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Retour sur l’immense carrière de Dr. Dre

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Dr. Dre a créé la surprise en annonçant son retour imminent. En attendant le jour J, quoi de mieux pour vous faire patienter que de revenir sur son immense carrière.

C’est LA nouvelle qui a secoué la planète Hip-Hop cette semaine ! Dre is back ! Oui vous avez bien entendu et non ce n’est pas un rêve, le Godfather of Rap est bel et bien de retour ! En effet, après 15 ans d’absence, Andre Romelle Young de son vrai nom a enfin décidé de donner suite à 2001, l’album qui est considéré comme beaucoup comme le meilleur album rap de tous les temps. Or ce n’est pas Detox, mais bien Compton qui sera disponible en exclusivité sur Apple Music ce vendredi 7 Août. Cet album est inspiré du film Straight Outta Compton qui sortira bientôt sur nos écrans et qui retracera le parcours du groupe mythique NWA.
Cependant, si cet album symbolise le retour du Doc, celui-ci sonne également le glas de sa carrière. C’est donc pour lui rendre hommage que nous vous proposons une petite rétrospective de son œuvre qui, disons le clairement, laissera une trace éternelle dans le Rap Game.

De Dr. J à Dr. Dre

Andre Romelle Young c’est un homme qui, comme beaucoup, a fait ses premiers pas dans la musique dans des clubs de sa ville natale. Peu le savent, mais avant d’être le super-producteur que nous connaissons tous, Dre fût DJ. Son premier nom d’artiste était Dr. J, un surnom inspiré de celui de Julius Erving, son joueur de basket préféré. Il se fait un nom dans des clubs de Compton dès les années 80. Sa maîtrise du mixage est très vite remarquée. Cela lui permet de s’autoproclamer « Maître de la mixologie ». C’est d’ailleurs ce titre qui l’a poussé a changer de pseudonyme pour devenir le fameux Dr. Dre. Sa petite notoriété lui permet d’intégrer le groupe World Class Wreckin’ Cru en 1884. C’est avec ce groupe que le doc signera son premier véritable morceau aux platines : « Surgery »

Ce dernier a continué sa progressive ascension sur une radio locale nommée KDAY. Il mixait avec Antoine Carraby AKA DJ Yella. Ce rappeur qu’il rencontra durant ses années de club sera un des fondateurs du groupe emblématique NWA. C’est d’ailleurs durant cette période que Dre enregistre ses premiers morceaux qui seront rassemblés plus tard dans une compilation intitulée « Concrete Roots” (1994).

Le début de NWA

Pourtant, c’est réellement en 1986 que Dr. Dre est mis sur le devant de la scène. En effet, c’est Eazy-E lui-même qui fera sa promotion sur son label Ruthless Records. Ce label est d’ailleurs connu comme étant celui qui a, à lui seul crée un tout nouveau genre musical : le Gangsta Rap influencé par la West Coast. La suite, vous la connaissez, trois hommes, Eazy-E, Dr. Dre et DJ Yella décidèrent de fonder un groupe à l’image de leur tout nouveau style. NWA était né ! Si les trois compères en sont à l’origine, ils sont rapidement rejoint par Ice Cube qui venait de quitter son ancien groupe CIA suite à sa dissolution. Pas de temps à perdre, en 1987 sort le premier EP officiel du groupe, à savoir Panic Zone. (Qui sera plus tard inclus à la compilation « N.W.A. and the Posse ». Après l’arrivée dans le groupe de MC Ren en 1988, les choses s’accélèrent puisque le groupe sort en Août 1988, son premier véritable album solo intitulé « Straight Outta Compton”. C’est de cet album que naîtra leur premier grand succès hors des frontières de Compton, à savoir “Fuck the Police”, un titre aussi controversé qu’adoré à cause de la violence de ses textes. En définitive, et ce malgré l’absence quasi totale de promotion, l’album rencontra un énorme succès et fut certifié double disque de platine le 27 mars 1992 avec plus de trois millions d’exemplaires vendus. Comme quoi, la controverse contribue souvent au succès ! Pour l’anecdote, “Straight Outta Compton” est l’un des premiers disques de l’Histoire à se vendre avec le label Parental Advisory, symbole d’un contenu explicite.

Le succès déjà au rendez-vous, le groupe va pourtant vivre son premier revers en 1990, à savoir le départ du groupe d’Ice Cube à la suite de différents financiers. Pourtant, cela n’empêche pas le groupe de repartir de plus belle puisque cette année sortira leur second projet intitulé « 100 Miles and Runnin’ », puis l’album « Niggaz4Life” l’année suivante. Une opportunité pour le docteur puisque le départ de son acolyte lui a permis d’être au premier plan des productions de l’album qui garantiront son succès à sa sortie. On remarque que sur ce dernier opus, les influences sont plus jazzy et funk. Cela posera les bases d’une variante du Gangsta Rap, la G-Funk (dont Nate Dogg restera à jamais le plus grand représentant). Bien que la controverse soit de nouveau au rendez-vous pour cause de paroles jugées excessivement misogynes, le succès est une nouvelle fois présent puisque l’album se hisse numéro 1 du Billboard 200 en 1991. Pourtant, malgré un succès à son apogée, la NWA se divise. Dr. Dre choisit finalement de quitter le groupe suite à une dispute tristement célèbre avec Eazy-E et tente l’aventure en solo. Ainsi, il fût à l’origine du label Death Row Records qu’il fonda avec son ancien garde du corps et néanmoins ami, Suge Knight.

