Musique
La théorie du morceau évolutif pour « Glaive » de Booba est vraiment pertinente
Après la sortie du morceau « Glaive » de Booba, une théorie tend à imaginer un morceau évolutif, pilier de la stratégie commerciale d’un prochain album. Zoom.
C’est une hypothèse pertinente, tout droit sortie des tréfonds de Twitter, et bien illustré par Amin, lors de sa première écoute du morceau « Glaive » de Booba. Celui-ci voit en ce nouveau single un potentiel morceau évolutif qui, semaine après semaine, dessinerait la promotion du prochain album du Duc. Intéressant, pertinent, mais finalement pas franchement cohérent.
Pourquoi on aimerait y croire
Tout d’abord parce que l’idée est cool et originale. Elle s’inscrit d’ailleurs plutôt bien dans l’idée d’approcher de nouveaux modèles promotionnels pour les prochains mois, après les stratégies payantes impulsées par PNL et Nekfeu. Booba, qui a toujours fait preuve d’une certaine sobriété dans ses promotions, en restant classique et linéaire, devrait s’avouer plus fantaisiste dans la promotion de son prochain album. Pourquoi ? Parce que le game l’impose, et malgré sa carrière bien remplie, le Duc a toujours su comprendre ce que l’industrie musicale attendait de lui, de sa musique et de son aura.
La conjecture d’un morceau évolutif est excitante, car elle jouerait avec les codes sorties du streaming et des nouvelles manières de consommer pour asseoir une nouvelle stratégie commerciale. Un peu comme Expansion est venu compléter Les étoiles vagabondes, Booba dévoilerait au fil des upgrades de son morceau, des éléments de son album. C’est crédible, et après tout, c’est ce qu’il a fait en transformant son « Freestyle Pirate » en « Glaive ». À la fin, on obtiendrait peut-être un morceau de cinq minutes, reprenant de longs couplets et un court refrain de deux phrases au milieu, pierre angulaire de ce dixième album.
Surtout que ce titre là semble plutôt faire l’unanimité : Booba kicke brutalement, l’instrumentale est propre et les punchlines sont très efficaces. Certaines ont d’ailleurs fait grand bruit et sont à l’origine du buzz croissant du morceau.
Pourquoi on y croit pas
Aussi excitante que soit la théorie, elle semble bancale, amputée de différents éléments. Tout d’abord, dans un live dans la foulée, Booba lui-même a expliqué que son nouvel album ne devrait pas voir le jour avant 2020. Étant seulement en août, cela semble clairement tôt pour insuffler un premier single, qui plus est évolutif. Il faudrait de nombreuses et interminables mises à jour pour que le titre devienne finalement pertinent dans l’achèvement final de l’album.
Autre problème évident : le combat. Oui, c’est relou, mais on doit faire avec. Jusqu’en novembre, le Duc semble faire un break musical en se fixant le simple objectif de détruire Kaaris dans une cage. Point. Et cela semble être son unique promotion pour le moment, outre les quelques featurings et singles qui, sincèrement, n’ont pas encore le cran pour être des premiers singles d’album.
Enfin, et plus sobrement, « Glaive » semble n’être qu’un simple freestyle sérieux balancé par Booba pour maintenir sa fanbase en haleine. En prouvant, dans le même temps, que derrière son allure clownesque sur les réseaux sociaux, il reste un mec qui s’empare, à chacune de ses sorties, de la première place des ventes françaises. Et encore une fois, le titre a quand même l’air d’être une introduction dans le pur style du Duc. Un refrain juste dissimulé, et un appel à la guerre, en écho à « Centurion », ouverture du dernier opus, Trône.
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