Musique
On a parlé de « Famoso », de son documentaire et de J Balvin avec Sfera Ebbasta
À l’heure de son nouvel album Famoso, sorti ce vendredi 20 novembre, on a discuté avec Sfera Ebbasta de son hyper-activité et son insatiable ambition.
La cover et le titre de son album en parlent humblement : Sfera Ebbasta est devenu Famoso. Accompagné de la crème de la scène internationale, de Steve Aoki à J Balvin en passant par Offset, le rappeur italien a livré une fresque complète de son immense univers artistique. Conscient de détenir la clé d’un succès qui a outrageusement dépassé les frontières italiennes, le rappeur-chanteur-et-ses-beaucoup-d’autres-casquettes, qui a promu son album avec un documentaire inédit sur Amazon Prime, a couplé célébrité et appétit. À Milan, confiné, Sfera Ebbasta nous a racontés sa vie entre Los Angeles et Milan, sa contagieuse ambition et comment il aborde ce nouvel opus, Famoso.
Comment tu vas Sfera ? Où est-ce que tu es dans le monde en ce moment ?
Je vais super bien, je suis super hype de sortir mon projet. C’est l’une de mes plus grosses (il se reprend) non, c’est MA plus grosse sortie. Je me sens prêt (même si je ne saurais jamais si je suis vraiment prêt ou si c’est juste l’excitation avant que ça ne sorte pour de vrai). J’espère juste que ça va bien se passer et que les gens vont aimer ma musique. En tout cas je suis à Milan, et je ne peux pas bouger d’ici à cause de la crise sanitaire. On est en quarantaine, on a uniquement le droit d’aller travailler.
J’ai entendu beaucoup de styles de musique différents dans cet album, est-ce que c’était le but de montrer tout ce que Sfera Ebbasta sait faire ?
Non, pas vraiment. Je ne fais pas de la musique pour prouver quelque chose à quelqu’un. Je suis en compétition contre moi-même. Donc j’essaie toujours de faire quelque chose de différent, quelque chose de nouveau… Sur cet album, j’ai travaillé avec beaucoup de gens, d’artistes et de compositeurs différents, donc j’étais mentalement ouvert à faire tout type de musique.
J’ai regardé Famoso, le documentaire. Est-ce que ce sont de vraies images de toi et tes amis en 2011 au McDonald’s ?
Oui monsieur ! On a récupéré ces vidéos de nos anciens téléphones, de nos anciennes caméras… ce sont des images très rares. Le mec qui a pris toutes ces vidéos c’est mon tour-manager aujourd’hui. Avant, c’était juste un ami de Charlie Charles, qui était toujours avec nous même quand on était pas du tout célèbre. Je ne sais même pas pourquoi il filmait tout ça pour être honnête, je crois qu’il venait de se faire offrir en cadeau une caméra, et que du coup il filmait tout ce qui bougeait à l’époque. Aujourd’hui, ces vidéos ont une valeur inestimable.
On te voit passer beaucoup de temps à Los Angeles dans le documentaire. Comment c’était ton train de vie là-bas ?
On a fait plusieurs allers-retours entre 2019 et 2020. Laisse-moi te dire mec : Los Angeles, c’est exactement comme ce que l’on voit dans les films. Je ne saurai pas comment t’expliquer, mais aux États-Unis, tout ressemble à ce qu’on voit dans les films américains. Tout est cinématographique. Ils savent rendre tout spécial, même les plus petites choses. Tout, là-bas, était super cool : notre maison, le studio, etc. Je ne voudrais pas passer pour un gosse à te dire : « Ouais, il n’y a pas mieux que Los Angeles », mais pour faire ce qu’on avait à faire, on ne pouvait pas rêver meilleur lieu que L.A.. J’ai été à Miami, à New York, mais si tu veux vraiment travailler la musique, et connecter avec des gens, il n’y a pas mieux. J’ai travaillé avec Diplo, London On Da Track, avec beaucoup d’artistes qui ne sont même pas forcement dans mon album. Simplement, parce que j’étais à Los Angeles.
J’ai l’impression que tu as vraiment tisser des liens d’amitié avec ces artistes.
Oui, j’essaie toujours de créer une relation avec les gens avec qui je travaille dès que je peux le faire. Pour moi c’est ça qui fait toute la différence, ce sont les vraies connexions qui amènent la vraie musique. Donc je tâche toujours de créer une vraie connexion et un vrai feeling avec les réalisateurs, les compositeurs et les rappeurs avec qui je travaille. Par exemple, Rvssian, c’était l’un des premiers beatmaker à avoir cru en moi aux États-Unis. Au début, on se voyait pour le travail, et à force on est devenu amis. Je peux dire la même chose pour J Balvin. Je peux dire qu’aujourd’hui c’est mon ami, pas juste un collaborateur, je le connais humainement.
T’aimerais vivre à Los Angeles à long terme ?
J’aimerais bien partager mon temps entre les États-Unis et l’Italie, comme j’avais commencé à le faire en 2019. Je ne pourrais pas te dire que j’aimerais vivre à Los Angeles toute l’année, car je sais que mon pays me manquerait. Le mieux, c’est de faire des allers-retours.
Il y a un thème qui revient dans le documentaire qui est pour moi très intéressant c’est la relation que t’as avec ton égo. Comment tu la décrirais ?
Je suis cool avec mon égo. Je ne suis pas en conflit avec. Quand j’en ai besoin, je sais l’utiliser et le mettre en avant, comme si j’arrivais à dédoubler ma personnalité. Mais quand je n’en ai pas besoin, il s’en va. Je sais le garder pour le bon moment.
Une deuxième chose intéressante, c’est la manière avec laquelle tous tes amis te décrivent de la même façon : quelqu’un qui n’a pas changé depuis le début. Je pense que c’est parce que tu t’es toujours préparé pour ce niveau de notoriété et de succès.
Totalement. Quand j’étais plus jeune, je disais à mes amis : « Quand je serai une superstar, je vais faire ci, je vais faire ça, je vais vous aider à faire ça, on va faire ça tous ensemble ». Et maintenant que j’y suis, j’ai gardé ma parole.
À la fin du documentaire, tu dis que tu as le sentiment que tout ça, c’est juste le début. C’est quoi tes prochains objectifs ?
J’espère que ce n’est que le début. Quand tu as de l’ambition, tu veux toujours plus, et plus, et plus… Tu sais, peut être que dans dix ans je te dirai encore que j’en suis qu’à 50% de ce que j’ai envie d’accomplir, car j’en veux toujours plus. Et je ne parle même pas d’argent, j’en veux plus pour moi-même. Il y a trop de choses qui ne sont pas encore arrivées. On aurait besoin de deux jours d’interview pour que je te cite tout que je n’ai pas encore fait. Même si j’ai déjà coché pas mal de cases…
Merci pour cette interview Sfera. Qu’est-ce que je peux te souhaiter pour le futur ?
Souhaite-moi que le meilleur ! Et merci, j’ai vraiment hâte de revenir à Paris.
Famoso, Sfera Ebbasta, sorti ce 20 novembre 2020.