Musique
Hugo TSR, toujours prisonnier de son 18ème dans « Une vie et quelques »
Ce vendredi, Hugo TSR a sorti son sixième album, Une vie et quelques. Il fait suite à Tant qu’on est là, sorti en septembre 2017.
Pour certains amoureux de rap, les jours de sortie d’Hugo TSR sont un régal. Un petit cadeau qu’on ne peut ouvrir que tous les trois ou quatre ans. Alors on le savoure. Et avec ce disque, Hugo Boss a une nouvelle fois fait parler la magie de son art. On sait ce qu’il va faire, il n’y a aucun doute sur cela. Mais c’est un plaisir fou dont on ne se lasse pas.
Hugo TSR plus que jamais fidèle à lui-même
Des prods boom-bap, des boucles de piano, des violons émouvants, des petites voix qui résonnent, un narrateur qui suit l’évolution du projet. La formule est toujours la même, et elle est maîtrisée. Le contenu des textes reste également fidèle à son quotidien dans le 18ème : « Même dans la rue j’suis enfermé », entre espoir, réalité, monotonie et inégalités. Pour ce nouvel album, Hugo a fait dans la sobriété, comme toujours. De la communication autour du projet à la cover où il ne montre de lui qu’une silhouette, il reste dans l’ombre. Dix titres sont suffisants pour faire passer son message. Pas besoin de plus, comme il le rappelle sur « Coloc à terre » : « C’est mon son qui parle pour moi, pour ça qu’j’aime pas les interviews ».
On peut de plus noter quelques choix biens sentis de la part d’Hugo TSR qui donnent du relief à l’album. Le changement de prod sur le morceau « Plaisirs tristes », sa voix brouillée sur « 2222 (Interlude) », le featuring avec Tragik (membre du groupe Le Gouffre) sur « Coloc à terre », les storytellings magifiques sur « Oubliettes ». On reste tout de même sur notre faim quant au format du disque. Seulement 10 titres à se mettre sous la dents, dont 2 déjà dévoilés. Mais sur cet album, Hugo Boss, le roi des punchlines, a montré qu’il fallait encore compter sur lui dans le paysage du rap français.
A l’occasion de la sortie de l’album, Hugo a d’ailleurs publié le clip de « A la nôtre ». Un clip en noir et blanc réalisé par Ulysse Paya, dans le décor et l’esthétique de la cover de l’album.
Dans le reste de l’actualité, Hugo TSR, pilier de l’underground devenu tête d’affiche ?