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Une esthétique aérienne et puissante pour un Starboy pop
Avec Starboy, The Weeknd redessine la pop avec des couleurs funks, obscures et planantes, ancrées dans son propre univers.
L’album s’ouvre avec Starboy, single éponyme emmené par les Daft Punk, qui se charge de dévoiler l’esthétique de l’album. Exit le R’n’B électrique de Beauty behind the Madness et place à une ambiance pop et aérienne. Il en va de même pour le sexe et la misère. Place à l’amour et la notoriété. La transition s’opère cependant en douceur ; The Weeknd plie les codes de la pop à son propre univers, sombre et planant. Derrière des thématiques de vie et de célébrité écorchée, se cache des couleurs dansantes offrant un contraste plaisant. « I’m a motherfuckin’ Starboy » décrit-il sur des sonorités funks.
Un casting sobre et efficace
En terme de production, Starboy admet un casting abouti. Outre les Daft Punk qui conclut l’album sur l’excellent « I Feel It Coming », on retrouve entre autres, Cashmere Cat dans les tracks mélodieux et doux, notamment le pesant « Attention » et le planant « True Colors ». En ce qui concerne la partie définitivement pop, c’est Max Martin, déjà auteur de l’incontournable « Can’t Feel My Face », qui est reconduit. Au milieu de ceux-ci se noient d’autres producteurs, notamment Diplo ou Guy Man qui apportent chacun une valeur ajoutée au projet, sans importuner sa cohérence.
Du côté des featurings, le natif de Toronto préfère rester mesuré avec seulement trois invitations sur 18 titres. Lana Del Rey, avec qui l’artiste avait déjà collaboré, apparaît sur « Stargirl », un court et discret interlude. Future ensuite, sur « All I Know », un titre intéressant bien que sûrement anecdotique sans la présence du rappeur. Et enfin, Kendrick Lamar avec le brillant « Sidewalks » sur une production langoureuse qui laisse une nouvelle fois éclater le génie du MC de Compton et du chanteur Canadien.
L’album de la consécration ?
Indéniablement l’un des albums de l’année qui confirme l’inspiration fulgurante de son concepteur. Alors qu’il s’échappe stylistiquement de ses précédents projets, l’esthétique harmonieuse et dansante de Starboy témoigne d’une prise de maturité certaine dans sa musique. Il réussit l’exploit de s’approprier la pop, de la sculpter à son effigie sans tomber dans la facilité de la soupe radiophonique rapidement imbuvable. Une performance que certains qualifient de « jacksonnesque », mais il ne saurait tardé qu’Abel Tesfaye efface les comparaisons élogieuses pour se créer un nom en majuscule dans l’univers controversé de la pop.