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Musique

Eden Seven : «Je crois que l’auto-tune c’est le grand amour de ma vie»

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Crédits photos: @denisepeiffer

À l’aube de son projet X, on s’est entretenu avec Eden Seven, un rappeur aux univers pluriels et aux approches artistiques fascinantes. 

Rien d’autres que X, le symbole d’une croix, ne pouvait mieux illustrer le croisement audacieux et décomplexé d’Eden Seven. Un projet où il a compilé sans arrière-pensée ses influences multiples, où il offre un grand écart artistique de Zed à Waxx. Un projet riche en sonorités et en approches musicales, sur lesquelles il saupoudre sa voix savamment auto-tuné. Un projet déposé comme une carte de visite d’un jeune rappeur au visage tatoué et au look rock’n-‘roll, qui efface les frontières de style au profit d’une substance symbiotique. Rencontre.

Comment la musique est rentrée dans ta vie ?

Tout jeune, j’ai commencé par la batterie, puis la guitare à 7 ans. J’ai été bercé dans la musique même si mes parents ne sont pas musiciens, ce sont des grands mélomanes, ils kiffent le rock. Ensuite j’ai fait des prods et j’ai commencé à poser vers la fin du lycée.

Tu écoutais quoi plus jeune ?

J’écoutais beaucoup de metal, de hardrock vintage, pas mal de gothic comme The Cure aussi. C’était très axé rock mais un petit peu de rap aussi. Du rap US à l’ancienne comme Eminem, 50 cent, Akon, etc…

Et à quel moment tu as eu le déclic d’écrire pour ensuite poser devant un micro ? Ça part d’un délire de potes ?

C’est pas forcement mes potes car ils ne faisaient pas ça, j’étais un peu le premier dans mon lycée à faire ça. C’était pas encore la grande époque des home-studios et de tout le monde qui pose chez soit, j’étais un peu le seul à avoir ça, c’était un peu aliénique on va dire. Mais j’ai kiffé et c’est vraiment parce que je faisais de la prod et je voulais poser dessus. J’ai commencé par faire des prods dubstep puis de la trap.
Et justement c’était quoi le style des prods sur lesquelles tu posais ? De la trap ? Du boom-bap ? 

Bah écoute en vrai de vrai il y a eu du boom-bap parce que j’écoutais beaucoup Mac Miller au lycée. Donc oui, il y a eu du boom-bap et anglophone, c’était pas fameux… (rires). Et mes tes textes, c’était ce qu’il me passait par la tête, mes goûts, mes idéos, ce que je revendique. Quand tu es ado tu te prends un peu pour un philosophe car tu commences à avoir tes premières pensées matures. Donc oui, je commençais à rapper des trucs comme ça. 

Et la découverte de l’autotune ?

J’ai mis du temps. Pas par appréhension, j’ai juste mis du temps à découvrir sur ma voix. Je suis allé dans un studio d’un gars qui m’avait aidé à enregistrer ma première mixtape qui s’appelait House Gang. C’est chez lui que j’ai découvert l’autotune et depuis je l’ai plus lâché. Je suis tombé amoureux, je crois que c’est le grand amour de ma vie l’autotune. 

Quand tu sors tes premières mixtapes. C’était quoi dans ta tête l’objectif ? Faire de la musique toute ta vie et en faire ton métier ou simple passion ?

Mes darons ont toujours voulu que j’ai un truc à côté, moi j’ai toujours su que je voulais faire ça. Et je crois que ma mère a lâché l’affaire quand elle a vu que je sortais mes premiers trucs vraiment sérieux. Mais oui j’ai toujours voulu faire ça, j’ai investi tout mon argent dedans, dès que j’avais de la thune, je mettais ça dans du matos, ça a toujours été la priorité.

Tes premières mixtapes c’était quand ?

Ça a commencé en 2012 avec House Gang puis ça a continué. J’ai du prendre des pauses à un moment donné mais je n’ai jamais vraiment lâché la prod.

Et du coup comment tu te retrouves à signer chez AWA en 2020 ?

La route a été longue… J’ai eu la chance d’avoir le contact d’un ancien chef de projet de chez AWA et de pouvoir le rencontrer. Il m’a présenté à l’équipe et à Kore. Et j’ai eu la chance que Kore me donne ma chance de me signer dans le label.

La vidéo qui annonce ta signature, je la vois comme une sorte de renaissance, est-ce que c’est ça ?

Au moment où on a pensé à la direction artistique, c’était pas forcement à ça qu’on pensait mais en la re-visionnant, j’avoue que j’y ai pensé aussi. Du coup, en effet, c’est une renaissance clairement. La DA c’était de récupérer les anciens visuels où je suis toujours dans des forêts dans un bail très vampirique. Sauf que là, c’était de jour, donc c’est un peu plus lumineux, un peu plus positif. Et on a essayé de reprendre les anciennes références et les rendre un peu plus positives et modernes.

 

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Après ta signature, ton premier morceau c’est un feat avec Zed de 13BLOCK, c’est fort de commencer là dessus.

