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Luni : «Tout ce qui est lié à ma musique est lié à ma vie»
Luni a dernièrement présenté XX7, suite logique de X7, et aboutissement de deux ans de travail. On a donc pu en discuter avec lui.
À l’occasion de la sortie de XX7, venant compléter X7, Luni nous a accordés une discussion au fond d’un café parisien. Balayant sa carrière, ses hauts et ses bas, mais aussi le rapport si unique qu’il entretient avec sa musique, Luni semble être entré dans une nouvelle dimension. Celle qui doit faire de lui l’artiste qu’il devait être. Prometteur et coloré, mais surtout remarquablement abouti, le diptyque X7, XX7, impose un Luni plus à l’aise avec ses craintes, ses doutes, mais aussi avec sa musique. Rencontre avec un artiste talentueux et décidé à le prouver.
Luni comment tu vas ? Comment tu te sens avant la sortie de XX7 ?
Luni : Ça va. Je me sens bien, j’ai hâte de voir ce que ça va donner et les retours. Je me pose pas de questions parce que ça servirait à rien mais je suis impatient. Après, je suis pas non plus sûr de moi à 300%. Parce que c’est de la musique et que j’estime que quand je fais du son, il faut que j’évolue à chaque fois. Et je sais pas si le fait d’évoluer, ça plaît aux gens ou pas.
Ça fait déjà pas mal de temps que tu fais de la musique et que tu proposes différents projets. Quel regard tu portes sur ces années écoulées ?
J’ai eu des hauts et des bas. Et l’idée c’est que ce projet permette que ça marche et qu’il n’y ait plus de moments où je suis inexistant. Après d’un plus large point de vue, je suis content de tout ce que j’ai fait mais je ne suis pas fier de moi par rapport à là où je suis maintenant. C’est pour ça que je compte sur ce projet là pour viser plus haut.
«Tous ces petits singles m’ont permis d’avoir l’attention que je voulais pour sortir mon projet»
Comme tu le dis on a l’impression qu’il y a eu une coupure après le quatuor Noir Rose Orange Bleu en 2017. Pourquoi t’être fait plus discret après ces projets qui avaient permis au public de te découvrir ?
À cette époque là c’était assez compliqué. Quand j’ai fait les couleurs, c’est le moment ou ça a vraiment suscité plein d’intérêt de la part des labels. Donc en parallèle de ces sorties, je faisais plein de rendez-vous, ce qui a repoussé un peu les sorties. Au final, on a décidé de ne pas s’engager mais j’avais fait une promesse en début d’année (2017) en disant que tous les trois mois j’allais sortir un projet. Je m’y suis tenu deux fois, mais au troisième projet ça a commencé à se décaler donc les gens étaient moins à l’affut.
Ça a été un peu compliqué de gérer le côté professionnel et la musique. J’apprenais vraiment sur le tas. Bleu a vraiment été énormément décalé, il est sorti 6 mois plus tard, voire même un an plus tard. Ça n’a donc pas eu l’effet qu’on voulait. On avait carrément fait un court-métrage dessus, qui n’est toujours pas sorti d’ailleurs. Ça a été une déception, à titre personnel surtout et je me suis dit que j’avais besoin de temps pour moi, pour réfléchir : «Est-ce que je veux vraiment faire ça ? Est-ce que pour mon prochain projet j’arriverai à avoir le rendu que je veux ?»
Par contre, depuis 2020 on a l’impression que t’as réussi à trouver un nouveau souffle, délaissant le format projet pour proposer plusieurs singles.
C’est exactement ça. Quand on a fait les couleurs, je ne sais pas pourquoi mais j’étais dans l’optique de sortir des petits projets à chaque fois. J’arrivais pas à me projeter dans l’idée de sortir que des singles. Puis pendant ces années de réflexion je me suis dit que la stratégie allait être de revenir avec des singles, des feats et des apparitions sur d’autres projets, puis ensuite, je sortirai mon projet. C’est à la sortie de « Paris-Bruxelles » qu’il y a vraiment eu une effervescence. Tous ces petits singles m’ont permis d’avoir l’attention que je voulais pour sortir mon projet.
Durant cette période t’as notamment sorti « Sous ma veste », un morceau qui n’est maintenant plus disponible sur les plateformes de streaming. Pourquoi ?
Ça rentre dans ce truc de stratégie de singles mais en vrai ça aurait pas du être un single. Il y a beaucoup de beatmakers qui m’écoutent et qui veulent placer pour moi. Donc on a eu l’idée de faire des lives Insta où on écoutait des prods et celles qui suscitaient le plus de réactions j’enregistrais une topline puis un son. Mais de base, ce n’était pas convenu qu’on fasse un clip et que ça soit un truc sérieux. Sauf que sur le live tout le monde voulait le son sur les plateformes, mais ça avait pas vocation à ça. Au final « Sous ma veste » est le seul morceau créé dans ces conditions qui est dispo sur ma chaîne, par respect, pour que les gens puissent encore l’écouter.
