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Les origines du Hip-Hop, ou l’histoire de la musique Afro-Américaine
Connue pour sa beauté, sa créativité et son engagement, la musique Afro-Américaine a beaucoup évolué au cours du XXème siècle pour arriver au Hip-Hop dans les années 70. Aujourd’hui culture dominante, ce genre était pourtant jugé « momentané » par une majorité bien naïve. Mais comment le Hip-Hop est-il né ? Comment le Rap est devenu la musique de référence ? Portrait d’une culture fascinante à travers l’histoire de la musique Afro-Américaine.
Historique
La musique afro-américaine que l’on connait en Occident est née au cours du XIXème siècle. C’est dans les champs de coton que les esclaves, pour exprimer leurs émotions, chantaient leur mal être à travers des Worksongs, avec très souvent pour message, une évasion inespérée ou un espoir de liberté. Les maîtres laissaient chanter les esclaves seulement parce qu’ils devenaient ainsi plus productifs. Le soir après une dure journée de labeur et avant un court sommeil, c’est encore autour de ces chants qu’ils se réunissaient. C’était la naissance du Blues. Mais les thématiques étaient parfois différentes, c’est le cas notamment du Negro Spiritual. Ancêtre du Gospel, le Negro Spiritual se caractérise par le fait que le chant est religieux, et est interprété par des Chrétiens. Les hymnes sacrés destinés à Dieu seront à l’origine du Gospel.
Le Blues a par la suite voyagé. Certains esclaves affranchis voguaient de ferme en ferme et d’autres réussissaient l’impossible, s’évader des champs. Cette culture orale remontait le Mississippi mais plus important encore, atterrissait à la Nouvelle Orléans, la plus grande ville de Louisiane. Les textes poétiques du Blues rencontraient alors la musicalité des premiers instruments de fortunes utilisés par les citadins, la trompette et le trombone. C’est ainsi que naît le Jazz au début du XXème siècle. C’est Buddy Bolden, un trompettiste qui amorça les prémices du Jazz. Ce dernier accompagnait en effet les danseurs des clubs avec des sonorités simples sous forme d’improvisation. Mais c’est au début des années 1920 que le Jazz sera popularisé au niveau national puis mondial, grâce à un petit délinquant fils de prostituée, un certain Louis Armstrong.
Le Jazz et le Blues ont alors dominé pendant près de 20 ans. Arrive la grande crise de 1929. Bon nombre de musiciens, la plupart citadins, se sont séparés et sont retournés dans les champs de coton dans les Etats du Sud, dans les Etats les plus racistes. Bien que l’abolition de l’esclavage eût lieu le 18 décembre 1863 grâce au XIII ème amendement proclamé par Abraham Lincoln, le racisme était toujours bel et bien présent aux Etats-Unis, particulièrement dans les Etats du Sud. C’est là où de nombreux afro-américains étaient pendus à des arbres puis brûlés, le tout sous l’impulsion de groupes extrémistes comme le Ku Klux Klan.
C’est durant cette période que l’une des premières chansons engagées voit le jour : « Strange Fruit » . Chanson écrite par Abel Meeropol en 1937, elle est interprétée pour la première fois par Billie Hollyday en 1939. Le « fruit étrange » qui y est évoqué est le corps d’un noir pendu à un arbre.
Pendant ce même temps, pour lutter contre les temps durs, le Swing du Jazz faisait danser plus que jamais la population américaine (les blancs principalement), le tout grâce à des instruments et des musiciens toujours plus nombreux dans des orchestres de plus en plus grands. Le Negro Spiritual fût lui remplacé par le Gospel. À la différence de son aîné, le Gospel intègre des instruments aux influences très Jazz, et les chanteurs impressionnent par leur puissance vocale. Durant les concerts, les foules sont en délires.
C’est sur ces modèles que naît dans les années 40 le Rhythm and Blues, comprenez R&B. En puisant dans le Swing légendaire du Jazz, dans le discours du Blues et dans les démonstrations vocales du Gospel, le Rhythm and Blues devient très vite le genre incontournable des Etats-Unis. Nous sommes à l’après Guerre, l’économie repart à la hausse et les jeunes s’intéressent plus que jamais à la musique, notamment avec les premières radios. Les concerts deviennent de plus en plus électriques, et les barrières raciales tombent durant ces performances. Ces signes optimistes seront annonciateurs de la fin de la ségrégation raciale dans les écoles publiques, adoptée en 1954 par la Cour Suprême. À noter également que des milliers d’afro-américains partis combattre sur le vieux continent durant la Seconde Guerre Mondiale, et s’étant rendu compte du bon traitement des Européens vis-à-vis d’eux, rentreront avec un désir de liberté plus grand que jamais, et seront à l’origine des révoltes quelques années plus tard.
