Le légendaire producteur Quincy Jones a une dent contre le rap et le fait savoir

Dans une longue interview controversée, le producteur historique de Michael Jackson, Quincy Jones n’a épargné personne, et surtout pas la musique hip-hop.

Quincy Jones a beau être un monument de la musique, il n’en demeure pas moins quelque peu aigri. Confortablement installé dans le canapé de son palace à Bel-Air, le producteur historique de Michael Jackson s’est offert une longue digression avec un journaliste du média américain Vulture.

On ne sait pas quelle mouche l’a piqué, mais plutôt à l’aise dans l’exercice, l’homme-orchestre de 84 ans n’y est pas allé de main morte dans ses réponses. Lui qui a déclaré que Michael Jackson avait volé et plagié de nombreux morceaux, confié qu’il avait considéré Les Beatles comme les pires musiciens de tous les temps, ou encore donné quelques détails croustillants sur sa liaison passée avec la fille de Donald Trump, Ivanka, Jones, a aussi livré une plaidoirie assassine envers la musique actuelle. Bien sûr, le rap n’a pas échappé à ses foudres.

« Le rap, c’est toujours les mêmes phrases encore et encore et encore. L’oreille doit avoir une mélodie taillée pour elle, il faut garder l’oreille en alerte, car notre cerveau ne fait plus attention à la musique si elle ne change pas. De cette manière, cette musique reste étrange. »

Il a néanmoins nuancé ses propos en citant quelques artistes hip-hop dont il reconnaissait les talents, en dépit d’un avis global plutôt amer. « Chance The Rapper. Kendrick Lamar. J’aime la sagesse de Kendrick. Il a les pieds sur terre. Chance aussi« , a-t-il confié.

Rappelons tout de même que sa discographie ne se limite pas qu’au jazz, au blues et à la pop. En effet, Quincy a déjà prêté son savoir-faire à des artistes hip-hop, notamment sur son album studio Q Soul Bossa Nostra, sur lequel il était accompagné quasi-intégralement que de rappeurs. Savourez ce projet puisqu’au vu de son état d’esprit actuel, on ne risque pas de le voir explorer ce genre de sitôt.

Dans son élan virulent, il en a profité pour en glisser une petite à T-Pain, avec lequel il a travaillé avec Robin Thicke sur la reprise du morceau « PYT » de Michael Jackson extraite de cet album. À ce sujet le producteur a déploré que l’empereur de l’autotune était « dissipé et ne faisait pas attention aux détails, alors qu’il disait à la sortie du morceau en 2010 qu’il était meilleur que l’original. Un retournement de veste qui n’a évidemment pas plu à l’intéressé.

T-Pain s’insurge contre ces attaques

Histoire de se défendre et de tirer cette affaire au clair, T-Pain a fait part de son mécontentement sur Twitter. Il a tout d’abord expliqué qu’il était réticent à l’époque quant à reprendre une chanson de Michael Jackson, ne se sentant pas légitime face au Roi de la pop. Il a aussi explique que le management du producteur, aussi prestigieux soit-il, l’avait mis mal à l’aise à l’époque, car il l’avait forcé à faire des choses qu’il ne souhaitait pas. En dépit de ce règlement de comptes, il a toutefois assuré son respect envers Quincy Jones, qu’il considérera toujours comme un grand Monsieur de la musique, à juste titre. Cela ne lui a cependant pas empêché de lui dire ses quatre vérités:

But also to be real. It just seems like @QuincyDJones is pissed off at the whole world. I have nothing but respect for the guy so I don’t know why we didn’t hold the song or tell me exactly what he wanted when I kept taking the headphones off beggin for direction from the God

— T-Pain (@TPAIN) 7 février 2018

« On dirait bien que Quincy Jones est énervé contre le monde entier. Je respecte le gars, donc je ne sais pas pourquoi nous ne nous sommes pas expliqués au sujet de cette chanson. Ou il aurait dû me dire exactement ce qu’il voulait quand j’enlevais mon casque pour demander à Dieu quelle direction prendre ».

On ne sait pas vous, mais il a beau râler, on l’aime bien cette version nous.