Le morceau a finalement pris une ampleur que tu n’avais pas imaginé ?
Exactement. Comme le morceau « On parlera de nous » qui, de base, était juste une vidéo pour BGRZ qui fait ça avec pas mal d’artistes, sauf que les sons ne sortent normalement pas en single. Mais les gens l’ont tellement demandé, il y a eu une grosse attente autour. En plus Yvick l’a partagé aussi, ce qui était cool. Mais je ne m’y attendais pas. Et ça m’a mis une vraie pression, j’ai littéralement 5.000 personnes qui m’ont spammé et qui m’ont envoyé des DM en me demandant de sortir le son. Donc j’ai sorti le son et j’ai donné aux gens ce qu’ils voulaient.
Tout ce cheminement t’a donc mené à X7 dans un premier temps. D’où vient le nom du projet ?
X7 c’est parce que ça fait 17 ans que je fais du son. Le chiffre 7 revient aussi énormément dans ma vie. Ça fait 17 ans que j’ai commencé à faire de la musique et écrire. Et sous le nom de Luni, ça va faire 7 ans.
C’est un projet sur lequel t’as passé du temps ?
Deux ans. Pour info, « Paris-Bruxelles » devait être sur le projet de base. Puis sur la fin je n’en voulais plus, parce que je trouvais que c’était pas cohérent avec la ligne directrice qu’on s’était fixée. En vérité, X7 aurait du sortir il y a deux ans. Ça n’ait pas sorti parce qu’à chaque fois on re-bossait dessus et on voulait perfectionner le truc.
Et au final t’es content de ce que t’as réussi à faire avec ce projet ?
Fier. Fier, parce que c’est la première fois que je mettais autant de temps sur un projet. Habituellement, je mets trois ou six mois pour créer un projet. Je fais mon son, je kiffe de ouf et pour moi c’est important que ça sorte au moment ou je le kiffe encore. Parce que des fois je me sens lassé du son et j’ai plus envie de le défendre. X7 c’était la première fois de ma vie que je bossais autant sur un projet et j’en suis fier.
Donc même après deux ans de travail dessus t’en es pas encore lassé ?
Non. Et c’est pour ça que je me suis dis que c’était LE bon projet pour moi. D’habitude je me lasse de mes sons en trois mois, et là au bout de deux ans je l’écoute encore et je me dis que j’ai vraiment fait un truc de ouf (rires). Mais voilà, le but c’est d’avancer quand même et de faire encore mieux.
A la fin de X7 il y a une outro très énigmatique. Comme un discours d’enterrement. Est-ce que tu peux m’en parler ?
L’idée c’était de faire croire à la mort du protagoniste du projet, qui est Luni. Puis de le faire revenir dans XX7 sous une autre forme. Il y a plusieurs interprétations et je préfère que chacun se fasse la sienne. Généralement elles sont assez bonnes et assez positives. Mais l’idée c’était de faire croire à la mort de Luni annoncée comme telle par une personne. Une personne proche de l’artiste mais qu’on comprend néfaste pour lui dans XX7. Dans XX7 je sors de mon coma et je raconte toutes les émotions, le ressenti et la façon dont je vois les gens différemment.
T’as présenté XX7 comme une réédition, mais ça semble donc être plus que ça. C’est vraiment un projet en deux parties. C’est comme ça que tu l’as pensé ?
Ouais c’est la suite. Mais c’est comme ça que je conçois une réédition. Ça doit venir compléter ton projet, dans l’idée que ça apporte quelque chose en plus à ton projet. Surtout que pour moi, X7 a une ligne directrice. Si XX7 apportait juste des sons, un feat et n’avait aucune cohérence avec le projet, ça avait pas de raison d’être. C’est pour apporter une vraie fin, une vraie idée, une vraie suite. Tout est assez lié.
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« Parasite Lover » a été le premier extrait de XX7. Pourquoi ce morceau ?
Je dirais pas que c’est celui qui représente le mieux XX7, mais c’est celui qui représente le mieux Luni, ce que les gens attendent de moi. Et je pense que lorsque tu sors des singles hors projet il faut vraiment que les gens puissent retrouver l’artiste qu’ils ont toujours kiffé. J’ai vraiment envie que les gens se disent que c’est du Luni.
Sur cette réédition il y a quelques feats avec des jolis noms. C’est pas un truc qui a toujours fait partie de ta musique. Qu’est-ce qui a changé ?
