Musique
Disiz revient sur ses passages à la télévision : «Je me suis fait malmener»
Des années après “Jeune de banlieue”, Disiz a évoqué son engagement politique et son instrumentalisation par la télévision.
«Je me suis fait malmener» affirme Disiz. Interviewé par Libération, le rappeur, auteur et chanteur est revenu sur ses passages à la télévision au début des années 2000. «Mon attaché de presse de l’époque m’envoyait à la télé pour qu’on parle de moi, explique-t-il. C’était l’abattoir, des humiliations publiques. J’étais Jacques Villeret dans Le Dîner de cons sans en avoir conscience».
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Disiz : «J’ai eu honte»
À l’époque, Disiz la Peste tient un discours engagé, notamment après les émeutes – faisant suite au décès de Zyed Benna et Bouna Traoré – qui ont embrasé les banlieues françaises pendant trois longues semaines. D’abord en 2005 sur Tout le monde en parle, face à Thierry Ardisson et un Laurent Baffie qui va jusqu’à lui demander de montrer ses papiers. Puis en 2007, lorsqu’il s’oppose à la figure politique d’extrême-droite Philippe de Villiers. Disiz participe même au meeting de Ségolène Royal à Charlety la même année, affichant clairement son opposition à Nicolas Sarkozy. «Ma condition, c’était que je voulais parler avec Ségolène Royal de mon ressenti de l’époque sur les quartiers, avait-il expliqué à Streetpress en 2015. Mais ça ne s’est pas fait. C’est un bel exemple de la vision utilitariste qu’ont les politiques».
Aujourd’hui, Disiz refuse de se cantonner à l’image du “Jeune de banlieue” de sa chanson éponyme. «Ce jeu de rôle social, du gars de banlieue musulman face à des politiques ou des chroniqueurs, c’est vraiment dégueulasse» s’indigne-t-il pour Libération. Après que «de nombreuses personnes de son entourage lui ont fait comprendre qu’il participait à un grand cirque médiatique», Disiz conclut : «J’ai eu honte». «Le rappeur vote toujours mais guette de loin la politique», écrit le même quotidien en reprenant les propos du rappeur.
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