Au début de notre interview, Slim Jim reçoit un appel. Il décroche et on lui annonce que « This Is America » de Childish Gambino, auquel il a participé, est numéro 1 aux USA. Slim au téléphone : « Je m’y attendais pas mec, je suis ravi de faire partie d’un projet qui est numéro 1 putain ! Mais attends je raccroche mec, je suis en interview à Paris. »
2HIF : On vous a découvert avec « No Flex Zone » en 2014, donc votre premier hit c’était finalement il y a assez longtemps. Je ne peux même pas citer le nombre de tubes que vous avez eu depuis ce moment-là. Est-ce qu’avec l’expérience vous pouvez sentir si une chanson va être un succès ?
Slim Jim : Mec tu peux pas vraiment savoir, tu ne peux pas savoir comment vont réagir les gens, notamment sur les réseaux sociaux.
Swae Lee : Si tu peux le sentir, tu peux le sentir ! Je te jure, quand je fais une chanson, et si elle me fait me lever et qu’elle me donne des frissons, je sais que ça va être un hit. Parfois t’as un banger et tu te dis « je devrais le garder dans un endroit sûr, je dois me rappeler de cette chanson et être prêt à mettre un projet en route ». En général cette chanson elle te fait te sentir bien.
(A ce moment là, Swae Lee se lève, jette les serviettes en papier qu’il utilisait pour manger son KFC, fais un tour sur lui-même, et se rassoit)
Dans le breakfast club, vous avez dit que vous aimeriez bien prendre un an pour vraiment vous concentrer sur l’album, sans faire de tournée, mais là vous venez juste d’annoncer une tournée cet été avec Wiz Khalifa ?
Swae Lee : On a deux tournées. D’abord celle avec Wiz Khalifa, puis celle avec Childish Gambino à la fin de l’année.
Est-ce que c’est ça le Sremm Life ? Pas de repos ?
Swae Lee : Ouais, vivre vite, rester dans le business, voyager, jouer pour des milliers de personnes, toucher les gens, rester proches des fans, aller dans des villes différentes et voir les réactions. Et tu vois ce que je veux dire, vivre la tournée à fond.
© Eva Nahum
C’est quoi la vibe d’un Sremm Life Tour ?
Jim : Un Sremm Life Tour c’est déjà beaucoup de monde ensemble, qui s’ambiancent, qui passent du bon temps, qui dansent, qui boivent, qui sont avec leurs amis, peut-être le vendredi ou le samedi. Mais si tu es Sremm Life, tous les jours sont des vendredis et des samedis, tu peux fumer tous les jours de la semaines (rires).
Est-ce qu’il y a quelque chose de spécial quand vous venez en Europe ? Les fans européens sont-ils différents ?
Swae Lee : Clairement, les fans anglais ont plus d’énergie, je ne sais pas pourquoi d’ailleurs. Le Wireless Festival par exemple, les gars crient les paroles de toute leur force, ils hurlent tous les mots.
Jim, tu es crédité sur le morceau « This is America » de Childish Gambino, au niveau des ad-libs. Comment cette collaboration est née, sachant que le fait de mettre plusieurs rappeurs en ad-lib c’est une démarche assez originale et vraiment nouvelle ?
Jim : Je suis allé en studio avec Childish, au début j’avais absolument pas compris sa portée politique. J’avais fait un couplet aussi, qu’il a finalement supprimé. Il a choisi de garder cet ad-lib et d’en ajouter plusieurs d’autres rappeurs. Puis j’ai vu là vidéo et j’ai compris. Je ne sais pas d’où lui est venue l’idée, mais c’est une idée incroyable.
Swae Lee, tu as dit que t’avais encore des centaines de « Unforgettable » sur ton disque dur. Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que tu en as moins depuis que l’album est sorti ?
Swae Lee : J’en ai deux de moins, mais il m’en reste encore 98 autres.
On est à une semaine après la sortie de l’album, qu’est-ce que vous procure la réaction des fans ?
Swae Lee : Ils aiment les chansons, ils apprennent les paroles, ils te mettent dans le top 10. C’est fou.
On voulait aussi parler du triple album. C’était la parfaite réponse à toutes les critiques qui disent que vous devriez jouer séparément. C’est du génie de répondre à ces critiques en faisant un album réalisé par Slim Jimmy, un album réalisé par Swae Lee, et un album ensemble. Est-ce que c’est ce qui est vous est venu à l’esprit quand vous avez décidé ça ?
Swae Lee : Il y avait une tonne de spéculations à propos de ces projets, qui ont sauté dès qu’ils sont sortis. On est frère, on joue ensemble, on est bon séparément, mais on est fabuleux ensemble.
© Eva Nahum
Qui a eu l’idée du visuel pour les plateformes de streaming de l’intro ?
Swae Lee : Ah ouais, c’est moi. J’ai décidé d’écraser des ananas. J’adore les ananas, j’en apporte sur scène et tout.
Il y a beaucoup de featurings sur cet album, The Weeknd par exemple. Vous avez commencé à bosser avec lui avant qu’il ne devienne la superstar qu’il est aujourd’hui. Comment s’est passée cette collaboration ?
Swae Lee : C’est l’un des meilleurs artistes actuels. On s’est rencontrés sur le Legend of the Fall tour et on a fini en studio pour enregistrer quelques sons. On a commencé à réfléchir à ce concept, Bedtimes Stories à partir de sa voix. On a fait les couplets, les refrains. Tout était très intuitif, et c’est devenu une putain de chanson.
Et Travis Scott ? Est-ce qu’il est Sremm Life ?
Swae Lee : Carrément, c’est un putain d’artiste avec une énergie incroyable.
Est-ce qu’il y a d’autres artistes avec qui vous avez envie de travailler en ce moment ?
Swae Lee : Grave, il y a pleins d’artistes géniaux avec qui on voudrait travailler, mais je pense qu’il faut laisser le temps au temps. Si tu travailles en y mettant tout ton cœur et ta tête, et que tu restes dans le bon chemin, les connexions qui doivent se faire se feront.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour le futur ?
Slim Jim : De la chance, et que dieu veille toujours sur nous. Et plus d’albums dans le top 10 !
Propos recueillis par Niels Nicolas
