Musique
Lord Esperanza en gourou de secte dans le clip de « Un coeur de pierre dans un corps vide »
Pour Lord Esperanza, avoir « Un cœur de pierre dans un corps vide » signifie être à la tête d’un groupe d’adorateurs des ombres. Preuve avec ce somptueux nouveau clip.
Lui qui affirmait déjà « Danser avec les ombres » dans le morceau éponyme issu de son dernier EP Drapeau Noir le prouve une nouvelle fois dans le dernier clip issu de son album Polaroïd, le morceau introductif, « Un coeur de pierre dans un corps vide ».
Lord, roi d’une société secrète des ombres
Certes, depuis ses débuts, Lord Esperanza puise sa force artistique dans sa prose très littéraire et imagée, mais n’oublions pas non plus qu’il s’illustre également par une esthétique visuelle particulièrement léchée pour ses clips. « Un cœur de pierre dans un corps vide » n’échappe pas à la règle, et va même peut-être encore plus loin que ses prédécesseurs.
Devant les caméras de Rémi Verdel et Le Martaud, l’Enfant du siècle nous transporte dans ce qui s’apparente aux murs de son royaume des ombres. Un monde de ténèbres dans lequel il règne en maître à la tête d’un groupe d’adorateurs d’un ange déchu aux traits féminins et aux ailes noires. Masques vénitiens, sexe, décors lugubres, bougies, longues toges noires, livres anciens, offrandes et rituels sordides, tout est réuni pour nous faire penser à une société secrète, une secte des plus obscures.
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Stanley Kubrick à l’honneur
Si vous êtes un tant soit peu cinéphile, vous noterez sans trop de mal l’inspiration des réalisateurs. En effet, ces derniers semblent s’être ouvertement inspirés du dernier film du génie du septième art Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut. Pour rappel, ce thriller avec à l’affiche Tom Cruise et Nicole Kidman sorti en 1999 contait l’histoire d’une société secrète composée d’une élite toute-puissante qui n’avait qu’un but : éliminer tous ceux qui se dressaient en travers de son chemin.
À ce stade, deux interprétations se posent à nous : soit le rappeur parisien, dans toute sa noirceur, illustre implicitement sa volonté d’écraser la concurrence dans le rap game, soit il continue de se placer de manière métaphorique envers et contre les structures dirigeantes qu’il assassinait déjà dans son titre phare « L’insolence des Elus« . Et si c’était un peu des deux ?
Seul l’artiste semble pour le moment avoir la réponse tant il faudra du temps pour déceler tous les secrets et les sens cachés de ce magnifique visuel. En attendant, Lord vous donne rendez-vous le 22 juin prochain pour un concert à La Gaieté Lyrique de Paris. En attendant la suite…