Musique
« Aujourd’hui ça parle en millions d’euros pour signer un album de Vald »
Vald, qui vient de dévoiler son nouvel opus Ce monde est cruel, s’est confié au Monde sur son nouveau statut dans l’industrie musicale.
Tandis qu’il prend soin de décortiquer l’inégale répartition des richesses dans son dernier album Ce monde est cruel, Vald s’est montré tout aussi lucide en évoquant son poids dans l’industrie musicale. C’est en expliquant sa punchline «Chaque album est un braquage» au Monde, que l’artiste développe son nouveau statut.
« Au vu des sommes engagées, j’ai l’impression, en effet, que c’est un braquage, souligne-t-il. Est-ce que je mérite tout ça ? Des sommes d’argent pareilles ? J’ai peur de faire flipper les lecteurs du Monde et les impôts, mais aujourd’hui ça parle en millions d’euros pour signer un album de Vald… C’est complètement fou. »
Vald, le clown et le conquérant
Nouveau poids lourd du rap français depuis la sortie de son opus XEU, Vald occupe désormais une place qu’il assume avec parcimonie. Son succès, le rappeur l’apprivoise avec recul. Un recul traverse d’ailleurs plusieurs morceaux de l’album, jusqu’au clip de « Journal perso 2 », où sa notoriété et l’oppression des fans le rend complètement fou. Pour Society, l’artiste se demandait certaines fois s’il n’était pas en train de passer à côté de sa vie, peu importe son dernier double disque de platine.
En fait, dans sa promotion et son album, Vald donne l’impression de se questionner sur lui-même. Peut-être ces doutes sont-ils alimentés par l’image d’ovni qui lui a collé à la peau lors de ses précédents albums. Une identité façonné par les médias et les fans, sur laquelle l’artiste a surfé, sans jamais réellement l’approuver. Un ovni qui minimiserait son talent au profit d’une originalité clownesque qui plaît aux gens et qui alimente son compte bancaire.
C’est sûrement pour ça qu’il souhaite se détacher au maximum de ce personnage là, de ce côté trublion, bien que scrupuleusement présent dans Ce monde est cruel. Un contraste intéressant, lui qui se considère simplement « comme un babtou qui fait du rappe », confronté à un succès absolument phénoménal, qu’il semble incapable de comprendre. D’ailleurs, la question « Est-ce que je mérite tout ça ? » en réponse au Monde aurait pu faire un excellent titre d’album.