Ouais c’est fort de ouf. C’est une décision qui s’est prise avec Kore, une réflection artistique qui a été menée en groupe. Et c’est une idée que j’ai tout de suite validée. Grosse force à Zed, c’est un monstre, topline de ouf, mélo de ouf. J’ai eu cette chance de connexion avec Zed par Kore. Super bonne entente en studio, super bonne entente sur le tournage du clip, c’était lourd.

C’était la première fois que tu bossais avec un rappeur « street » ?

Oui première fois avec un rappeur « street » et surtout première fois avec un rappeur confirmé. C’était vraiment une première pour moi. Après tu vois, en musique c’est le seul domaine où je ne stresse pas. Je suis un grand angoissé de la vie, c’est pour ça que je prenne du xanax à mort et que je me retourne la tête tout le temps mais la musique c’est le seul domaine où je peux arriver serein.


Tu étais dans la relève Deezer aussi, comment tu as vécu cette opportunité ? 

J’ai kiffé déjà premièrement. La relève Deezer c’était un truc que je suivais déjà avant de signer et avant d’être à fond dedans. C’était une compile que j’écoutais et dans laquelle j’ai aussi découvert des artistes notamment Gambi. C’est un truc que j’ai kiffé faire, en plus c’était un peu ma première prise de parole médiatique donc c’était vraiment une super expérience, tout le monde était super cool.

Parlons de ton projet, j’ai trouvé une vraie évolution, un début très rap/électro et ensuite ça évolue sur du rock. Je pense que tu es un des seuls à pouvoir inviter Waxx et Zed sur un même projet. Comment s’est construit ce projet ?

J’ai fait pas mal de morceaux, certains ont sauté, on en a gardé d’autres. Mais oui pas mal de morceaux car ça fait quand même un an que je le prépare. Donc il y a eu du choix. Il y a aussi eu plusieurs couleurs, on ne savait pas tout de suite quoi prendre comme chemin. Ça a été d’abord un bail très club comme des sons comme « Calvin Klein » ou « X ». Et ensuite on a réfléchi et on s’est dit qu’il fallait qu’on montre toutes les facettes. Je me suis vraiment éclaté en allant sur des horizons très variés. Il y a plusieurs étapes dans ce projet, on passe part le kick, par le club puis du rock très assumé.

Ta manière de bosser est toujours la même ? En mode home studio ou maintenant tu bosses que dans tes grands studios ?

Ça dépend. En ce moment je bosse pas mal en home studio à cause de la situation sanitaire mais oui depuis la signature j’ai eu la chance de bosser dans des gros stud’ qui étaient très lourd. J’ai kiffé mais je crois que je préfère mon home studio…

Tu es musicien, quel regard portes-tu sur les prods ? A quel moment tu interviens dans le processus créatif ?

J’ai pas mal fait sur les prods, « Calvin Klein » et « X ». J’ai aussi fait « Rendez-moi mon coeur » et « Drogue ». Même si sur Rendez-moi mon coeur c’est Waxx maintenant, j’ai fait la démo. Je suis super content content de ce track, surtout sur la rencontre avec Waxx.

Elle est marrante cette connexion avec Waxx car vous avez le même profil musical je trouve. C’est quelqu’un qui vient du rock mais qui est vachement influencé par le rap. Vous avez dû parler pendant des heures j’imagine.

Franchement, bête de connexion, c’était incroyable. Je suis allé dans son studio pour re-rec le titre mais quand on s’est rencontré c’était ouf, on a pu échanger sur pleins de thèmes musicaux. Beaucoup de similitudes dans les références, dans la culture. C’était vraiment une révélation cette rencontre. C’est aussi lui qui a posé la guitare de « X ».

Il y a quelque chose qui m’a marqué aussi, dans tous tes clips, il y a à chaque fois une voiture. Il faut que tu me parles de ça, ça vient d’où cette passion ?

J’ai toujours kiffé les caisses depuis tout petit, j’ai poncé tous les Need For Speed, j’ai poncé tous les Fast & Furious, j’ai toujours kiffé les voitures enfaite. Et surtout dans les clips, je trouve ça grave important. En plus, à chaque fois c’est des voitures originales. Y a vraiment cet influence automobile, j’aime trop ça, je conduis tout le temps, j’écris dans ma voiture. Et sur la côte on conduit tout le temps, on ride, on fait des courses, en mode Need For Speed clairement.

Il y a la scène aussi, ta musique doit bien fonctionner en live. Est-ce que tu y as déjà réfléchis, tu sais à quoi ça peut ressembler ?

La scène, j’ai eu des expériences de showcases uniquement donc je suis très débutant dans le milieu. Cela dit, j’adore les showcases, je me sens hyper à l’aise donc j’ai hâte de pouvoir faire des vraies scènes avec des vrais spectacles et des vraies mises en scènes justement, de la pyrotechnie etc… Vraiment comme dans les années 80, les groupes genre Mötley Crüe, j’aimerais trop faire des trucs comme ça.

Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

On peut me souhaiter que le message passe, que l’EP soit compris et que tout le monde le ponce, quoi !

EDEN SEVEN – EP X. Disponible le 30 avril. 

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