Musique
Découvrez les 15 meilleures productions de J.U.S.T.I.C.E League
Dans ce nouveau top, 2HIF a établi une sélection subjective et non-exhaustive des productions les plus marquantes des beatmakers de Tampa, J.U.S.T.I.C.E League.
Un morceau commence et vous entendez une petite voix murmurant « J.U.S.T.I.C.E League ». Le doute n’est pas permis : ce « producer drop »reconnaissable entre mille n’est autre que celui du groupe du même nom. Composé par Erik « Rook » Ortiz, Kevin « Colione » Crowe & Kenny « Barto » Bartolomei, le triangle artistique J.U.S.T.I.C.E League originaire de Tampa en Floride a su s’imposer parmi les producteurs américains les plus talentueux. Outre le clin d’œil évident au collectif de super-héros américains de DC Comics, le style adopté dans leur nom représente l’acronyme Just Undeniably Some of The Illest Composers Ever. Un titre autoproclamé, mais duquel ils n’ont pas à rougir. En effet, en 2005, soit l’année même de leur création, les trois compères empoche le Grammy Award du meilleur album R&B pour leur travail sur le projet The Breakthrough, de Mary J. Blige.
Après quoi, les floridiens enchaîneront les collaborations avec de nombreux artistes très influents parmi lesquels Rick Ross, Young Jeezy, Nas, Tech N9ne, Lil Wayne, Jay-Z, ou encore Chance The Rapper pour ne citer qu’eux. Concernant leur discographie personnelle, une mixtape intitulée The Grammy Kids et dévoilée en 2009, regroupe leurs meilleures productions de la décennie précédente. Mais c’est seulement l’année dernière, après plus de dix ans d’activité, que J.U.S.T.I.C.E League sort un premier album baptisé J.U.S.T.I.C.E For All. Il s’agit d’une compilation de titres inédits qu’ils ont produits couplés à quelques-uns déjà connus.
Mais alors, pourquoi un tel succès ? Qu’est-ce qui différencie leur travail de celui des autres producteurs du game ? Pour reprendre les termes employés par nos confrères de No Fun, la J.U.S.T.I.C.E League peut être vue comme une spécialiste de la « Cigar Music », une musique faite de cuivres aussi soyeuse que luxueuse que l’on peut aisément écouter en vacances au soleil sur un yatch, cigare cubain à la bouche. Et puisque l’été bat son plein, nous vous avons fait une petite selection qui pourrait bien regrouper les meilleures pièces musicales du trio. Comme dirait Rick Ross, « Cigar please ! »
#1 « Maybach Music II » – Rick Ross Feat. Kanye West, Lil Wayne & T-Pain
Album : Deeper Than Rap
Année : 2008
Puisqu’on vient de le citer, commençons en beauté avec le Bawse en personne. Sans doute l’artiste avec lequel J.U.S.T.I.C.E League a le plus collaboré. La série des « Maybach Music », probablement sa plus emblématique (au point même qu’elle donnera un nom à son label), il la doit à ses producteurs fétiches. Entre les quatre morceaux Maybach Music I, II, III et IV, difficile de déterminer lequel se détache des autres, tant chacun d’eux est réussi. Néanmoins, c’est le sophomore que bous avons choisi de garder, tant son affiche est prestigieuse et tant ce titre représente sans aucun doute, l’apogée de la « Cigar Music » de Ross.
#2 « Hip-Hop » – DJ Khaled Feat. Nas, Scarface & DJ Premier
Album : Kiss The Ring
Année : 2011
DJ Khaled l’a montré au fil de ses projets, il sait rassembler les meilleurs artistes pour obtenir les morceaux les plus efficaces. Mettez Nas, Scarface, et DJ Premier pour les scratchs, sur une prod samplant “Peter Piper” de Run DMC, et vous obtiendrez « Hip-Hop ». Un titre sur lequel les deux MC parlent du hip-hop sous les traits d’une femme, exprimant leur mélancolie et leur colère face à la cruauté d’un milieu pour lequel ils ont consacré leur vie. Un must.
#3 « Bury Me A G » – Young Jeezy
Album : Thug Motivation 102
Année : 2006
Si Rick Ross est l’artiste avec lequel « Rook », « Colione » & « Barto » ont le plus bossé, Young Jeezy se place sans le moindre doute second et surtout le premier rappeur avec qui ils ont travaillé. Sur cette production habillée de voix soul et sublimée par de douces notes de piano, le rappeur d’Atlanta évoque fictivement les événements survenus la nuit de sa mort après une fusillade. Aux portes du trépas, l’artiste fait le point sur sa vie de gangster, ses expériences et surtout ses regrets.
