Musique
Dinos : on a classé ses 10 meilleurs feats
Alors qu’il s’apprête à dévoiler sa réédition Stamina, memento, on a passé la discographie de Dinos au crible pour dresser une liste de ses, selon nous, dix meilleures collaborations.
Mine de rien, la discographie de Dinos commence à avoir un très beau visage. Personnellement, le rappeur a enchaîné trois albums admirés par la critique en autant d’années. Deux ont été disques d’or, tandis que le dernier fait l’objet d’une propagande intensive pour franchir les 50.000 ventes. Mais Dinos, encore Punchlinovic, éparpillait ses couplets bien avant Imany et il affiche désormais un sacré répertoire de collaborations. Alors, à quelques heures de la sortie de Stamina, memento (et ses surprises annoncées), on a tout réécouté – vraiment tout -, pour rédiger un classement des dix meilleurs featurings de Dinos. À domicile, comme à l’extérieur.
10. « Bloody Mary » avec Youssoupha
On entend : « Bloody Mary » est certainement le titre le plus spécial d’Imany. Mais quelle interprétation. En même temps, en invitant un Youssoupha fabuleux, il fallait être au niveau. Et Dinos n’a pas fléchi. Incroyable dans son acting, le rappeur rappe sans repère face à une génération qui le désabuse. «Ma petite sœur quand elle rentre de l’école, elle regarde “Les Anges”. Il y a de moins en moins de choses pour enrichir culturellement la jeunesse», décrit-il aux Inrocks en évoquant le morceau. Touché.
9. « L’odeur du charbon » avec Maes et Dosseh
Le seul défaut de « L’odeur du charbon » : c’est un remix, publié quelques temps après le titre original de Maes et Dosseh. Du coup, on ressent une alchimie amoindrie avec ses deux compères qui se partagent le refrain. Le résultat n’en reste pas moins d’une efficacité redoutable, d’autant plus que Dinos a dégainé ses plus belles rimes pour l’occasion. Affûté et parfaitement à l’aise en invité, il a ajouté au titre un ultime couplet incisif. Belle entrée en matière.
8. « Appel manqué » avec Luidji
C’est notre coup de coeur, vraiment. En 2017, Luidji et Dinos se retrouvent sur le sulfureux « Appel manqué ». Un titre décomplexé musicalement, fantastique d’alchimie où ils s’entremêlent dans une ballade délicatement explosive. À l’embryon de deux univers qui deviendront parmi les plus riches de leurs générations, les deux compères ont offert un morceau qui n’a pas pris la moindre ride quatre ans après. Le titre a même été clippé. (Spoiler : Dinos avait des dreads).
7. « Bénis » avec Joe Lucazz, L’Indis, Nakk, Ades
C’est en redécouvrant la discographie de Dinos que l’on retombe sur ce genre de pépites. Et comment dire : Joe Lucazz, L’Indis, Nakk et Dinos, le casting est déjà suffisant pour intégrer au minimum un top 10. Publié en 2018 au sein de Paris dernière, le titre est un panthéon de punchlines et de rimes. Plusieurs générations se mélangent avec une soif impitoyable de découper la prod. Dinos s’amène le torse bombé au milieu de ses confrères. Toujours respectueux vis-à-vis des artisans de la scène rap, Dinos avait déjà dédicacé Joe Lucazz dans son titre « Quelqu’un de mieux ». La culture, vous répète-t-on.
6. « Sevenoclock » avec Twinsmatic
On parle bien trop peu de « Sevenoclock » – comme d’ATLAS d’ailleurs – et pourtant : le dernier projet de Twinsmatic est formidable. Invité à pénétrer un univers conçu selon les formes du producteur, Dinos a découvert un monde plus aérien qu’à l’accoutumé. « Sevenoclock » témoigne de la pluralité fascinante qui anime le rappeur du 9.3 et de sa facilité contagieuse à aborder des styles variés. En bonus : la transition vers « X2 » avec SCH est d’une douceur absolue.
5. « Les garçons ne pleurent pas » avec Manu Dibango
Tout est parfait dans « Les garçons ne pleurent pas ». La thématique poignante, l’écriture saisissante et le solo hypnotisant. Le morceau est une fresque divine de la discographie de Dinos. Dans sa symbolique, surtout. «Ma chanson préférée de tous les temps de tous mes projets confondus il faut vraiment l’écouter plusieurs fois pour tout comprendre», avouait Dinos au moment de sa sortie. Rien à ajouter.
4. « No Love » avec Marie Plassard
L’alchimie, messieurs dames, l’AL-CHI-MIE. « No Love », qui vient présenter la merveilleuse Marie Plassard, est une tentative à la fois audacieuse et bouleversante. Dans un passe-passe quasi constant, les deux artistes font rebondir leurs voix au milieu d’une ballade amoureuse. Allez, on ferme les yeux, et on se laisse emporter. Encore une fois.
3. « Ciel pleure » avec Laylow
Avant même qu’elle ne sorte, « Ciel pleure », en collaboration avec Laylow, avait déjà tout d’une oeuvre à part entière. Les deux artistes, alors en train de devenir des acteurs majeurs de la scène rap, se sont retrouvés à la croisée de leurs mondes respectifs. « Ciel pleure » est doux, enivrant. Tout ce que l’on pouvait attendre d’un tel casting. Merci.
2. « Idole » avec Isha
Wow. Le clip, les rimes, la production, juste : wow. En novembre 2019, quelques mois avant la sortie de La vie augmente, Isha invite Dinos pour « Idole ». Et les machettes sont de sortie pour découper la production de Raydaprince. Les deux artistes laissent pleuvoir leurs rimes au coeur d’un titre finalement assez court mais bourré de références et de punchlines. Le refrain, qui prend la forme d’une césure entre deux couplets, déploie une philosophie incisive : «Fais pas comme nous, nous prends pas pour idoles.
Longue vie à toi, nous, on va mourir jeunes».
1. « Moins un » avec Nekfeu
« Moins un » aurait-elle été première de ce classement si les conditions d’écoute n’avaient pas été si jouissives ? Contexte : le 27 novembre 2020, Dinos déploie Stamina,. Alors qu’il place le contexte avec « Dyptique » en introduction, les «Feu, feu, feu» du second morceau sont… inoubliables ? Sept ans après « Bouchées triples », Dinos et Nekfeu se retrouvent pour un titre spectaculaire. Passe-passe, auto-références, authenticité : « Moins un » s’est instantanément positionné dans la course des meilleurs morceaux de l’année. Et à juste titre.