Le rap pleure Lovebug Starski, père du hip-hop

La grande famille du rap pleure la disparition d’un de ses plus illustre représentants. Le rappeur et DJ Lovebug Starski nous a quitté le 8 février à l’âge de 57 ans.

Qui détient la paternité du mot « hip-hop »? Pour certains, il s’agit de Grandmaster Flash and the Furious Five. Mais dans une interview récente pour Amoeba Music, Lovebug Starski se créditait de l’origine du terme: « c’était une de mes rimes quand je me retrouvais coincé pour des mots je disais « hip, hop, hip, hip, hip hop ». Retour sur le parcours de celui qui serait donc à l’origine du mot du révolutionnaire mot « hip-hop »

Lovebug Starski, de son vrai nom, Kevin Smith, était une figure clé dans le développement du hip-hop dans le Bronx dans les années 1970. Il a été membre du fameux gang Black Spades pendant son adolescence. Bien avant que l’émergence du hip-hop dans le monde, cette musique n’était pratiqué que par quelques adolescents du Bronx. Ils se réunissaient dans la rue, dans des parcs ou des centres pour la jeunesse et posaient les bases du mouvement. Ils ne savaient pas qu’ils amorçaient alors une révolution culturelle que nous vivons encore aujourd’hui. Lovebug Straski faisait parti de cette jeunesse pionnière et spontanée des années 1970. A seulement 18 ans, il devient DJ de l’emblématique Disco Fever. Grandmaster Flash mixait également dans cette discothèque, le propriétaire des lieux a fait éclore une grande partie de la scène Hip-Hop dans son club. Lovebug, lorsqu’il n’était pas derrière les platines, prenait le micro pour accompagner Grandmaster Flash.

Un hommage de la communauté rap

Extrêmement talentueux, celui qui se surnommait initialement Little Starsky, était capable de mixer et rapper en même temps. Pour bien comprendre la prouesse, il faut imaginer les tables de mixages old school qu’il avait à sa disposition, et se dire qu’il était le premier à le faire dans le milieu du Hip-Hop. Il est donc l’un des premiers à poser quelques rimes légères en tournant ses disques. A la fin des années 1970, le rap est seulement un accompagnement des sets des DJs. La voix ne prendra le pas sur la production que quelques années plus tard.

Il sort quelques singles comme les classiques « Positive Life » ou « You’ve Gotta Believe » enregistré en live en 1983. « Gangster Rock » et « Dancin’ Party People » sont également des tubes de cette légende partie trop tôt. Son public n’aura le droit qu’à un seul album intitulé « House Rocker » paru en 1986 sur le label Epic. Il est également présent sur la bande originale du film Rappin’ sortie en 1985. Lovebug Starski est cité dans le morceau « Juicy » de The Notorious B.I.G aux cotés de Ron G, Brucey B, Kid Capri et Funkmaster Flex.

De nombreux rappeurs ont rendu hommage à ce père fondateur via les réseaux sociaux. Son ami de toujours Chuck D a déclaré: « Lovebug Starski était un DJ, MC et innovateur. Un pionnier qui a excellé avant et 1979, l’année où les disques de rap sont apparus. Il a été DJ pour les plus grands MCs et MC avec les plus grands DJs. Avec le Grandmaster Flash et les Furious Five, Lovebug Starski a été l’un des rares à prendre le statut de légende dans le monde de l’enregistrement. ». DJ Premier, Stomy Bugsy, Ice-T, LL Cool J, Just Blaze mais également Rockin’ Squat ont rendu hommage au rappeur sur les réseaux sociaux.

Lovebug Straski fait parti des fondateurs de la musique Hip-Hop avec DJ Kool Herc, Afrika Bambaataa, Grandmaster Flash et Grand Wizard Theodore. Qu’il repose en paix avec les autres légendes du mouvement disparues.