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Benjamin Epps : «Je rappe donc je revis»
Benjamin Epps. Découvrez ce nom, déjà sur toutes les lèvres, et plongez au cœur d’un univers à contre courant.
Le jazz des théâtres de la 52ème avenue de New-York, le cigare cubain à la bouche comme Notorious, l’intelligence mais l’insouciance. L’excitation mais le contrôle, l’antonyme des MC à la voix grave, l’artiste à la voix maîtrisée et décomplexée. Il est minimaliste mais voit les choses en grand, la plume aiguisée, les allitérations et les punchlines assassines, la sobriété mais la provocation. Tout ça, c’est Benjamin Epps. Du haut de ses 25 ans, il se fraye un chemin parmi les ruines d’un rap francophone étouffé sous le mainstream, les zumbas et les instrumentales synthétiques. Benjamin Epps lui redonne un nouveau souffle en revenant aux codes originels et au classique « rythm & poesy ». Rencontre.
T’as passé de bonnes étapes là, l’EP Le futur puis Fantôme avec chauffeur en collaboration avec Le Chroniqueur Sale, comment tu te sens après tout ça ?
Je me sens très bien, je rappe donc je revis.
«New York fait partie de mon identité»
Ton style old school, proche de la scène musicale new yorkaise, d’où ça vient ?
En vérité, le rap a toujours été une affaire d’influence. Le truc du rap c’est que c’est né à New York déjà. Ce qui est cool c’est que mes frères ont vécu le hip hop à ce moment là, où New York était à son apogée, donc moi c’est ça mes influences. Mes frères m’ont nourri de ça. Moi je ne fais qu’exprimer tout ce que j’ai en moi. New York fait partie de mon identité.
«Moi j’aime bien être différent»
Ce qui surprend d’emblée c’est ta voix haut perchée et directement reconnaissable. Tu dis dans ton morceau « Notorious » que t’as pas de complexe avec ta voix, c’est vrai ?
Aujourd’hui je n’ai plus de complexe. Je suis jeune mais j’ai commencé encore plus jeune, je devais avoir 10 ans. T’imagines un gamin de 10 ans c’est un gamin qu’à pas encore mué, il a pas sa voix d’adulte encore. J’ai toujours voulu rapper avec une voix hyper grave. J’ai toujours voulu faire le grand. Quand t’entends des mecs comme Action Bronson, Westside Gun, c’est des mecs qui rappent avec leurs voix et c’est naturel. Ils n’ont pas peur de faire ressortir leurs voix. J’ai toujours rapper avec une voix aiguë mais ces mecs là m’ont encore plus donner confiance en moi. Du coup aujourd’hui je n’ai plus aucun complexe. Ça ne me gêne pas et au contraire. On est dans un truc où tous les MC semblent rapper avec des voix hyper masculines, hyper graves et je trouve que ça dénote. Moi j’aime bien être différent.
Et aussi l’aisance technique qui est bluffante. C’est à force de kicker que t’en ais arriver à ce flow là?
Ouais je crois. Ça fait un moment que je rappe, j’ai écouté plus de choses, j’ai vu plus d’époques passées, donc j’ai pu prendre ce qu’il y avait de bien dans chaque époque et j’ai pu en faire quelque chose de cool. Quelque chose à moi.
J’ai envie de dire aussi que t’es un artiste self made à l’image d’artistes comme J. Cole, t’as appris à tout faire, tu touches un peu à tout.
Ouais. J’aime bien être au début et à la fin de la production. Aujourd’hui, je fais mes productions moi même, je m’enregistre moi même, je mixe moi même et je masterise moi même. J’aime bien être pleinement satisfait de ce que je fais. La plupart du temps quand tu travailles avec les autres c’est rare de trouver quelqu’un qui rende fidèlement ce que t’as envie de faire. Ça existe mais c’est assez rare. L’idée c’était vraiment pouvoir contrôler la chaîne de production, de la fabrication à la livraison, pour que ça se rapproche le plus fidèlement possible de ce que j’ai envie de donner aux gens.
