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Il serait peut-être temps que Orelsan change de nom
S’il se considère comme un « San », le rappeur peut prétendre à bien plus selon les statuts honorifiques japonais. On fait le point : Orelsan, Orelsensei ou Orelsama ?
Pour ceux qui dormaient au fond de la salle, le nom OrelSan relève d’une simplicité remarquable. Orel est le diminutif de son prénom Aurélien, tandis que San fait écho à la traduction de « monsieur » en japonais. Monsieur Aurélien, rien de plus simple. Sauf que tout se complique lorsque l’on sait qu’au Japon, trois étapes sont nécessaires dans l’obtention d’un statut honorifique. Ok, c’est compliqué, mais l’artiste précise pour Shoes Up :
«En fait en japonais, il y a trois étapes : « San », « Sensei », « Sama »? Sama c’est carrément un rang au-dessus et Sensei, c’est quand tu es passé maître dans un art. Par exemple, les mangakas, ils les appellent Sensei. Et donc « San », c’est juste monsieur. »
S’il précisait il y a encore quelques années ne pas se considérer comme « San », l’artiste est revenu sur ses propos. « Pour moi la définition, c’est quand tu sais à peu près où tu en es dans ta vie, où tu veux aller et où t’es plus ou moins prêt à passer le stade de l’adolescence » précise t-il au magazine.
Peut-être un peu plus quand même ?
La version du rappeur contraste néanmoins légèrement de la version officielle présentée par le site Kanpai :
« « -San » est à utiliser avec quelqu’un que l’on respecte et avec qui on n’est pas spécialement proche, par exemple : un collègue ou un patron, des clients, quelqu’un que vous connaissez peu. »
A ce titre-là, OrelSan semble avoir largement acquis son statut. De notre côté, on qualifierait plutôt l’auteur de La fête est finie comme un Sensei. Pour rappel, le rappeur définit le terme comme un maître dans un art, une définition qu’élargit légèrement le site Kanpai : « Peu d’erreurs possibles avec « Sensei », qui marque le professeur, le médecin, le maître d’arts martiaux ou un artiste reconnu, indifféremment avec les deux sexes ».
Malgré toute l’humilité de l’artiste, difficile de ne pas considérer Orel’ comme un « maître » dans la sphère du rap. Disque d’or en trois jours, platine en une semaine, rappelons-le, et surtout, un vécu en la matière qui prouve sans conteste qu’il est l’un des acteurs majeurs de la scène française. Et si on se fie à l’expression « artiste reconnu », la décision n’est clairement plus discutable.
Encore un peu plus ?
En ce qui concerne le « Sama », on approche presque parfois de la divinité, d’un caractère légendaire. Pour les fans de Dragon Ball Z, on pourrait prendre l’exemple de Beerus-Sama. Kanpai clarifie le terme :
« Marque la déférence, un grand respect vis-à-vis de personnes haut placées ou de grande valeur. C’est le suffixe utilisé pour dieu (« Kami-sama ») ou une princesse (« Hime-sama ») par exemple. »
Cette fois-ci, le terme semble être discutable. Un grand respect vis-à-vis de quelqu’un de grande valeur oui, maintenant peut-on oser comparer Orelsan à une princesse ? Pas sûr qu’il apprécie la référence. En tout cas, si là est là contrainte, Princesse OrelSan mérite la plus grande déférence.