promesse ambitieuse : celle du premier film de super-héros “à la Française”. 

Pio Marmai.

Pio Marmai.

Du film policier aux super-héros

Si le titre ne ment pas, le premier long de Douglas Attal est loin des blok-busters Marvel et DC : le projet est aussi un film policier. Et un film policier français. Un genre ayant ses propres codes. C’est bien une enquête de narcotrafic qui est moteur du récit, mais cette fois-ci, les substances en jeu sont des… super-pouvoirs. Le film se déroule dans un Paris où, comme à Gotham City, les super-héros sont acceptés et visibles aux yeux de tous. Tous les éléments sont là : le bandit au passé trouble (Swann Arlaud), le commissaire bougon dépassés par les événements (Gilles Cohen), le duo de flic que tout oppose – Vimala Pons nous dira d’ailleurs que «Pio dans le film, c’est mon sidekick, comme dans l’arme fatale !».

Pour se préparer, Douglas Attal a revu les plus belles réussites du genre, «des grands classiques comme Police de Maurice Pialat, mais aussi des choses plus récentes, comme Polisse de Maïwenn». Pour ancrer son histoire encore un peu plus en France, le réalisateur filme un Paris réaliste, loin de la carte postale, et n’hésite pas à insérer des scènes de journaux télévisé des chaînes en continu (BFM, CNEWS..) comme le faisait Paul Verhoeven il y’a plus de 30 ans dans son chef d’oeuvre, RoboCop, un autre film de flic fantastique. Lancer un tel projet en France, c’est se heurter à la froideur de l’industrie, mais aussi du public, pas forcément prêt à voir un film de super-héros français. 

Depuis quelques années, on assiste tout de même en France à une appropriation du genre par les cinéastes français : que ce soit l’horreur (Grave de Julia Ducournau, ou encore la série Marianne sur Netflix) ou bien les films de monstres avec Teddy, qui sort sur nos écrans cette semaine, pour ne citer qu’eux. 

Leïla Bekhti et Benoît Poelvoorde.

Leïla Bekhti : «Je n’avais jamais pensé que je jouerais une super héroïne!»

Mélanger les genres, ça, Douglas Attal sait le faire. Le réalisateur maîtrise très bien le changement de ton entre le film noir, et humour : conscient des clichés qui viennent avec de tels sujets, il les désamorce tous assez bien avec finesse, ce qui donne tout son charme au film, qui sait rire de lui-même tout en restant crédible. Jusque-là, rien de nouveau sous le soleil : il faut attendre l’arrivée des premiers très beaux effets spéciaux et surtout de Leïla Bekhti et Benoît Poelvoorde en super-héros, des vrais, avec des masques et des aptitudes de mutants, pour que l’originalité du film saisisse. 

Le sujet du fantastique est traité avec sérieux et humour, mais aussi avec réalisme. Leïla Bekhti confie d’ailleurs à Interlude : «Dans les scènes de bastons, j’avais envie que mon personnage ait l’air fatigué, qu’on sente qu’elle est en train de se battre, Douglas m’a laissée cette amplitude là, mais évidemment je n’avais jamais pensé que je jouerais une super héroïne!». Toutefois, Comment je suis devenu un super héros, de par son traitement, nous entraîne finalement assez loin du blockbuster, les effets spéciaux sont discrets et le film est bavard, laissant finalement assez peu de place aux scènes d’action. 

On regrette un peu que le film ne soit pas plus long, pour mieux connaître les personnages, et ainsi être plus impliqués dans les péripéties. Certains dialogues sont un peu faibles, mais il faut surtout saluer les très belles images, la prise de risque de ce premier long-métrage en tant que réalisateur. Un film qui, on l’espère, sonne le début d’une belle carrière, et de quelque chose de nouveau dans le cinéma français. 

Comment je suis devenu super-héros, disponible sur Netflix

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