De Death Row à Aftermath

C’est un nouveau chapitre qui commence pour Andre Young, dorénavant, son succès dépendra uniquement de lui. C’est alors qu’il sort son premier single en solo, “Deep Cover”, qui servira de single promotionnel pour le film du même nom. Sur ce titre, il partage l’affiche avec un certain Snoop Doggy Dogg qui débute sa carrière au même moment au sein du label, grâce à l’aide de Warren G. Mais cette collaboration n’est qu’un amuse bouche pour annoncer la suite des événements ! En effet, la même année sort le premier album solo de Dr. Dre sur son label Death Row Records: The Chronic. Cet album s’est rapidement imposé comme un classique du Hip-Hop / G-Funk, très en vogue dans les années 90. Des singles populaires auprès du grand public tels que “Nuthin’ but a ‘G’ Thang”, “Let Me Ride” et “Fuck wit Dre Day (and Everybody’s Celebratin’)“ en featuring avec Snoop Dogg, ont largement contribué au succès commercial de l’album. “Let me Ride” obtiendra même un Grammy Award dans la catégorie meilleure performance rap.

Si Aftermath est aujourd’hui au sommet de son succès, les débuts de Andre Young dans le business musical étaient loin de présager du bon. En effet, après avoir signé quelques artistes de la West Coast, tels que Groupe Therapy et RC, Dr. Dre décide de les promouvoir dans une compilation destinée à mettre en avant le Doc et sa bande. Malheureusement, « Dr. Dre Presents the Aftermath » n’eut pas le succès escompté et fut un échec commercial. Il est même spéculé par la presse que le label serait un gouffre financier en proie à la faillite, dans le même temps ou celui-ci est confronté à des affaires judiciaires pour des questions de droit d’auteur. Bref, tout n’est pas rose pour Aftermath…

Le nouveau succès d’Aftermath

Pourtant, en 1998, un tournant va avoir lieu puisque Dr. Dre, sous l’indication de Jimmy Lovine, le président d’Interscope, va signer Eminem, un rappeur blanc originaire de Détroit. Un pari qui semble des plus risqués puisque le Hip-Hop est encore à l’époque une musique quasiment intégralement représentée par des artistes noirs. Chose amusante d’ailleurs, quand Dr Dre a rencontré Eminem pour la première fois, ce dernier portait un training jaune fluo et Dre lui a dit qu’il ressemblait à une banane. Après l’avoir signé, il produit 3 morceaux de son premier album The Slim Shady LP, à savoir My Name Is, Role Model & Guilty Conscience, morceau sur lequel il partage l’affiche. Contre toute attente, le succès est au rendez-vous. C’est une opportunité pour Aftermath de repartir vers le succès.

En pleine relance, Dr. Dre n’a pas dit son dernier mot, le 16 Novembre 1999, il sort son deuxième album solo, 2001, anciennement nommé The Chronic 2001. Ce projet prouve à lui seul que Dr. Dre était au sommet de son art. Pour preuve cette compilation regroupant tous les artistes proches du rappeur / producteur est encore considérée aujourd’hui comme l’un, voire le meilleur album Rap de tous les temps. Honnêtement, lequel d’entre vous n’a jamais entendu des titres comme Still DRE, The Next Episode, What The Difference, The Watcher ou encore Forgot About Dre ? Des succès trop nombreux pour tous les citer… Dans le cadre de la promotion de l’album, Dre et ses acolytes ont offert à leur public la tournée Up in Smoke Tour, une série de concerts qui aujourd’hui restes mémorables pour ceux qui y ont assisté.

