Musique
« Pour celles », ou quand Alpha Wann parle d’amour
Février, c’est le mois de la Saint-Valentin, de l’amour. Alors, on a jugé bon de retracer, via une mini-série, les histoires amoureuses que le rap à produit ces dernières années. Zoom sur « POUR CELLES » d’Alpha Wann.
Le 21 septembre 2018, Alpha Wann publiait UMLA, le premier album de sa carrière. Entre des morceaux techniquement au-dessus comme « STUPEFIANT ET NOIR » ou « LANGAGE CRYPTE », on retrouve des sons plus introspectifs tels que « UNE MAIN LAVE L’AUTRE » ou « FUGEES ». « POUR CELLES » est l’un d’entre eux, Alpha Wann se remémorant ses jeunes années. Le morceau est donc autobiographique. Un exercice auquel le rappeur parisien ne s’adonne pas souvent. Mais quand il le fait, c’est fort. Car Alpha Wann est d’une honnêteté criante sur sa vie, à l’image de cette phase sur « CASCADE » : « Après le fiasco du Rap Contenders, quelques mauvais projets d’groupe, j’avais honte de retourner au tiekson ». « POUR CELLES » s’inscrit dans cette lignée, Alpha portant un regard critique sur son passé et sa relation avec les femmes.
Des relations compliquées
Dans le premier couplet, Alpha Wann revient sur ses années collège. Il se remémore son style de l’époque, « Rocawear ou Phat Farm », déjà influencé par le rap. A l’époque le jeune Phaal n’a pas beaucoup de rapports avec la gente féminine, se contentant de sa main comme seul copine. Au collège, le rappeur est comme la plupart des garçons, seul, mais sachant s’inventer des relations à raconter à ses cousins. Arrivé en 4ème, il trouve enfin sa première copine. Cette relation, qui va seulement durer deux semaines, martèle un ressenti à l’écoute du morceau. Les différents récits qu’il nous raconte, font état d’un rejet de la part des femmes à son égard.
Arrivé au lycée, l’histoire n’a pas changé. Alpha Wann a toujours un style à part, « T-shirt 4XL, Timberland Boots ». Et ce style américain ne plaît pas aux filles de sa génération, qui lui préfère « les bouffons ou les thug ». En Terminale, enfin, le Don s’engage dans une relation sérieuse. Une fille saine, qui devient sa meuf officielle. 5 ans plus tard, n’arrivant plus à concilier le rap et sa relation amoureuse, le rappeur y mettra fin. On note l’auto référence dans la phase « Y’a l’rap vortex spatio-temporel donc j’ai pas le temps pour elle » qui fait écho au refrain de « Vortex », issu de son EP Alph Lauren II. Ce deuxième couplet se termine alors de manière brute, presque violente : « Frère, j’lai quitté en tort, j’crois que j’l’aime encore ». Cette phrase est la dernière du second couplet. Ce morceau délivre en fait, deux messages sur la vie amoureuse d’Alpha Wann, et son histoire avec les femmes.
Défiance et regrets
Le premier réside dans le refrain. Il s’insère entre les deux couplets et les entoure : « Ça c’est pour celles que j’kiffais mais qui m’kiffaient pas ». Répétée cinq fois, cette phrase mélancolique montre la défiance d’Alpha Wann envers les femmes de sa vie. Ce rejet de la gente féminine l’a marqué, et il profite de son exposition publique pour le faire savoir. Le message est adressé à toutes celles qui ont compté dans sa vie. En le rejetant, elles ont forgé son caractère et fait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui. Ses échecs répétés l’ont conduit à cette fille. Cette fille, dont il parle aussi dans « Vortex », « UNE MAIN LAVE L’AUTRE », mais aussi « FUGEES ». Cette fille, qui est la véritable histoire d’amour de sa vie, et surement son plus grand regret.
Car « POUR CELLES » est une histoire d’amour. Un amour pour toutes les femmes, mais aussi l’Amour, qu’il n’a donné qu’à une seule d’entre elles. Cette femme, elle concentre beaucoup de regrets chez Alpha Wann. Alors qu’il flirt maintenant avec des pétasses, « FUGEES », il pense à elle et l’aime encore. Cette chanson est aussi pour elle, la seule femme qu’il ait aimé. Et quand Alpha Wann parle d’amour ce n’est pas souvent heureux.
Dans le reste de l’actualité, 3h37 d’Isha est l’histoire d’un amour complexe et interdit.