«Le problème majeur du rap aujourd’hui c’est que les mecs s’inspirent du rap pour faire du rap»
On ressent l’influence du rap new-yorkais au niveau des instrus aussi, très boom-bap à l’ancienne, ça vient d’où cette envie de remplir les instrus de samples de soul et de jazz?
Ça vient de la musique. J’aime beaucoup la musique. Le problème des rappeurs… c’est un peu moche de dire ça… mais le rap se limite un peu. Alors qu’en vérité le rap ça vient du jazz, de la soul, du rock… ça s’est nourri de toutes ses influences là et ça a donné le rap. Aujourd’hui, on est limité à un son synthétique et on perd beaucoup de musicalité. Moi c’est vraiment ça qui me parle. Par exemple, hier, avant de dormir, j’écoutais de la bossa nova, et j’ai découvert pleins d’artistes, y a un mec qui s’appelle Jao Gilberto. Incroyable ce mec ! C’est ça même l’essence du hip-hop, c’est une association de plusieurs musiques. Le problème majeur du rap aujourd’hui c’est que les mecs s’inspirent du rap pour faire du rap, pas de tout ce qu’il y a autour. Le côté jazzy c’est complètement assumé, moi ça me parle.
«C’est pas suffisant d’être juste un rappeur, il faut que t’aies un truc en plus»
Dans tes textes on retrouve beaucoup d’ insolence aussi, je pense surtout à ton EP Le Futur, notamment au titre « Plié en 5 », quand tu dis «Venu prendre les Nekfeu, les Alpha, les Sneazzy, Faut respecter ses aînés ou au moins ses pères, Et moi, j’suis v’nu baiser les deux comme ça, au moins, c’est clair»
Moi je viens d’un milieu rap dans lequel ça clash beaucoup. J’ai commencé comme ça. Au collège, j’allais chercher les clashs. J’ai mûri mais j’ai gardé ce côté clasheur, provocateur. C’est pas bête et méchant mais je crois que ça fait parti de mon identité. Quand je cite Alpha, Nekfeu, Sneazzy, c’est des mecs que je respecte mais comme on fait la même musique je considère ça un peu comme de la compétition. J’ai envie d’être meilleur que ces mecs là mais je ne nie absolument pas leur talent.
L’ego trip, est-ce que tu penses que ça fait partie de l’essence même du hip hop?
Pour moi oui en tout cas. Mais c’est totalement subjectif, t’as des gens qui se sentent plus à l’aise avec un profil comme Lomepal qui n’égratigne vraiment personne, qui fait son truc, musique cool que j’adore d’ailleurs. L’album Jeannine je suis absolument fan. Il y a aussi des gens qui préfèrent des profils type Koba La D un peu plus street totalement assumé et en vérité le hip hop c’est un peu de tout. Aujourd’hui l’image du rappeur est différente de celle qu’on avait 10 ans en arrière.
Cette image du rappeur gangsta c’est fini?
Je trouve qu’un rappeur c’est quand même quelqu’un qui doit inspiré les autres. Si t’es pas un rappeur gangsta faut que tu sois autre chose. Dans un monde ou tout le monde rap, c’est pas suffisant d’être juste un rappeur, faut que t’aies un truc en plus. Qu’est ce qui fait la différence entre Di Maria et Ronaldo? Qu’est ce qui fait que Cristiano soit autant adulé par les gens?
Il sait se servir de son image.
Voilà, il est unique. Pourtant Di Maria il est beaucoup plus décisif, et agréable à voir jouer. Mais moi je préfère Ronaldo. Il dégage quelque chose que Di Maria n’a pas. C’est la même chose avec le rap. Tu peux être un bon rappeur mais il faut que tu aies quelque chose en plus. Surtout aujourd’hui, tout le monde rappe. Rapper c’est pas suffisant. Tu rappes mais qu’est ce que t’apporte en plus sur la table.
