Musique
Damso, le poète brutal qui va secouer l’année 2017
Sans nul doute révélation rap de 2016, le bruxellois grimpe doucement la hiérarchie du rap français alors que son prochain projet Ipséité devrait bousculer l’année 2017.
Damso est inarrêtable. C’est simple : depuis le featuring « Pinnochio » avec Booba, le rappeur belge ne cesse de montrer son immense potentiel. D’abord avec son premier album Batterie Faible, loué par la critique grâce à sa qualité lyricale impressionnante. Le travail musical n’est pas non plus délaissé : quelques phases sous autotune finement utilisées, refrains entêtement musclés et un flow millimétré qui sublime une puissante production. Batterie Faible est plus qu’abouti, il est indéniablement l’un des albums de l’année qui propulse Damso vers la crème du rap français.
Damso en 4 mots et 4 punchlines
VULGARITÉ. Que ceux qui pensent que le rap vulgaire n’a pas sa place, que pour faire du bon rap il faut écrire des poèmes en alexandrins aillent changer de discours. Avec Damso, place au rap testostéroné, aux punchlines qui font plisser les yeux où la brutalité est admirablement adoucie par une écriture perfectionniste.
« Tu passes à la télé mais t’es pas connu, en gros tu prends dans l’cul mais t’es pas pédé » – Exutoire
SURPRENANT. Du haut de son agressivité presque poétique le bruxellois sait aussi exploser dans d’autres registres. A l’image de « Amnésie » qui retrace l’histoire glacial d’un couple déchiré par le suicide ou de « Graine de Sablier » qui, derrière ses phases violentes, délivre un véritable message.
« Ils m’ont té-sau, dans la haine je médite,À l’hosto j’veux m’faire sucer par Grey Meredith » – Bruxelles Vie
FLOW. Douze morceaux sur Batterie Faible, douze flow différents. Une polyvalence impressionnante qui rythme un album haut en couleur. Autour de cette palette hybride s’articule des thèmes sombres, presque nocifs, et un texte toujours très clean. Le fond et la forme, vous dites ?
« J’te vois comme Jay-Z voit Beyoncé, une salope que je n’ai pas besoin de financé » – Débrouillard
ANGOISSANT. Derrière ces métaphores salaces ou politiquement (très) incorrects se cachent des titres terriblement sinistre. Les instrumentales souvent aériennes, composées sous forme de boucles, masquent des overdoses, des suicides, de la drogue et de l’alcool.
« Seul dans le coin, accusé à tort, je suis ni Charlie ni djihadiste » – Graine de sablier
Pourquoi 2017 est son année ?
En un court freestyle de 1 minute 50 sur sa page Facebook, le rappeur a bousculé le rap français. On a l’impression d’avoir à peine effleuré la surface de la puissance lyricale du rappeur. Fort de l’expérience de son prochain album et de la hype qu’il engendre, le rappeur, suivi de très près par Booba doit assumer son rôle d’étoile montante et exploser avec son deuxième opus Ipséité disponible vendredi. Même si le rap « hardcore » a la fâcheuse tendance à tourner en rond sans réelle conviction, Damso a lui la particularité de surprendre et d’innover dans un secteur saturé. À l’heure où la trap étouffe le rap et qu’une frontière se dessine entre musique urbaine et rap, avec un album aussi percutant (voire meilleur !) que Batterie Faible, le rappeur bruxellois sera, à coup sûr, l’un des acteurs majeurs de la sphère hip-hop 2017.
Appelez ça comme vous voulez.#BeatByW95
Publié par Damso sur mardi 17 Janvier 2017