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Alpha Wann : les mystérieuses origines de « Une main lave l’autre »

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À l’occasion de l’anniversaire d’UMLA, on s’est penchés sur la signification du proverbe, titre de l’album. Et ses possibles références.

Trois années déjà. Trois années qu’Alpha Wann a publié son premier album, Une Main Lave l’Autre, devenu un véritable classique du genre. Si beaucoup de choses ont été dites au sujet de ce projet, son auteur s’est toujours montré mystérieux quand à la réelle signification de son titre. On s’est donc penchés sur le sujet pour essayer d’y voir plus clair. Car quand proverbe latin, référence rap pointue et mystérieux orateur s’entremêlent, il peut parfois être difficile d’y voir très clair.

Manus manum lavat : la référence la plus logique

Ainsi, l’adage « Une main lave l’autre » semble être directement tiré du latin. Précisément du proverbe manus manum lavat : techniquement, il s’agirait de la traduction latine d’un verset du poème humoriste grec Épicharme, attribué à Sénèque. Signifiant mot pour mot « une main lave l’autre », le proverbe illustre le fait qu’un service en vaut un autre. Un fonctionnement donnant-donnant. D’ailleurs, Alpha Wann a explicité sa version, proche de celle du proverbe, dans une interview pour Yard : «Une main lave l’autre et elles se joignent pour laver le visage», comme il le dit dans le morceau éponyme. Une doctrine parfaitement illustrée par la cover de l’album, et le superbe travail de Raegular. Pour l’anecdote, le proverbe « manus manum lavat » est très populaire en Allemagne, car très largement repris dans la culture populaire.

Jadakiss et Lalcko : les références liées au rap

On le sait, Alpha Wann est un bousillé de rap. Français comme américain. Et il n’est pas le premier à utiliser le proverbe dans sa musique. Jadakiss en 2004, dans son album Kiss of Death avait ainsi placé le proverbe, dans le morceau éponyme. Une référence pointue, mais dont on peut se douter qu’Alpha Wann connaît l’existence. C’est d’ailleurs Nicolas Rogès qui l’avait relevé en début d’année.

Jadakiss donc, mais aussi Lalcko. Rappeur underground des années 2010, Lalcko était à l’époque signé chez 45 Scientific, le label de Lunatic ou des X-Men. En 2011, il sort L’eau lave mais l’argent rend propre, son premier album. Considéré comme un album important du début de la décennie, il jouit d’un vrai succès d’estime. Un titre qui fait écho au proverbe « une main lave l’autre ». Sans compter qu’Alpha Wann a déjà dédicacé Lalcko et son premier album. C’était dans « Vivre Bien » avec Infinit’, peu après la sortie d’UMLA et il reprenait justement et précisément cette même phrase.

A lire aussi : « POUR CELLES », où quand Alpha Wann parle d’amour.

Alpha Wann : une voix mystérieuse en fil rouge de l’album

Ces différentes références forment un tout, illustrant donc l’adage étant le titre du premier album d’Alpha Wann. Mais ce proverbe et ces idées, lui ont peut-être été suggérés. Par qui ? La question semble rester irrésolue, mais on peut tout de même trouver certains éléments de réponse. En effet, tout au long de l’album, une voix mystérieuse fait guise de fil rouge. Cette voix elle est la première à citer le fameux proverbe, en préambule de « STUPÉFIANT ET NOIR » : « Puisque une main lave l’autre mon frère. Eh oui, moi on me donne je donne, tu comprends c’que je veux dire. Effectivement si on me donne rien je vais rien donner« .

Cette voix, on ne sait toujours pas à qui elle appartient. De multiples théories ont été imaginées à ce propos, menant pêle-mêle à des acteurs, des journalistes ou même d’autres rappeurs. En fouinant dans les commentaires Genius, un internaute précise que Doums aurait révélé son origine dans un live Instagram. Selon lui, il s’agirait de la voix d’un taxi. L’extrait en question est malheureusement introuvable depuis ; de quoi prendre l’information avec de grosses pincettes. D’autant plus qu’Alpha Wann a toujours précisé, notamment auprès de YARD, qu’il souhait garder le secret autour de son identité.

Malgré tout, si l’on tend l’oreille, on entend ce qui serait les infos à la radio, en fond, pendant que cette voix parle. La théorie tiendrait donc peut-être debout. Plus qu’un simple chauffeur de taxi, on pourrait alors imaginer que cela doit être la voix d’une personne plus âgée, qu’Alpha Wann aurait l’habitude de fréquenter. Et qu’il aurait donc décider d’enregistrer au cours de l’une de leurs conversations. Malheureusement, ces théories sont sûrement vouées à ne rester que spéculations. C’est aussi ce qui fait le charme de cet album. On souhaite donc un joyeux anniversaire à Une Main Lave l’Autre. Le premier album du dernier rappeur qui rappe.

Dans le reste de l’actualité, Jazzy Bazz est passé chez Colors avec le mélancolique « P-Town Blues ».

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