#4 « No One Will Do » – Mary J. Blige
Album : The Breakthrough
Année : 2005
Comment ne pas parler du morceau qui a fait connaître et reconnaître le trio ? Celui qui lui aura permis de remporter un Grammy. En effet, avant de s’illustrer avec les plus rappeurs du game, J.U.S.T.I.C.E League était d’avantage présent pour des artistes Soul / R&B. Sur « No One Will Do », nous sommes en face du luxe musical à son paroxysme. Voix chaude de la belle Mary J. Blige et cuivres chatoyants, on comprend pourquoi le trio a percé après ce beat.
#5 « Hood Gone Love It » – Jay Rock Feat. Kendrick Lamar
Album : Follow Me Home
Année : 2011
Utilisant habilement un sample facilement reconnaissable de « Easy Days” du groupe de R&B des années 70, The Pointer Sisters, ce titre est le second single du premier album de Jay Rock. Un morceau qui nous transporte immédiatement sous la chaleur estivale californienne. Accompagné par le grand Kendrick Lamar (que le grand public découvrait à peine), le MC de L.A célèbrent ainsi avec son compère, la gloire de la vie de quartier. Le hood aime ça, et nous aussi !
#6 « No Introduction » – Nas
Album : Life is Good
Année : 2012
Pour un titre intitulé « No Introduction », quelle splendide entrée en matière pour Life is Good, le dernier album de Nas en date. Cette première collaboration du rappeur de Queensbridge avec la ligue de Tampa sera le première, mais pas la dernière. Mais celle-ci marque surtout un nouveau départ musical pour l’artiste qui, avec cet opus, avait choisi de s’éloigner de ses racines boom bap. « Cette production est une véritable fanfare, sublimée par la voix et le flow si habile de Nasir Jones.
#7 « Sixteen » – Rick Ross Feat. Andre 3000
Album : God Forgive I Don’t
Année : 2012
Énième production signée pour Rick Ross et sans conteste l’une des meilleures de J.U.S.T.I.C.E League. Sans compter que pour l’occasion, le boss de MMG a su s’entourer d’un invité de marque : son voisin d’Atlanta, le grand Andre 3000 qui livre un couplet impeccablement parfait. Pendant plus de huit minutes, les deux rappeurs se livrent ensemble à une introspection au sujet des conventions propres aux couplets de rap. Ils partagent le même avis que Masta Ace et Ed O.G, comme quoi, entre autres, les 16 mesures, la longueur traditionnelle d’un couplet de rap, serait bien trop courte pour qu’un artiste exprime tout ce qu’il a à dire. Que l’on soit d’accord ou non avec eux, pour sûr que ce morceau ne laissera personne indifférent.
#8 « Pledge Allegiance To The Swag » – T.I. Feat. Rick Ross
Album : No Mercy (Deluxe Edition)
Année : 2010
Au-delà de leur talent évident pour concocter de la Cigar Music enivrante, les membres de J.U.S.T.I.C.E League s’illustrent aussi dans la composition de gros bangers street. « Pledge Allegience to The Swag » est l’un d’entre eux. Dévoilé pendant la promotion de King Uncaged, cet album de T.I. ne verra finalement jamais le jour. La raison ? Son interprète sera rattrapé par des affaires lui offrant de ce fait, un aller-retour par la case prison. Un comble pour un roi annoncé comme libéré de sa cage. C’est donc finalement No Mercy qui le remplacera quelques mois plus tard. Ce titre en collaboration avec Rick Ross sera néanmoins conservé dans l’édition deluxe du projet.
#9 « Zone » – Drake
Album : Morceau promotionnel sans album
Année : 2010
Avant de devenir la superstar de tous les records propulsée par Lil Wayne, Drake s’est fait un nom au travers plusieurs mixtape et morceaux hip-hop surprenants. Dévoilé, en 2010, « Zone » est court, mais non moins délicieux. On y retrouve un Drake adolescent chillant dans sa zone. Habillée par le flow « old school » de Dreezy, l’instrumentale dans laquelle se répondent parfaitement trompettes et pianos régale. Sept ans plus tard, et en dépit de tous les morceaux à succès de Drake, on ne s’en lasse toujours pas.