L’après 2001 : back to the production

Peu après la sortie de cet album, Andre Young s’offre une pause dans sa carrière solo et se concentre à la production pour d’autres artistes. Chaque morceau qu’il a produit à ce moment là fut immédiatement un succès. On peut citer « Nas is Coming » de Nas, « Let Me Blow Ya Mind » de Eve, « Family Affair » de Mary J. Blige ou encore, « Zoom » de LL Cool J. Les années suivantes, il a également produit des titres pour Eminem sur The Marshall Mathers LP (2000) 50 Cent sur Get Rich or Die Trin’ (2003), Cheers pour Obie Trice (2003) The Documentary de The Game (2005), Relapse de Eminem (2009) Il y en a tellement qu’il serait impossible de tous les énumérer… Bref Dre est sur tous les fronts ! Et Detox dans tout ça ?…En effet, à peine 1 ans après la sortie de 2001, Dre annonçait déjà travailler sur son successeur, un album qui serait son dernier avant sa retraite dans le rap. Un album portant le nom de Detox. Pourtant, près de 15 ans après cette annonce, celui-ci n’a jamais vu le jour… Aucune sortie malgré les spéculations de nombreux rappeurs étant censés figurer sur l’ultime projet du Doc, les multiples dates de sortie annoncées au fil des années et les multiples morceaux fuitant sur le net. Pourtant, en 2010, Dre a failli relancer le projet en sortant les morceaux « Kush » et « I Need a Doctor » qui avaient fortement l’air de singles promotionnels. Désillusion puisqu’un an après, plus de nouvelles de Detox, l’album désormais surnommé « The Lost Album » (l’album perdu). Alors que beaucoup de fans se sont fait à l’idée que Dre ne serait plus jamais de retour, ce dernier n’est que récemment sorti du silence. Il a annoncé qu’il n’avait pas sorti le projet parce que celui-ci ne lui apportait pas satisfaction. Il a donc décidé d’abandonner le projet. Bon au moins, le public est fixé. Dommage… À noter que Dre avait également pour projet de sortir un album uniquement instrumental intitulé The Planets, en proposant un morceau représentant chaque planète du système solaire. Ce projet a finalement été abandonné lui aussi.

Les nouvelles signatures d’Aftermath

Néanmoins, ce dernier n’a pas pour autant laissé tomber l’industrie musicale. Bien au contraire, il a prouvé qu’il avait toujours du flair pour repérer de nouveaux artistes méconnus et les propulser au sommet. C’est notamment le cas pour Kendrick Lamar, petit prodige de la West Coast qui grâce à Dre a pu sortir 2 albums chez Aftermath, albums qui ont été encensé aussi bien par le public que par la critique. De ce fait, depuis sa signature en 2012, K-Dot se hisse déjà parmi les plus grands paroliers de son temps. Ça promet pour la suite. Dre a d’ailleurs confié que c’était le son “Ignorance Is Bliss” de Kendrick Lamar qui l’a poussé à le signer sur Aftermath. Ces dernières années, Dre a également signé Slim The Mobster (2009), Jon Connor (2013) et Justus (2015), des jeunes talents encore méconnus du grand public, mais qui ne tarderont probablement pas à exploser s’ils suivent le même chemin. En tout cas nous sommes ravis de constater que le Godfather of rap leur a laissé une chance de briller en les invitant à poser sur Compton. On a hâte d’entendre ce que ça va donner !

Et sinon à part la musique ?

En outre, si musicalement, Dr. Dre s’est montré beaucoup moins productif cette dernière décennie, il a brillé dans le milieu des affaires. En effet, en 2008 il a réussi à lancer sa propre marque de casque audio, Les Beats by Dr. Dre. Ces casques restent encore actuellement parmi les plus performants du marché. Sa marque s’est développée et se nomme aujourd’hui Beats Electronics. Les casques ne sont qu’une partie de ce que la marque propose aujourd’hui. Depuis Janvier 2014, Beats Electronic a lancé Beats Music, une plateforme de streaming musical ayant pour but de concurrencer les cadors du genre tels que Deezer ou Spotify. Le catalogue de cette jeune branche propose déjà plus de 20 000 titres. Comme si cela ne suffisait pas, Le 28 mai de la même année, le groupe informatique américain Apple fait choix de racheter les sociétés Beats Music et Beats Electronics pour 3 milliards de dollars (environ 2,2 milliards d’euros). Ce rachat historique a propulsé Dr. Dre en tête du classement Forbes des rappeurs plus riches de cette année. Et vu le pactole qui s’élève à près de 800 Millions de dollars, il n’est pas près de perdre sa place !

Que nous réserve Compton ?

En définitive, Dr. Dre a eu une carrière des plus remplies. Entre rappeur, producteur, businessman et même acteur, il est sur tous les fronts. Même s’il a pu décevoir le public en ne sortant finalement pas Detox. L’annonce surprise de l’album Compton a semble t-il effacé toutes ces années d’attentes auprès du public. Pourtant, même si tout le monde est encore en émoi de cette annonce, avec le recul le pari est risqué. Dr. Dre est-il capable de nous proposer un projet aussi efficace que 2001 après tant d’années d’écarts et d’évolutions dans le milieu du rap ? Il est évident que ces 15 années d’absences font qu’il est attendu au tournant dans le monde entier. Bien entendu, à la vue de son expérience, nous n’avons aucun doute sur le fait qu’il sache parfaitement ce qu’il fait. En tout cas, avec ce qui a été annoncé, le projet semble très prometteur. Une chose est sure, ce projet va faire du bruit et risque s’il est réussi d’être l’album de la décennie ! Compton tiendra-il ses promesses ? Réponse vendredi ! En tout cas, nous souhaitons le meilleur pour ce qui restera dans tous les cas, le clap de fin d’une légende de la musique…

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