Les blancs se mettent alors à faire de la musique noire, à savoir du Rhythm and Blues. Le style devient évidemment très populaire puisque les artistes blancs ont un impact plus grand sur la population blanche, principale consommatrice de musique. Le style du Rhythm and Blues devient plus agressif, plus sauvage, que ce soit musicalement ou dans la gestuelle. Arrive alors les premières chansons dites Rock n Roll. « Rocket 88 » de Jackie Brenston et Ike Turner, mais surtout « Rock Around the Clock » de Bill Haley & His Comets, premier single de l’histoire du rock à se classer numéro 1 au Billboard Hot 100, le 9 juillet 1955.
Les légendaires Chuck Berry et Elvis Presley viendront dans la foulée populariser ce genre musical qui reste à ce jour l’un des plus mythiques. Même si il a été influencé par le Rhythm and Blues qui est une musique noire, le Rock est plutôt caractérisé comme un genre blanc puisque l’étiquette « Rock n Roll » était utilisée dans un premier temps, pour distinguer le Rhythm and Blues des Afro-Américains de celui des Blancs.
Mais les tensions et les injustices étaient toujours là. Rosa Parks refusait de donner sa place à un blanc dans un bus, et le mouvement des droits civiques se mettait en marche. Durant plus de vingt ans, les afro-américains ont lutté sans relâche pour mettre un terme à la ségrégation raciale et obtenir le droit de vote. Les militants portés par Martin Luther King cantonnaient des Freedom Songs à travers le pays pour combattre les absurdités du gouvernement. Des émeutes éclataient régulièrement, la violence policière était omniprésente, bref, le discours pacifique de MLK se frottait froidement à la dure réalité. Le seul répit des noirs américains se trouvait dans la musique, une fois de plus.
C’est alors qu’émerge la Soul, la « musique de l’âme ». Même si elle est née à la fin des années 50, avec pour précurseur Ray Charles, ce n’est que dans les années 60 que ce genre se popularise, porté par d’énormes fabriques à Hits, dont la plus célèbre reste la Motown de Détroit. Solomon Burke sera également considéré par beaucoup comme un artiste clé dans la popularisation de la Soul, au même titre que le label Atlantic Records. Certains diront que la Soul est un retour au Rhythm and Blues et au Gospel, puisqu’elle puise son inspiration dans les cadences du R&B et ses discours dans le Gospel.
Mais progressivement, en même temps que certains mouvements révolutionnaires afro-américains, les chansons Soul deviennent de plus en plus engagées. Parfois, elles sont douces et mélodieuses, et contrastent radicalement avec la vie réelle, en démontre l’un des chanteurs Soul les plus réputés Sam Cooke, avec son magnifique titre « A Change Is Gonna Come ». Parfois, les chansons sont plus explicites, plus violentes, plus engagées. Comme quand Edwin Starr dénonce la guerre du Vietnam parallèlement à un certain Muhammed Ali dans l’étincelant « War » .
.Mais la personnification de cette colère accumulée de plus de 300 ans d’esclavages est James Brown. Son style plutôt conventionnel au début de sa carrière devient reconnaissable entre mille au fil du temps et fait de lui un artiste tout à fait unique. Il n’exprimait plus la frustration de ses compères avec des mots, mais avec des mouvements, et surtout des rythmiques. Ses danses ont influencé les futurs b-boys & b-girls ainsi que Michael Jackson et Prince entre autres. C’est lui qui aura l’hymne du mouvement des droits civiques avec « Say It Loud – I’m Black and I’m Proud« , une des chansons les plus marquantes des années 60.
