Musique
Dosseh raconte la poignante histoire de “Djamel”, survivant des attentats du 13 novembre
Dosseh a publié son nouveau projet, Trop tôt pour mourir, et son titre “Djamel”, dédié à un ami, est un story-telling puissant et bouleversant.
Dosseh a signé son grand retour ce vendredi, trois ans après son dernier album, Vidalo$$a. Un projet marqué par des collaborations séduisantes et une tracklist généreuse, mais c’est un titre en particulier qui a retenu l’attention. La piste 4, “Djamel”, est un story-telling poignant dédié à un ami de l’artiste, survivant des attentats du 13 novembre. Le rappeur raconte sa soirée, avec une plume et une interprétation palpables. Bouleversant.
La production, composée par Ken & Ryu, Twenty9 et Focus Beats, ne garde que quelques notes de piano, et sert simplement de support à Dosseh pour raconter son histoire. Laquelle se compose en deux temps : la première partie de soirée, où Djamel sort à Paris avant de rejoindre une amie, Djamila. Ils boivent un verre en terrasse, la soirée se déroule dans la bonne humeur. Puis, l’instrumentale s’emballe et Dosseh hausse son ton : une fusillade éclate au bar-restaurant.
Dosseh : «Tout est totalement vrai de A à Z»
Le texte du rappeur est cru, violent, à l’image d’une scène d’horreur survenue brusquement en pleine capitale. «À peine le temps d’entrevoir c’que je crois être une Kalash’, que j’me retrouve au sol comme cloué, truc de malade, j’sais même pas si j’suis touché ou si c’est par réflexe, j’vois ma chaire, mes os apparents, j’ai l’bras en pièce». Djamel se réveille, plus tard, à l’hôpital dans un état critique, mais finit par s’en sortir, avec le pied droit amputé. Son amie, Djamila, est, elle, décédée.
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Ce n’est qu’à l’issue du titre que Dosseh remémore le contexte : les attentats du 13 novembre 2015. On comprend qu’il s’agit de la terrasse de La Belle Équipe à Paris, et que l’artiste narre réellement l’histoire de son ami. «Ce n’est pas une fiction, ce n’est même pas romancé, tout est totalement vrai de A à Z», a assuré l’artiste dans Le Code pour Apple Music. L’idée du morceau lui est venue après un reportage sur l’événement où il s’est souvenu avec un ami à lui, Basirou, cette soirée tragique où ils pensaient que Djamel était mort.
«Le soir où ça se passe, j’suis avec Oumar, Dinos et Basirou aussi, on était aux Studios de la Seine donc c’est totalement dans le quartier où ça s’était passé, se souvient-il. Donc on est au studio et y a un ingé’ qui rentre : “Ouais, fermez tout, ça kalash’ dehors, c’est une dinguerie, on sait pas c’qui se passe” et on était là, choqués, on allume la télé et on voit c’qui se passe en live, ce qu’il se passe à quelques mètres de nous». L’idée a ensuite émergé de raconter l’histoire de Djamel, ce soir-là, avec évidemment son autorisation. Ainsi est né le morceau éponyme, pièce essentielle de ce nouveau projet. Une oeuvre et un récit exceptionnels.
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