«Si Dieu il y a, qu’il bénisse les enfants»
Dans ton dernier projet il n’y a pas que de l’ego trip, c’est super varié. Il y a des morceaux énergique comme “Goom”, puis « Dieu bénisse les enfants », tu deviens touchant et mélancolique. Pour ce projet, t’avais cette volonté de proposer une telle variété de sons?
Pas du tout. En fait, j’ai fait le clip de « Samba les couilles », et au début du clip il y a une ancienne version de “Dieu bénisse les enfants”. « Dieu bénisse les enfants” je l’ai enregistré avant de rencontrer le Chroniqueur Sale. On était sur la fin du projet, on cherchait un morceau qui sorte un peu de ce que je fais d’habitude. On avait ce morceau mais c’était une ancienne version. J’ai donné le morceau au Chroniqueur Sale, il a fait sa magie, il a changé les kicks, il a changé toute la colonne vertébrale du son et on l’a mis sur le projet. On a décidé de le mettre parce que c’était différent, le thème était important.
Quand tu as écrit “Dieu bénisse les enfants”, c’est le monde extérieur qui t’as inspiré?
Ouais, c’est le monde extérieur. Je crois que je l’ai écrit il y a deux ans. Je sortais d’une période hyper difficile et je venais de devenir tonton. Moi ça fait un moment que je vis ici, mes neveux et nièces vivent en Afrique, je ne peux pas les voir, c’est un peu compliqué. J’ai un peu écrit cette chanson en pensant à eux. J’étais dans un mood un peu mélancolique. Et au final, ça fait un peu écho à la situation actuelle. Il parait qu’en 2050 la planète sera hyper chauffée, polluée et tout. Tu te dis t’as des neveux qui sont née en 2019. Qu’est ce qu’on va laisser à ces gamins là? Je suis pas forcément religieux, mais croyant. Faut remettre cet avenir là dans les mains d’une énergie supérieure. Si Dieu il y a, qu’il bénisse les enfants.
«Avec le Chroniqueur Sale, musicalement on se comprend»
Pour revenir sur le projet, ça s’est passé comment la collaboration avec le Chroniqueur Sale? En plus, c’était à distance?
Ouais, c’était 80% du temps à distance. En fait, le Chroniqueur Sale a un ami en commun avec mon associé. Avant même que ça commence à prendre, il m’appelle, il me dit « je kiff ce que tu fais, c’est mortel, j’aimerai bien qu’on fasse un projet ». Moi je suis un gars j’ai qu’une seule parole, je lui dit “je travaille sur mon projet qui s’appelle « Le Futur », je le sors en décembre, et dès que c’est sorti on enchaîne sur un projet”, et c’est ce qui s’est passé.
Comment t’es venu le nom du projet, Fantôme avec Chauffeur, c’est un clin d’œil au film de Gérard Oury?
Totalement ! Moi j’ai grandi à Libreville au Gabon. Quand j’étais petit, le film passait tout le temps à la télé. Ne me demande pas pourquoi, je sais pas (rires). Je le voyais tout le temps et je l’avais toujours dans un coin de ma tête. Quand j’ai vu l’univers du Chroniqueur Sale, je me suis dit, un duo avec un mec qui a une tête de mort, fantôme avec chauffeur, ça m’a parlé de suite. D’ailleurs, on a hésité à sampler des passages du film. Mais le processus est hyper long, faut demander des autorisations, ça prend un temps fou, et on était pressé de sortir le projet. Des transitions avec les voix de Jugnot ou Noiret ça aurait été cool.
Cette alchimie entre toi et le Chroniqueur Sale se ressent vraiment, vous avez l’air d’être sur la même longueur d’onde musicalement parlant.