Mais James Brown, c’est aussi le précurseur d’un nouveau genre, le Funk. Puisant dans la Soul et le Jazz, le Funk a cette particularité d’avoir une prédominance des sections rythmiques (guitare, batterie, basse), ainsi qu’une présence quasi-systématique des cuivres. Bref, vous l’aurez compris, une grande place est laissée aux instruments. Les premières chansons Funk, dont celles de James Brown, défendent la cause des afro-américains. Durant les années 70, le genre se développe avec le Funk de Sly & The Family Stone, mais surtout le Funk psychédélique de George Clinton, avec son groupe Funkadelic.
Cette Soul engagée et ce Funk révoltant ont accompagné la communauté noire dans son émancipation. Dorénavant, la population afro-américaine est sûre de sa force, elle ne croit plus qu’en elle-même. Elle ne se cache plus, elle s’habille de manière extravagante, et les corps noirs dénudés s’affichent de plus en plus. Cette liberté, on la retrouve dans une nouvelle ère, celle du Disco.
Le Disco, ce genre dansant inspiré de la Soul, du Funk et du psychédélisme a remué la seconde partie des années 70. Durant ces années folles, c’est une génération entière qui se libère, où noirs, italiens, hispaniques, et toutes autres communautés se mélangent, avec des tenues loufoques et légères. C’est aussi dans le disco que les DJ auront leurs premiers rôles à jouer lors des soirées…
Naissance du Hip-Hop
Mais loin des fêtes branchées des centres villes, loin de la richesse et de la luxure, dans les décombres des ghettos oubliés, ravagés par la crise, la drogue et la violence, un autre mouvement faisait son apparition : Le Hip-Hop.
Le Hip-Hop ce n’est pas un genre, mais quatre. Le Rap, le DJ’ing, le Breakdance et bien entendu le Graffiti. Le beatbox est parfois ajouté comme cinquième élément. C’est néanmoins pour le Rap que le Hip-Hop est le plus connu.
Le Hip-Hop est difficile à caractériser. Il n’a rien inventé, mais il a tout réinventé. Prenons le Rap. Nous retrouvons dans le Rap tous les genres musicaux que nous avons précédemment cité.
Le Rap s’inspire directement du Blues de par son discours. Il raconte en effet une dure réalité, celle des rappeurs eux-mêmes ou de ceux qu’ils côtoient, avec souvent un espoir : celui de s’en sortir, celui de réussir, d’être libre. Le Rap s’inspire directement du Jazz, de par son sens du rythme, avec les rimes notamment et l’improvisation que l’on peut retrouver lors de freestyle. Le Rap s’inspire directement du Rhythm and Blues de par sa popularité dorénavant indéniable. De plus, d’abord pratiqué par des noirs, de nombreux blancs se sont mis à rapper, faisant tomber les barrières raciales. Le Rap s’inspire directement du Rock n Roll avec un style parfois « sauvage » et agressif. Le Rap s’inspire directement de la Soul avec des textes engagés. Ce dernier accompagne également les luttes encore actuelles du peuple afro-américain : Public Enemy avec « Fight The Power » ou encore plus récemment Kendrick Lamar avec « Alright« . Le Rap s’inspire directement du Funk avec une période G-Funk que l’on connaît tous, avec Dr Dre & Snoop Dogg. Le Rap s’inspire directement du Disco avec son sens du show, et ses soirées animées par un Disc Jockey. Le style vestimentaire était lui aussi très Disco au départ du mouvement.
Le Rap est un enfant de tous ces genres musicaux nés durant les années sombres et plus glorieuses de l’Amérique ; ces genres nés en temps de guerre, de lutte mais aussi en temps de fête et d’émancipation. Le Rap représente toutes les facettes, il est le style le plus complet. Il est capable d’absorber toutes les influences possibles. Vous voulez du Rap/Jazz ? Ecoutez To Pimp A Butterfly. Vous voulez du Rap/Soul ? Replongez-vous dans la magnifique époque de Soulquarians avec Common, The Roots, Erykah Badu, Mos Def, Talib Kweli, Q-Tip et d’autres. Vous voulez du Rap/Funk ? Outkast est là pour vous. Vous voulez du Rap/Gospel ? Il y a Lecrae et Chance The Rapper. Vous voulez du Rap/Disco ? Sugar Hill Gang. Et ça marche pour tout. Rap/Hard Rock ? Limp Bizkit. Rap/Electronique ? Tinie Tempah & Dizzee Rascal.