#10 « Ten Jesus Pieces » Rick Ross Feat. Stalley
Album : God Forgive, I Don’t
Année : 2012
Encore et toujours Rick Ross ! Il faut dire que la qualité de l’alchimie entre les producteurs et Rick Ross n’est plus à prouver, en témoigne ce top. « Ten Jesus Pieces »… Quel morceau pour clôturer ce bel album que fut God Forgive, I Don’t. C’est également sur ce morceau que le grand public découvrait Stalley, rappeur originaire de l’Ohio et dernière signature du label MMG à l’époque. Production des plus lumineuses de près de sept minutes dans laquelle Rozay rend un hommage joyeux à ses proches partis trop tôt. Ce n’est pas tout puisque le rappeur déclare explicitement vouloir toucher les cœurs de ses auditeurs avec cette chanson. La musique est belle, c’est plutôt réussi.
#11 « F.A.M.E « – Young Jeezy Feat. T.I.
Album : Thug Motivation 103
Année : 2011
Pour le premier single de son quatrième album sous-titré Hustlerz Ambition, Young Jeezy a choisi de faire appel à ses producteurs de longue date. Comment ne pas comprendre ce choix quand on constate la qualité du résultat ? Désabusé par les aléas de sa célébrité, Jeezy rappe sa mélancolie et son envie d’en finir avec la vie sur une prod douce planante. Autre surprise, ce morceau correspond aussi au premier retour musical de T.I. après son retour en prison. Des son entrée, la prod change de rythme et s’affine au doux son du piano. A l’inverse du désespoir de son compatriote, le King d’Atlanta se montre conquérant, et bien décidé à remonter sur son trône.
#12 « Body To Body » – Ace Hood Feat. Chris Brown
Album : Blood, Sweat & Tears
Année : 2011
Si trouver Chris Brown sur des refrains de morceaux produits par J.U.S.T.I.C.E League est quelque chose de courant, l’un des plus beau d’entre eux est incontestablement ce morceau. Connu pour son Dirty South hardcore, Ace Hood a pourtant prouvé qu’il savait aussi changer de registre. C’est ainsi qu’en guise de troisième single de son troisième album, il nous a livré un titre bien plus mélodique qu’à l’accoutumée. Oui, nos producteurs du jour sont connus pour faire des bangers efficaces, mais la terreur de Port St. Lucie a préféré sortir de sa zone de confort pour proposer un son nouveau. Pari risqué, mais réussi.
#13 « The Boogieman » – Tech N9ne
Album : All 6’s & 7’s
Année : 2011
Première collaboration entre Tech N9ne, l’empereur du hip-hop indépendant et les producteurs de Tampa. Pour un essai, c’est un coup de maître. Connu pour son univers très sombre et difficilement accessible, J.U.S.T.I.C.E League a pourtant parfaitement su s’adapter au moule. Le morceau parle du Croque-mitaine, ce monstre légendaire maléfique connu pour élire domicile sous le lit des enfants dans le but de les effrayer et ainsi les rendre plus sages. L’atmosphère lugubre de la production va de paire avec les paroles glauques du leader de Strange Music.
#14 « Fallin » – J. Holiday
Album : Back of My Lac’
Année : 2007
J. Holiday, à ne pas confondre avec notre figure du rock ‘n roll nationale, est un chanteur de R&B plutôt mélancolique. Rongé, le chanteur chante sa détresse, son malheur et sa solitude après que son ex petite-amie l’ait quitté. Un morceau très émotionnel magnifié par les sons assemblés des trompettes, des guitares et des pianos. Une formule dont seul le trio à le secret.
#15 « Rain »- Laws
Album : Your Future Favourite Rapper
Année : 2009
Non-content d’assurer à la production, J.U.S.T.I.C.E League a aussi prouvé qu’ elle avait l’œil pour repérer des artistes prometteurs. C’est le cas de Laws, un jeune rappeur qu’ils ont choisi de prendre sous leurs ailes. Quoi de mieux pour mettre en avant leur poulain que de produire quasiment intégralement sa première mixtape ? Dans le lot, c’est ce morceau qui a le plus retenu notre attention. Un titre résolument plus rock dans ses sonorités à l’image du travail fait par les beatmakers sur le projet controversé de Lil Wayne Rebirth. Puis le fait de conclure ce top, composé majoritairement de sonorités chaudes et estivales, avec un morceau en hommage à la pluie, c’est plutôt poétique non ?