Musique
Dans les coulisses du dernier clip de Niska “Bâtiment” avec Félicity Ben Rejeb Price et son fameux alligator
La réalisatrice Félicity Ben Rejeb Price révèle les coulisses du plus gros carton YouTube de la fin du mois d’octobre, le clip “Bâtiment”. Alors que le titre de Niska vient d’être certifié single d’or, pour couronner le tout ils nous offrent un visuel ambitieux, esthétique et pointilleux. En exclusivité, Interlude vous livre les images des coulisses du tournage.
« C’était intense », sourit Félicity Ben Rejeb Price. La jeune réalisatrice a offert une nouvelle prestation de grande classe aux côtés de Niska. « Bâtiment », nouveau single du rappeur, avoisine déjà les 9 millions de vues sur YouTube, porté par un clip mêlant esthétique personnelle, essentiel pour le rappeur et atmosphère de street américaine. Un travail colossal, tourné en deux jours, monté, édité en deux autres jours. Une course contre-la-montre à succès, qui renferme le travail d’une équipe technique soudée et efficace. Plongée à Los Angeles, dans les coulisses du blockbuster rap de l’automne.
«Niska est très pointilleux sur ses clips en général et je sais qu’il avait mentionné à plusieurs reprises que ce son était l’un de ses préférée alors il fallait frapper fort », explique Félicity Ben Rejeb Price. Plus que ça, avec déjà 16 millions d’écoutes sur Spotify, “Bâtiment” est un tube en devenir, classé juste dernière “Médicament”, en nombre d’écoutes. Pour le mettre en images, Niska, la réalisatrice et son équipe se sont envolés à Downtown, dans un immense studio. «C’est là qu’a été tourné une partie du film Inception, poursuit la réalisatrice. C’est un lieu mythique à Los Angeles.»
Niska et sa guest star : un alligator
Sur place, Niska et Félicity s’entourent de la crème de la scène américaine. Le steadycamer (celui qui filme avec une caméra portative), a tourné le clip “Happy”, de Pharell Williams et avec de grands noms de la musique internationale : Jennifer Lopez, Ariana Grande ou encore Chris Brown. Du directeur de casting, au styliste ou encore aux figurants, tous travaillent avec les plus grands de l’industrie du cinéma et de la musique US en passant de Travis Scott à Beyonce.
Le visuel jongle entre un montage dynamique et lumineux, ainsi qu’une phase plus mélancolique, où la pluie fait écho à la nostalgie portée par le paroles de Niska. «L’idée, c’était d’imager la mélancolie des paroles et le contraste de l’instrumentale .» Les plans varient alors au rythme de la musique, où les rimes “tristes” du rappeur répondent à la mélodie enjouée de l’instrumentale. «À la base, il devait faire jour dehors et pleuvoir à l’intérieur», relève-t-elle, pour accentuer ce côté il fait beau à l’extérieur mais c’est un l’intérieur qu’il pleut. Mais l’hiver à Los Angeles l soleil se couche très tôt et notre journée était très chargée nous avons privilégié certaines choses. La faute à la guest star du clip : un alligator.
En effet, le reptile accompagne Niska tout au long du visuel. Tenu en laisse, il est promené dans la rue, puis posé, en intérieur, avec Niska sur un canapé. «On ne voulait pas le brusquer, note la réalisatrice. Il a fallu qu’on fasse tout à son rythme.» Après la panthère noire dans le clip “Du lundi au lundi”, Niska s’offre un nouvel animal exotique. « Je trouve cet animal très beau, j’avais envie de l’utiliser depuis un moment j’ai trouvé que ce clip s’y prêtait parfaitement. Sur le tournage nous avions trois dresseurs, il était relativement calme, mais ça reste un animal très dangereux et imprévisible il faut toujours être sur ses gardes. » Et les deux mètres de long et la mâchoire inquiétante de l’animal ne diront pas le contraire…
« Une deuxième lecture à la musique »
Portée par des moyens ambitieux, et même dans de courts délais la réalisatrice s’avoue satisfaite de la copie rendue et des réactions provoquées. «Chacun donne sa propre analyse et je trouve ça intéressant reprend Félicity. C’est comme si on prenait les codes du film, ce n’est pas juste quelque chose de purement esthétique, que l’on regarde. C’est quelque chose que l’on observe, qui suscite en nous des émotions et des interrogations.» La réalisatrice se plaît à découvrir les différentes interprétations du public, «C’est ce que j’aime provoquer».
Au final, le visuel, plongé dans les rues de Los Angeles, offre une deuxième lecture de la musique, où les émotions de Niska découlent des images. «On peut sentir la mélancolie des paroles avec la pluie et sa gestuelle, et le côté enjoué, malicieux avec les expressions, la narration et les couleurs». Un travail pensé en amont, qui, plus que le simple aspect “single commercial”, fait découvrir l’univers artistique de Mr. Sal.
Les clips s’imposent comme un prolongement d’un album, d’une oeuvre pensée, écrite et déjà enregistrée. Plus qu’une simple mise en images, ils cherchent à offrir une nouvelle perspective au morceau. «Je pense qu’un clip ne doit pas servir uniquement d’illustration, il doit au contraire mettre en valeur la musique et certaines parties des textes en mettant l’accent dessus visuellement. Faire du méchant méchant, mais joli, joli. »
Credits
Polaroïds: Deedee Deschanel
Argentiques: Arya Aframian
Digitales: Vostok Bernal
Remerciements à Hi Five Production et Tatiana Kombo.