Mais si le Rap arrive à capter toutes ces ambiances, c’est notamment grâce à sa petite touche personnelle: le Sampling. « L’échantillonnage » comme on pourrait l’appeler en bon Français consiste à récupérer sur une musique ou un film par exemple, un son, un bruit, une voix, une note, qui sera réutilisé musicalement. Exemple : « Juicy » de The Notorious BIG a utilisé un sample de « Juicy Fruit » de Mtume.
La consommation du Rap
Mais le Rap, c’est aussi une musique jeune. Si ce n’est pas le genre le plus vendu, il est cependant l’un des seuls à posséder une constante progression. Même si il est difficile de trouver des chiffres sur les ventes du Rap, nous avons quand même trouvé quelques statistiques intéressantes.
La première nous vient de Statista, qui nous présente les genres les plus vendus aux Etats-Unis en 2014. Au total, 257 millions d’albums se sont vendus dans le Pays de l’Oncle Sam durant cette période, 14 % d’entre eux étaient du Rap.
Toujours selon Statista, et alors que bon nombre de styles faiblissent, le Rap est l’un des genres musicaux connaissant l’un des meilleurs taux de progression aux Etats-Unis à travers les années.
Concernant la répartition des ventes : le R&B contemporain/Hip-Hop comme il est catégorisé, se vend à 45 % sur les plateformes d’écoutes en ligne, autrement dit, il est énormément écouté. À noter que le Streaming est principalement consommé par les jeunes, le Rap continuera donc à grandir en même temps que ses auditeurs au fil des prochaines années.
Cependant, il est important de nuancer. En effet, les ventes du R&B/Hip-Hop descendent à seulement 18 % lorsqu’il s’agit des téléchargements légaux et des ventes de CD ou Vinyles. Encore une fois, ce phénomène peut s’expliquer par le fait que le Rap est jeune, il ne s’est grandement popularisé qu’à la fin des années 90 et est principalement consommé par une jeune génération qui n’a plus l’habitude d’acheter la musique. Il sera intéressant de voir les chiffres dans vingt ans, lorsqu’une génération entière aura vécu avec le Hip-Hop. Tous les graphiques sont à retrouver ici.
Avec ces graphiques, il est montré que le Rap se vend à 45 %, soit presque la moitié, au moyen du streaming, contre seulement 18 % pour le téléchargement et 18 % avec les ventes physiques. De plus, nous remarquons que ce style musical est devenu le premier des genres afro-américains, loin devant le Jazz, le Blues et devant le Gospel.
Le Hip-Hop au delà du Rap
Comme nous l’avons mentionné plus haut, le Hip-Hop ce n’est pas que le Rap. Le Breakdance aussi a été lourdement influencé par ses grandes sœurs que sont les musiques Funk et Disco. C’est dans les quartiers du South Bronx, dans le « Boogie Down Bronx », que les premiers B-Boys et B-Girls se mettaient à imiter les pas de danses Funk de James Brown sur des vieux cartons usagés en ajoutant leur touche personnelle. Il n’y avait pas de règle, tout était réinventé. Ainsi, les jeunes qui avant figuraient dans la violence des Gangs se défoulaient maintenant par la danse, sous l’initiative d’Afrika Bambaataa, créateur de la Zulu Nation. La danse existait déjà, mais les Breakers allaient encore plus loin et réalisaient des figures qui défiaient les lois de la gravité, le tout mis en scène avec des Sound System délirant d’un certain DJ Kool Herc lors de Block Parties et autres soirées.
DJ Kool Herc justement, celui qui est considéré comme le père du Hip-Hop. C’est en effet lui qui organisait les premières soirées où Rappeurs et Breakers s’entremêlaient dans une atmosphère déjantée. Ils ne le savaient pas à cette époque, mais c’est une culture entière qu’ils étaient en train de créer. Encore une fois, les DJ existaient déjà, la plupart venaient de Jamaïque, c’était le cas de Kool Herc, lui qui inventa une nouvelle technique de mixage. Il s’assurait de posséder toujours deux vinyles d’une même chanson afin de laisser tourner la musique à un moment précis, le moment qui rendait fou le public et les danseurs. Ainsi, en faisant tourner en continu ses breaks d’une platine à l’autre de manière à ce que la musique ne s’arrête jamais, il inventa l’art du DJing, celui que tout le monde connaît maintenant. En Anglais, le terme « Break » est la partie solo d’un morceau jouée par le batteur. Pendant une vingtaine de secondes, la batterie était en solo avant que les autres instruments ne reprennent. C’est pendant ces vingt secondes que les Breakers dansaient, et c’est ces vingt secondes que DJ Kool Herc a réussi à faire perdurer.
