Musique
Niska s’est produit dans une prison de Nice, et bientôt Orelsan ?
Depuis 2008, l’association Fu-Jo propose des activités aux détenus de prison parmi lesquelles rencontres et concerts avec les plus grand rappeurs de la scène française. Récemment, c’est Niska qui est venu, en partie grâce à Mouloud Mansori, président de l’association.
Le 9 novembre dernier, Niska était à Nice pour un concert dans la Maison d’Arrêt. Un concert qui a valu à Konbini un reportage dans lequel le média retrace cet évènement particulier, son déroulement ainsi que les objectifs de Mouloud Mansori qui en est à l’origine. Pour lui, la musique et le sport sont deux domaines indispensables pour survivre sans perdre pied en prison. L’ancien détenu profite désormais de sa liberté pour aider les prisonniers à se diriger vers leur future insertion sociale. Une mission honorable qui fait de lui « l’ambassadeur du hip-hop en prison ».
Grâce à lui, des rappeurs incarcérés dans le passé comme Rohff, qui avait confié avoir eu « l’impression d’abandonner les détenus » en se retrouvant hors-des-murs, peuvent continuer d’aider à leur façon, en récoltant des bénéfices pour l’association et en performant pour les prisonniers. Mais l’action est également ouvertes aux rappeurs sans casiers judiciaires et même aux artistes d’autres genres musicaux. Parmi les célébrités ayant répondu à l’appel du projet, on retrouve ainsi Kery James, Médine, Diam’s, IAM, Disiz, Youssoupha… et évidemment Niska, qui affirme avoir immédiatement accepté la requête de l’association.
En quoi les actions de Fu-Jo sont-elles importantes pour les prisons ?
Soutenus par les collectivités territoriales, les services pénitenciers et des artistes de tout horizon, l’association a toute son importance puisqu’elle rejoint une des missions essentielles de la prison : la réinsertion. Si les actions mises en place par Fu-Jo divisent dans le sens où certains pensent que la prison ne doit pas offrir de telles prestations à ceux qui n’ont pas respectés la loi, d’autres sont convaincus de l’importance de la tâche, en ce qu’elle permet à des détenus ayant commis des délits, de bénéficier d’un infime moment de liberté.
Des artistes investis pour la cause
Reste néanmoins que ce genre d’attention leur permet de voir plus loin que l’ennui de la prison et leur permet de se sentir davantage considérés, eux qui ont souvent vu leurs appels à l’aide ignorés par l’État et par l’opinion publique. C’est pour cette raison que la cause défendue par Mouloud Mansouri touche directement les artistes qui n’hésitent pas à se déplacer dans des conditions précaires et bien différentes de leurs concerts habituels, afin de redonner espoir à ceux qui croupissent derrière les barreaux. Cela fait longtemps qu’on n’a pas entendu la Shtar Academy, longtemps défendue par le label Because, qui était notamment à l’origine du titre « Les Portes du Pénitencier ». Pourtant l’initiative était encore elle aussi une idée de Fu-Jo. On comptait parmi les rappeurs du collectif Orelsan, Gringe, Soprano, Nekfeu ou encore Nemir.
Par ailleurs, chaque année, la division Hip-Hop Convict de l’organisme organise un concert dont les fonds sont intégralement reversés pour l’organisation de manifestations hip-hop en prison. Et plus incroyable encore, certains détenus ont même pu jouer sur scène en première partie d’un festival en 2013. Des exploits acclamés, qui vaudront peut-être, à en croire les mots de Mansouri, la venue d‘Orelsan, PNL et de Damso, avec qui l’organisateur est en négociation. Affaire à suivre…