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Nekfeu : la vérité derrière cette punchline mystérieuse dans « Humanoïde » 

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album nekfeu cyborg (1)
© Ojoz

Dans « Humanoïde », une phrase de Nekfeu dans laquelle il évoque un certain « morceau d’avant » se heurte à plusieurs interprétations. Parlons-en. 

Il y a une poignée de jours, Cyborg célébrait (déjà) son quatrième anniversaire. Poignant, charismatique, mais également empli de doutes et d’interrogations, l’album regorge de multiples subtilités au milieu de ses différents couplets. Comme souvent, Nekfeu joue avec le fond, la forme, ouvre des pistes, en referme d’autres. « Humanoïde », l’introduction passionnante de l’opus, révèle toutefois une punchline qui propose diverses interprétations. Quatre ans plus tard, et alors qu’aucune réponse officielle n’a été donnée, on rouvre une nouvelle fois le débat.

Nous sommes donc au milieu du deuxième couplet. Après un pont où Nekfeu fait part de ses doutes quant à la société qui l’entoure, l’artiste entame un second couplet dans lequel il propose enfin des réponses. Dès la deuxième phrase, il précise : «Et j’réponds aux questions du morceau d’avant par l’affirmative». Mais quel est-il, au juste, ce « morceau d’avant » ? On peut y trouver deux explications, les deux étant aussi pertinente l’une que l’autre. On commencerait toutefois par la première, certainement la moins crédible, mais qui offre une symbolique intéressante.

Nekfeu, de l’être humain à l’humanoïde

« Humanoïde » étant l’introduction de Cyborg, le titre n’est précédé d’aucune autre piste. En somme, pour retrouver la trace d’un « morceau d’avant », il faudrait aller chercher au sein de sa discographie, et plus précisément, à l’issue de Feu. Ce premier album, publié en 2015, se conclut avec « Être humain », une longue fresque découpée en quatre couplets, dans laquelle l’artiste, sincère, évoque une à une les pensées qui l’entourent. Une nouvelle fois, Nekfeu se questionne à plusieurs reprises : il cherche à comprendre sa singularité, et même trouver des réponses à sa tristesse. Le morceau lui-même s’ouvre d’ailleurs sur une demande : «Marre d’être déprimé, Seigneur, m’entends-tu ?». 

On retrouve également un parallèle intéressant entre les deux titres des morceaux « Être humain » et « Humanoïde ». Dans le premier, le rappeur cherche sa place, tente de mettre de l’ordre dans ses idées vis-à-vis de sa position en tant qu’homme. Bien qu’il regorge de questions, « Humanoïde », et plus largement Cyborg, tire des constats, des conclusions établies par un être visiblement robotisé, un humanoïde. La seule phrase du livret, d’ailleurs, dans laquelle Nekfeu parle de tout ce qu’il a appris des Hommes, poursuit l’idée qu’il s’est détaché de la société au profit d’un rôle d’humble observateur. Le parallèle devient alors pertinent : l’affirmative des questions ferait écho à cette probable autarcie. Subtil.

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« Humanoïde » : un découpage particulier

La seconde hypothèse joue sur les termes du découpage. En outre, « Humanoïde » ne serait pas qu’une seule introduction, mais bien un titre composé en deux parties. Ainsi, le changement d’instrumentale initiée lors du pont permettrait lui-même de jouer avec l’interprétation de Nekfeu. Le « morceau d’avant » évoqué serait alors le premier couplet qui, effectivement, conclut la quasi-totalité de ses phrases par des questions. C’est peut-être la piste la plus intéressante. « Humanoïde » sonnerait, alors, à la fois comme l’ouverture et la fermeture d’un vaste questionnement sur soi-même. Le crescendo déployé par Nekfeu au fil de ses rimes proposerait un schéma symétrique, dans lequel il se détache peu à peu de son personnage empli de doutes pour établir ses propres constats sur l’humanité.

Cette théorie se veut d’autant plus crédible que, selon Genius, Nekfeu lui-même aurait liké un tweet exposant cette hypothèse. Véritable pépite gorgée de références et de subtilités, tant dans sa performance que dans son écrite, « Humanoïde » est certainement l’un des morceaux les plus caractéristique de l’artiste. Il est peut-être même le titre renfermant avec le plus d’aisance l’entière philosophie de Nekfeu vis-à-vis des sphères qui l’entourent.

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