Des éléments du Hip-Hop, le Graffiti est sans doute le plus marginal de tous. Son origine est très ancienne. De tout temps, l’Homme a laissé sa trace sur les murs, mais le Graffiti moderne débute principalement durant la Seconde Guerre Mondiale. Le premier Tag célèbre s’appelle Kilroy Was Here. C’est en effet un américain prénommé Kilroy qui s’amusait à dessiner un personnage au gros nez se cachant derrière un mur. Il le dessinait autant de fois que possible partout où il passait en France, principalement en Normandie. Les troupes surprises imitaient alors le tag et propageaient encore plus le dessin dans des endroits risqués et inaccessibles.
Le graffiti est ensuite popularisé dans les années 60 par celui qui est considéré comme le parrain du genre, Cornbread. Il est notamment réputé pour avoir tagué un éléphant dans un zoo ou encore l’avion des Jackson Five. Pour la petite histoire, Cornbreak a commencé ses tags pour impressionner une femme, lui qui souffrait d’une grande timidité. Le Graffiti sera ensuite un phénomène dépassant l’entendement. Les premiers graffeurs peignaient simplement leur nom pour se faire connaître. Le genre est ensuite poussé et devient un véritable art, du Street-Art. Des rames de métro entières sont peintes, des lettres colorées, des formes, des messages… bref, une multitude d’expressions artistiques apparaît à New York qui devient dépassée par le phénomène. Tous ses murs, tous ses métros sont couverts de Tag. De par son côté créatif et rebelle, le Graffiti sera un élément à part entière du mouvement Hip-Hop.
Partie des champs de coton, la musique afro-américaine a su traverser le temps, a su s’imposer en se réinventant sans cesse, et les artistes noirs ont toujours réussi, à partir de rien, et alors qu’aucun espoir ne leur était promis, à créer de magnifiques hymnes à la vie. La musique noire a accompagné, tout au long des XIXème et XXème siècles, une communauté entière dans sa quête de liberté, que ce soit durant les années des lois ségrégationnistes de Jim Crow, la loi sur les droits civiques de 1964, ou l’adoption du droit de vote en 1965.
En même temps que les dures épreuves que subissait la communauté afro-américaine, la musique évoluait pour devenir de plus en plus belle, poignante et engagée. Du Blues au Jazz, nous sommes arrivés au Rhythm and Blues, à la Soul ou encore au Funk, jusqu’à l’émergence de la culture Hip-Hop au milieu des années 70.
Le Rap est une véritable éponge, il a absorbé les meilleurs côtés de ses aînés de manière remarquable. Versatile, diversifié, il est un vrai caméléon et atteint tout juste le statut de Pop. Le Rap devient en effet de plus en plus la musique Mainstream par excellence, celle de tous les exploits commerciaux. Aujourd’hui, personne ne peut donner de définition précise de ce qu’est le Rap tant son univers est riche, mais tous s’y retrouvent d’une manière ou d’une autre, ce qui est tout à fait unique en soit. On pourrait dire avec un peu de chauvinisme que le Rap est la musique parfaite.
Le Hip-Hop est une culture fascinante. Pleine de ressources et vouée à disparaître en quelques années selon les biens pensants des années 80, elle est aujourd’hui un modèle de par sa musique, son inventivité et sa pérennité. En effet, depuis les années 1910 et l’apparition du Jazz, une nouvelle musique afro-américaine apparaissait tous les 15 ou 20 ans. Le Rap est là depuis les années 70, et est à ce jour la dernière musique noire majeure créée. Même si la Techno ou encore la House Music sont nées dans les années 80, elles ont un impact mineur face au Hip-Hop. Le Breakdance reste la référence en terme de danses urbaines, les DJ sont plus populaires que jamais, les Graffitis ont intégré depuis bien longtemps les musées, et le Rap est arrivé à la maison blanche, lui qui partait de si loin.
Le temps prendra soin d’écrire encore un peu plus la légende du Hip-Hop, qui n’est qu’à l’incipit de son Histoire.
Prenez le soin de découvrir ci-dessous notre playlist qui retrace l’histoire de la musique afro-américaine.