En vrai j’ai toujours voulu collaborer. Après, c’est juste que c’est très instinctif et ça tourne seulement autour de la musique et rien d’autre. C’est pas stratégique. Évidemment après t’as des stratégies à mettre en place, mais en terme d’enregistrement, de prise de son, il faut que je voie la personne. J’ai toujours voulu faire ça mais c’est un truc où j’ai pas forcément eu, soit l’occasion parce que je trouvais pas que c’était les bons morceaux pour le faire, soit je me disais que certains feats étaient inatteignables. Après sur X7 de base il y a déjà trois feats et si j’avais pu j’en aurais eu plus. C’est au feeling, j’ai pas envie de mettre un artiste sur un son juste parce qu’il a un gros nom. Je veux le mettre parce que la musique lui parle.
Sur le projet il y a notamment Slimka et Wit. Deux artistes qui étaient, comme toi, présents sur Grand Casino, un projet sur lequel t’as d’ailleurs collaboré avec Wit. C’est à ce moment là que les connexions se sont faites ?
Pour le coup les deux je les ai pas rencontré. Slimka je l’ai rencontré après, et Wit. je l’ai pas encore rencontré. En fait Wit. on a parlé ensemble notamment grâce au son qu’on a fait ensemble sur Grand Casino. Ça a pas été facile parce que Wit. c’est pas trop un mec des réseaux. Mais quand on avait des échanges, ça a matché direct. Il s’avère que sur Grand Casino on a tout les deux kiffé le couplet de l’autre, mais aucun de nous deux savait que l’autre était sur le son. On a posé chacun de notre côté avec 99 et on l’a appris seulement deux semaines avant. C’est comme ça qu’on s’est connecté et qu’on s’est dit qu’on allait faire du son ensemble. Quand à Slimka je le connais depuis très très très longtemps, mais je l’avais jamais rencontré. Je le connais peut-être depuis 2013, à l’époque je m’appelais même pas Luni. On avait déjà parlé de faire un feat ensemble, et là toujours pareil on se parle par rapport à Grand Casino. Franchement j’ai été martyrisé par son couplet, c’est le meilleur couplet du projet. J’avais aussi kiffé Tunnel Vision et je lui avais dit. On a la même mentalité, on se ressemble beaucoup dans nos parcours, on pense la même chose de la musique et du game actuel donc c’était évident qu’on fasse un feat. Si j’ai choisi de les mettre sur XX7, c’est parce que je voulais pas avoir de gros artistes pour ma première carte de visite qu’était X7.
On sent aussi que t’as réussi à trouver une certaine liberté dans tes thèmes. T’as toujours énormément parlé d’amour dans ta musique mais sur X7 et XX7 tu racontes aussi d’autres choses.
En règle générale, si je fais le bilan de ma carrière c’est sur ces deux projets là ou je parle le moins d’amour. Mais je vais reparler d’amour (rires). Parce que c’est ce qui me touche. Mais quand tu fais un son, c’est pour te délivrer d’un poids et passer à autre chose. X7 c’est le projet qui m’a permis de passer à autre chose sur plein de trucs. J’ai pu parler de tout ce que je voulais, même de trucs plus personnels qui m’ont mis vraiment mal. C’est thérapeutique. Et c’est pour ça que ça a été une super expérience et que j’aime autant ce projet, parce que j’ai mis deux ans à le faire mais y’a plein de raisons pour lesquelles j’ai mis autant de temps. Dans la manière de livrer les choses, il y a des sons que je voulais pas sortir au début, parce que je livrais trop de trucs. Il y a même des sons qui sont pas sortis et qui sont pas dans X7 parce que des fois ça allait trop loin. Mais ça m’a permis de me libérer.
Et qu’est-ce qui t’a convaincu de les sortir finalement ?
C’est une étape de la vie. C’est une étape dans ma musique mais c’est aussi une étape de ma vie. Je vois ça comme ça. Tout ce qui est lié à ma musique est lié à ma vie, j’arrive pas à dissocier les deux. C’est peut-être mon plus gros problème. C’est limite si Luni a plus le pas sur la personne que je suis dans ma vie. Et c’est pour ça que j’ai aussi décidé de passer cette étape là. C’est bon pour moi et grâce à ça aujourd’hui, même si c’est toujours un peu le cas, je dissocie un peu plus.
En terme d’influences t’avais déjà parlé de la scène canadienne et notamment d’OVO. Mais dans XX7 je trouve qu’il y a un côté Don Tolliver. T’en penses quoi ?
