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Musique

Cinq choses que vous ne saviez pas sur « Le Chant des Sirènes » d’Orelsan

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Le Chant des Sirènes, album mythique du rap français fête ses 7 ans cette semaine. Retour sur cet opus qui a marqué l’ère du temps. 

Deuxième projet solo d’Orelsan, Le Chant des Sirènes a déchaîné le rap français, puis l’industrie musicale dans son intégralité lors de sa sortie. Véritable chef d’oeuvre mêlant réalité et fiction, rap et chant, tentations et répulsions, Le Chant des Sirènes est peut-être le meilleur album du rappeur de Caen dans son contenu et sa cohérence. Renfermant d’immenses classiques, à l’image de « Mauvaise idée », « La terre est ronde », « Suicide Social », il est désormais certifié double disque de platine. L’opus est entré à la troisième place du top album français avec plus de 15 000 ventes en une semaine. Un retour réussi, acclamé et triomphant. Mais sept ans plus tard, l’album conserve toujours une part de mystère. Voici cinq anecdotes sur Le chant des sirènes, d’Orelsan. 

1. Le diptyque de « Plus rien ne m’étonne »

1. Son morceau « Plus rien ne m’étonne » est en réalité une réponse, ou en tout cas une suite de son titre « Changement » paru deux ans plus tôt sur l’album Perdu d’avance. Dans ce titre, il constate un écart de génération criant avec ses parents, tout en étant fasciné, voire dégoûté, par ce contraste. Sur « Plus rien ne m’étonne », la perspective du constat est modifiée. Cette fois-ci, c’est lui qui relate ce qui cloche dans sa propre génération, sans faire le parallèle avec celle d’avant. Plus mûr dans son album Le Chant des sirènesOrelsan balaye sa facette de jeune ado’ déconnecté pour construire un personnage plus charismatique, plus emprunt à la critique.

Le morceau commence par « Plus j’avance, plus je gran… / Ah, j’l’ai déjà… je me répète » en référence au début de son titre « Changement » où il disait « Plus j’avance, plus je grandis, plus je comprends rien ».

2. « Suicide social », dans la peau d’Edward Norton

« Suicide Social », morceau fleuve de l’album où il dépeint une série de clichés en stigmatisant la quasi-totalité de la population, est en réalité une référence au film La 25ème heure de Spike Lee. Dans ce titre à prendre au second, voire troisième degré, Orelsan se moque de cette tendance à stéréotyper les gens comme le fait Edward Norton dans une scène où il s’en prend à toutes les catégories sociales de New-York en les dénigrant une par une. Selon lui, « Suicide Social » est à prendre comme exemple de ce qu’il ne faut pas faire. D’ailleurs, c’est un message que peu de personnes sont parvenues à discerner. Il l’explique pour L’Express : 

« Suicide social, c’est vraiment une série de clichés. J’aurais pu faire durer la chanson 4 minutes de plus. Pour moi parler des gens en tant que groupes, en tant que classes sociales, en tant que couches, c’est de la connerie. Cette chanson elle est à prendre comme un exemple de ce qu’il ne faut pas faire. C’est marrant, parce que certains commentaires disent : « Il a tout compris sauf quand il parle de ci ou de ça ». Mais ce sont des clichés. »

3. Orelsan dans la peau d’un beatmaker

Pour la chanson « La petite marchande de portes-clés », l’instrumentale du morceau a été réalisée par Orelsan lui-même. Et c’est assez rare pour le souligner. Il imagine la vie d’une fille de son âge ayant vécu en Chine et qu’il rencontre brièvement. Une sorte d’opposition entre deux mondes. Dans un entretien pour L’Express, il souligne :

« C’est parti d’une instru’ que j’avais réalisé. J’en fais mais elles atterrissent rarement sur mes disques. J’avais samplé un truc chinois. Je ne savais pas trop quoi raconter dessus. Je suis tombé sur un reportage sur l’après Jeux olympiques de Pékin et sur ce qui était arrivé aux gens là-bas, les personnes qui avaient été exploitées. J’ai aussi vu un sujet sur les kidnappings d’enfants en Chine. J’ai imaginé le destin d’une fille de mon âge qui aurait vécu tout ça. J’ai fait quelques recherches. Bon, je ne suis pas non plus allé à la bibliothèque. J’ai lu des articles sur la politique de l’enfant unique en Chine, les Chinois à Paris. J’ai essayé d’en faire une fiction crédible, sans que cela soit gonflant et trop factuel. J’en ai fait quelque chose de triste et d’un peu méchant sur ces gens que l’on croise parfois dans le métro sans savoir d’où ils viennent. »

4. Hommage aux années ’90

Le morceau « 1990 » qui était censé s’appeler « Dans les années 1990 » à l’origine, met en lumière les années d’or du rap avec un clip des plus représentatifs de cette époque. On peut remarquer à ses côtés la présence de l’invincible Oxmo Puccino ainsi que le groupe 1995 dans le clip. Ultra influencé par cette époque, Orelsan multiplie les références à ces années pendant tout l’album. Le titre fait d’ailleurs partie d’un diptyque avec « 2010 », où le rappeur fait un saut dans le temps, générationnel, pour chevaucher une instrumentale plus futuriste, plus moderne. Une manière, en deux titres, d’asseoir son côté « ancien » et « actuel ».

5. Un « point de rupture »

Orelsan considère cet album comme un « point de rupture ». Pour la première fois,  il a souhaité mélanger fiction et réalité avec beaucoup d’ironie. Il constate également qu’auparavant il désirait tout créer à partir de sa réalité alors que grâce à Le Chant des Sirènes, il a réussi à s’imprégner et puiser autre part, jusque dans la fiction. C’est le cas dans plusieurs morceaux, notamment « Double vie » et « Finir mal » ainsi que « La petite marchande de porte-clefs ». Six ans plus tard, avec son album La fête est finie, il a évincé cette part de fiction pour rester dans sa propre réalité augmentée. Tout en ayant une part de romance, évidemment.

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