Pas toujours. C’est difficile de trouver la paire. Mais avec le Chroniqueur Sale, musicalement on se comprend. J’adore ce qu’il fait en termes de production. Il adorait ce que je fais en termes d’écriture et de vocal. Donc c’est passé crème. Là ou ça a un petit peu bloqué c’est au niveau de comment il fallait mixer le projet. Là on peut pas avoir la même vision. Vu qu’on mixe nous même, chacun à ses préférences. Est-ce qu’il ne faut pas mettre un écho là? Une réverbération à ce niveau là? C’est là les seules petites frustrations mais c’est minimes, c’est absolument rien. Ça c’est franchement bien passé.
«Ma volonté c’est clairement marquer la différence»
À l’heure des instrus beaucoup plus trap, drill, tu proposes quelque chose de complètement à contre courant, tu penses que c’est cette différence là qui fait ta force?
Totalement. Comme je te disais tout à l’heure il faut que tu viennes et que tu proposes quelque chose. Qu’est ce que tu mets sur la table? Disons que t’es à un repas de famille, t’as l’oncle qui amène le munster, la tante qui amène le brie, l’autre qui amène un coulommiers ou je sais pas quoi, et t’as le cousin qui vient de Franche-Comté qui ramène du comté et ça fait 6 ans que t’as pas mangé du comté ! T’es fatigué du munster ! Et tu te dis oh oui il y a du comté ! Oh c’est cool ! C’est exactement ce qu’il se passe avec le rap. À un moment les gens saturent. Ça veut pas dire que ce que je propose est meilleur que les autres c’est juste qu’il y a quelque chose d’atypique. Même si c’est une formule qu’on connaît déjà, il y a une autre saveur, parce que ça fait longtemps.
Et est-ce qu’un jour tu feras autre chose?
Je fais déjà autre chose en vérité ! (rires) Je pense que tu peux rester fidèle à toi même et évoluer musicalement. Johnny il est resté Johnny, mais en 2015 il ne faisait pas la même musique qu’en 1975. Il a évolué mais il est resté lui-même. Je pense que c’est possible de changer un peu de sonorités mais de rester soi-même. Évidemment, on verra un autre Benjamin Epps. C’est quasiment sûr. Peut-être un peu plus tard, mais ça va arriver.
On est d’accord qu’on peut pas juste te réduire à cette étiquette “old school”, t’as aussi des références proches de la scène rap actuelle?
Mais totalement ! On est toujours influencé. La première fois que j’ai écouté Young Thug, j’étais à Johannesburg en Afrique du Sud. J’étais devant ma télévision et il avait un morceau avec Tyga, ça s’appelle “Hookah”. J’ai trouvé la voix de Young Thug dégueulasse. À l’époque, c’était hyper dur d’accepter. Aujourd’hui, j’en suis un fan absolue. Pour le coup, moi je vis complètement dans mon époque. Même quand t’écoutes mes morceaux, les références tout ça, tout de suite tu entends que je vis dans mon époque, je parle des gens qui vivent aujourd’hui. J’écoute de tout. Là, en ce moment, je me découvre une passion pour Prince Wally. Je réécoute les morceaux, je vais voir des interviews. Je vis avec mon époque mais j’ai mes influences ce qui fait qu’il y a un peu un antagonisme entre mon époque et ce que je fais comme rap. C’est pour ça que je pense que l’évolution va être intéressante à voir.
T’as tourné le clip de « Notorious » qui est présent sur le projet avec le Chroniqueur Sale. Le clip est vraiment dans la tradition old school. Quel est ta volonté en proposant cet esthétique noir et blanc proche des années 90?
Ma volonté c’est clairement marquer la différence. La beauté du noir et blanc c’est que toi et moi on voit en couleur. Le noir et blanc y a un truc on profite du moment et du clip parce qu’on le verra pas après, il y a un truc un peu mystérieux. C’est marquer la différence qui me plait, faire comme les autres ça ne m’intéresse pas. Pareil, je pense que 10 clips en noir et blanc ça fait l’effet munster tu vois (rires).
Alors tu vas clipper d’autres sons en couleur?