C’est marrant que tu me fasse la réflexion. J’ai une idée précise de la chose, c’est que quand je chante ça reste plus ou moins du Luni, mais on va m’assimiler au courant OVO ce qui est normal étant donné que j’en suis très inspiré. Et dès que je rappe un peu on m’assimile soit à Hamza, soit à Josman. Mais, cela dit, Don Tolliver est arrivé beaucoup plus récemment auprès du grand public. Donc maintenant les gens, même visuellement et physiquement, ont un autre personnage auquel ils m’associent. Forcément quand je rappe un peu plus on a tendance à me dire que ça fait très Don Tolliver. Moi ça me dérange pas, on a presque le même timbre de voix. Ces derniers temps j’ai pris l’habitude de vraiment monter dans les aigus quand je chante, mais c’est pas à cause de Don Tolliver mais plutôt de Roddy Rich et Gunna. Don Tolliver c’est pas du tout une influence. Mais après ça me dérange pas. Avant ça me dérangeait, mais maintenant je me dis que Don Tolliver c’est un bête d’artiste que je kiffe. C’était surtout frustrant d’être assimilé à d’autres artistes français. Comme tout artiste tu veux avoir ton truc et pas qu’on te dise que ça ressemble à ci, à ça. Il y a pleins d’artistes qui souffrent du fait qu’on les ait assimilé toute leur carrière à d’autres artistes. Et clairement c’est pas ce que je veux. Donc je préfère qu’on m’assimile à quelqu’un des États-Unis, qu’on dise que Luni est le Don Tolliver français. C’est pas comme si demain Don Tolliver allait faire un son en français (rires).
Le 10 décembre dernier on a aussi pu t’entendre sur Le Rythme Des Vagues aux côtés de Beeby et Jeunesaint notamment. Comment ce projet a été créé ?
C’est Spacelab qui m’a démarché pour un séminaire. A la base ils avaient plein d’autres noms en tête. J’ai pas peur de le dire, on peut dire que je suis co-producteur carrément. En vérité, tout les gens qui sont sur le projet c’est des gens que je lui ai conseillé. Notamment Blackdoe, qui pour moi est aussi fort que tous les autres, et avec qui je travaillais sur X7 à l’époque. Et Beeby c’est un mec que je connais depuis très longtemps, on lui a proposé et il a dit oui.
T’es content d’avoir participé à ce projet ?
Ouais franchement j’ai kiffé. Je trouve que pour un média ils ont vraiment fait les choses bien en organisant un vrai séminaire. On est parti à l’Ile de Ré et on s’est tous retrouvés dans la même baraque pour faire de la musique pendant trois jours. Je kiffe ce type d’ambiance. Il y a beaucoup de médias qui font des projets en ce moment, j’y ai pas mal participé, dont Raplume et 1863, et il y a jamais eu cet élan de faire un séminaire. C’était chacun de son côté qui fait son truc. Donc du coup j’ai vraiment kiffé l’expérience Le Rythme Des Vagues, j’en suis fier et je suis même fier pour Spacelab. Parce qu’ils sont allé au bout des choses sans avoir forcément les mêmes moyens que 1863 ou Raplume. C’est un truc ou on a vraiment forgé des liens.
Une tournée et la scène c’est quelque chose à quoi tu penses ?
Ouais. Je kiffe la scène. Le truc c’est que pour moi la scène ça a toujours été secondaire à la base. Grossière erreur ! A la base, je suis un mec de studio je kiffe de fou être dans mon stud’ et faire du son. Et le déclic est arrivé il y a deux ou trois mois, ou je me suis rendu compte que je connaissais pas mon public. Je le connais à travers les réseaux mais je l’ai jamais rencontré. Donc j’ai grave envie de faire du live en ce moment. C’est plus simple pour moi parce que j’arrive à mieux défendre mon son sur scène. Avant je pouvais pas, j’avais beaucoup trop de mal. Quand j’ai sorti les couleurs, j’ai toujours perçu ces projets là comme des bails ou c’est ton live à toi. Dans ma tête c’était pas concevable de faire la première partie d’un artiste et faire un son comme « A mort » ou « Océan ». C’est des sons qui sont tellement deep qu’il faut qu’il y ait un accompagnement visuel dans mon univers. C’était très dur de défendre ma musique sur scène, j’étais même hyper gêné. Alors que là, X7 je l’assume au calme, vraiment au calme de ouf et XX7 c’est encore plus facile.
On l’a dit ça fait du temps que tu fais de la musique et t’es toujours resté dans un format de projets très courts. Il n’y a jamais eu de premier album finalement ?
Jamais. C’est pas pour maintenant. Je regarde beaucoup d’interviews d’autres artistes et je me suis rendu compte que chacun à son interprétation de l’album. Et j’ai l’impression qu’il y a beaucoup de gens qui s’en foutent. Pour moi c’est tellement important le terme album, c’est tellement un truc de ouf. Je l’assimile à un projet de malade. Tant que j’ai pas les capacités pour faire un projet de fou, ça sera jamais un album. Quand je pourrais mettre un orchestre dans le studio, avoir tout mes sons comme je veux, là pour moi ça sera un album. Jamais avant. J’ai envie que le jour où je sors mon premier album on se dise «Putain, c’est un gros projet !»
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
La réussite. Et une bonne vie (rires).
Luni – XX7