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Comment Orelsan soigne la street-cred de Caen

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Avec son amour particulier pour le chef-lieu du Calvados, l’auteur de La fête est finie s’emploie à redorer le blason d’une ville pas forcément hyper sexy dans l’imaginaire collectif.

« J’ai tellement traîné dans les rues d’Caen, avec une bouteille où tout l’monde a bu dedans. Entre deux mondes en suspens, criminelle, la façon dont j’tuais l’temps ». Avec son morceau « Dans ma ville on traîne », Orelsan s’est livré à une nouvelle déclaration d’amour pour sa ville natale. Un titre introspectif génial qui illustre parfaitement l’ambiance de la cité du Calvados. Le rappeur dépeint les rues de sa ville, ses monuments, ses paysages. Il aime ironiser sur son climat humide, et son ciel gris. C’est notamment le cœur de sa dernière chanson avec Stromae, »La pluie ».

Dans son film "Comment c'est loin", le rappeur a revendiqué, sans détour, ses origines caennaises.

Dans son film « Comment c’est loin », le rappeur a revendiqué, sans détour, ses origines caennaises.

Au fil de ses albums, l’artiste a toujours aimé parler de sa ville avec un ton humoristique. Mais comme il le précise désormais, alors qu’il vit entre Paris et Caen, cette dernière lui manque. Toujours dans son morceau « Dans ma ville, on traîne », il dévoile une véritable invitation, une carte postale, aux pessimistes qui assimilent Caen à la grisaille et l’ennuie. Il ne contredit pas forcément cette idée d’ailleurs, il serait même plutôt du même avis. En revanche, il précise que ce sont justement ces arguments pas très sexy qui forment le charme de la ville du Nord, exilée au centre de de la Normandie.

Quand Caen devient hype

Lorsqu’on traite du rap français, inutile de préciser que Caen n’est pas forcément le premier mot qui vient à l’esprit. En réalité, excepté Marseille, très peu de nébuleuses provinciales ont la chance d’avoir une street-cred assumée face à la capitale parisienne. Quelques villes respirent parfois à travers le chauvinisme de ses rappeurs, au mieux. BigFlo et Oli, par exemple qui tentent de caser leur ville rose à peu près partout où ils passent. Dosseh, à la rigueur, avec Orléans. Ou encore Joke avec Montpellier. Bref, des cas assez exceptionnels qui permettent aux habitants de placer, au milieu d’un apéro entre potes, que chez eux, il y a du rap, du vrai.

Mais, revenons-en à Caen et tentons une petite expérience. Quand on tape « Rap Caen », sur Google, rares sont les articles qui s’éloignent d’Orelsan, et plus largement, des Casseurs Flowters. En vérité, les deux sphères sont quasi-indissociables. On trouve bien quelques articles buzz avec un rappeur qui s’auto-clash dans les rues de la ville, sans aller plus haut. En fait, le nombre de papiers traitant d’Orel’ et de Caen est assez impressionnant. Le rappeur, qui met au cœur de son univers artistique sa ville de Normandie, en a fait une sorte d’inspiration que les médias s’amusent à dresser au rang de muse. Oui, de muse.

Caen, capitale de la musique française

À l’aube de la cérémonie des Victoires de la Musique, Caen se félicite du succès de son joyau local. Lequel a déjà ramené à la maison un trophée pour son second album, Le Chant des Sirènes. Fait rare néanmoins, le rappeur n’ira pas représenter sa région tout seul, puisqu’il sera accompagné de Fakear, le prodige de la scène électronique. L’artiste s’en est d’ailleurs amusé sur Twitter en interpellant son voisin : « Hé Orelsan, on fait quoi aux Victoires ? Tu ramènes la teurgoule ? Je veux bien m’occuper du camembert. #Heula #Vlatipalesnormands ». Des blagues que nous autres, allochtone, ne pouvons comprendre.

Dans tous les cas, les deux artistes contribuent à faire de Caen une ville artistiquement rayonnante. Pourquoi pas imaginer les voir débarquer aux couleurs du Stade Malherbe aux Victoires de la Musique ? Blague à part, c’est dans cette même ville qu’OrelSan ouvrira sa tournée début février. Le 2 précisément au Zénith de Cean, ce qui laisse présager une ambiance conviviale pour l’artiste et son public local. Les places pour ce concert événement ont d’ailleurs été vendues en un temps record.

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