Ah oui, forcément. Je pense que la suite ça va être de la couleur.
On dit de toi que tu es la révélation 2021 du rap français…
Oh non. J’aime pas, c’est beaucoup trop de pression… les gens aiment bien avoir la nouvelle coqueluche. On te chouchoute, on te caresse, on te gifle et on te gicle (rires). J’aime pas ça. Moi j’ai envie de faire mon truc dans mon coin, faire ma musique, profiter, rigoler, m’amuser. Je veux pas être la révélation, le nouveau, ça m’intéresse pas.
Mais quand même, ça te fait quoi d’être félicité et encouragé par des rappeurs comme Oxmo Puccino? Ça fait plaisir !
(rires) ah oui ! Je savais pas que j’allais être assis dans la même pièce que Oxmo Puccino un jour ! J’ai rêvé de ces moments-là ! C’est incroyable ! T’arrives à la maison et pendant 3 jours tu penses qu’à ça ! Après tu réalises que tu ne peux pas vivre de ça. Justement les mecs sont fans de l’insouciance que tu as eu à un moment pour écrire ce que t’as écrit. Ce qui va te permettre de durer dans le temps c’est toi et ta capacité à continuer sur cette lancée là, continuer à émerveiller les gars, aiguiser ta plume, faire de beaux morceaux, de bons clips et tout ça.
«La question de la vie privée est très importante pour moi»
Justement, t’as pas peur de la célébrité?
Si. Moi je suis un mec, je suis un bon vivant. J’aime vivre. Et se dire que tu peux pas allez au magasin, balader ta nièce parce que 3 personnes vont t’arrêter et que si tu dis non t’es à peu près sure que demain sur les réseaux sociaux c’est Benjamin Epps en fait c’est un gros con il prends pas de photo avec les gens, moi ça ça m’intéresse pas. C’est pour ça que je vis pas à Paris d’ailleurs. Je vis en Lorraine, parce que je pense que c’est bien de pas habiter sur son lieu de travail.
Il y a beaucoup de rappeurs qui font ce choix.
Booba est parti s’exiler à Miami. Maître Gims est parti au Maroc. Je pense que c’est la meilleure façon de vivre. Aujourd’hui j’arrive pas à mesurer l’impact du truc. On est tous masqués. Je suis juste un renoi dans Paris, tout le monde s’en fout. Moi c’est ça qui me plaît. Quand tu regardes les Kanye, ils ont plus de vies.
Leurs vies privées sont épiées. En avoir conscience c’est déjà savoir se protéger.
Exactement ! Tout le monde met ses enfants sur les réseaux sociaux, se filment avec les gamins. La question de la vie privée est très importante pour moi. Je n’ai pas peur de la célébrité mais j’aime bien protéger ma vie privée.
«Là, il faut des concerts, il faut la scène»
Tu me disais que tu voulais marquer la différence. Là, tu l’as marque. Mais t’as pas peur que ça soit juste un effet de mode, et que ça s’essouffle ?
C’est pour ça qu’il faut capitaliser sur le moment et faire évoluer sa musique. Là, il faut des concerts, il faut la scène. Il faut que j’interagisse avec mon public. Il faut que les gens me voient, que j’aille les rencontrer. Je pense que c’est que comme ça que tu solidifie quelque chose, parce que sinon t’es juste un rappeur Instagram. Il y a tes sons sur Youtube, Instagram, Spotify puis en fait t’es qui Benjamin Epps? On t’a jamais vu, on te vois pas dans la rue, on sait pas qui tu es, on peut pas assister à un de tes concerts…
Alors la suite c’est plutôt ça? Des concerts ? Un 3ème EP? Un album?
Ouais la suite c’est plutôt ça, des concerts, un 3ème EP, un album. Mais c’est incroyable ! T’as bien résumé ! (rires) Peut-être dans l’autre sens, on est pas sûre que les concerts reprennent avant Novembre, avant 2022 en vérité. Peut-être un 3eme EP avant.