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Marvel a utilisé une IA pour une série, et ça fait polémique

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marvel secret invasion
© Marvel Studios

Le générique de la nouvelle série Marvel Secret Invasion est le fruit d’une IA, un choix des réalisateurs en accord avec l’univers des Skrull.

Vous en entendez parler de plus en plus autour de vous, les IA sont en phase d’intégrer progressivement notre quotidien. Jusqu’ici expérimentées par des indépendants pour des productions audiovisuelles ou musicales, dernièrement elles ont investi une production grand public : la nouvelle série Marvel Secret Invasion. Dès sa diffusion sur la plateforme de streaming Disney +, nombre de soupçons ont entouré la création du générique sur la potentielle utilisation d’une IA. Des doutes confirmés par une interview de Polygon où le réalisateur et producteur de Secret Invasion Ali Selim a donné les raisons de ce choix plutôt atypique.

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Ali Selim : «L’idée c’était que cela évoque le monde des Skrull»

Confiée à la société Method Studios, la réalisation du générique par une IA s’inscrirait dans l’univers de la série. « Lorsque nous avons contacté des fournisseurs d’IA, c’était l’idée : que cela évoque le monde des Skrull, capables de changer d’apparence. Que l’on se demande ’Qui a fait ça ?’, ’Qui est-ce ?’ » a expliqué Ali Selim. Pour rappel, la série met en scène l’invasion de la Terre par les Skrull, des extraterrestres capables de modifier leur apparence et de prendre la place des Hommes. Un thème qui colle plutôt bien aux questions d’actualité autour des IA à l’origine de productions semblables à la réalité, ayant la capacité de reproduire le travail d’un humain.

Ici, l’utilisation de l’IA contribuerait à l’atmosphère inquiétante et instable déjà provoquée par les personnages et leur faculté de transformation. « Nous leur parlions d’idées, de thèmes et de mots, puis l’ordinateur s’éteignait et faisait quelque chose, a exprimé le réalisateur. Et on pouvait changer le rendu final en utilisant des mots ». Une ambiance étrange qu’on retrouve également grâce aux formes d’aquarelle mouvantes et au style cubiste dont le vert fait référence aux Skrull.

D’ailleurs, dans une déclaration à The Hollywood Reporter, Method Studio a expliqué à son tour ce choix. Ils confient que Secret Invasion, «a fourni une occasion exceptionnelle de se plonger dans le domaine intrigant de l’IA, en particulier pour créer des attributs et des mouvements de personnage uniques» justifiant ainsi que «l’utilisation d’un outil d’IA personnalisé pour cet élément particulier s’est parfaitement alignée sur le thème général du projet et sur l’esthétique souhaitée». Un travail dont s’est réjoui Ali Selim pour ce qu’il apporte au rendu final : «C’était exploratoire et inévitable, excitant et différent».

Un choix qui ne fait pas l’unanimité

Attendue par les fans, la sortie du premier épisode à très vite fait parler d’elle… mais pas dans le sens souhaité. Malgré les justifications d’Ali Selim la réception du public a été très controversée. Entre problème d’éthique et risque pour les professionnels de l’industrie, les internautes se sont insurgés sur les réseaux sociaux. D’ailleurs Jeff Simpson qui a lui-même travaillé à la conception de la série a tweeté à ce sujet avec mécontentement : «L’intro de Secret Invasion est générée par l’IA. Je suis dévasté, je pense que l’IA est contraire à l’éthique, dangereuse et conçue uniquement pour éliminer les carrières d’artistes».

On peut noter tout de même que le moment a été mal choisi pour Marvel dans un contexte où Hollywood est en crise. Depuis le mois de mai la grève des scénaristes inclut parmi ses revendications un meilleur encadrement de l’IA pour protéger les auteurs. Et alors que les pourparlers sont au point mort, Secret Invasion est venue remettre de l’huile sur le feu. Selon Jon Lam, auteur de storyboards « c’est du sel dans les plaies de tous les artistes et écrivains de la grève de la WGA».

Le lendemain de sa sortie, Method Studios se sont alors défendus dans sa déclaration à The Hollywood Reporter. « L’IA n’est qu’un outil parmi la gamme d’outils utilisés par nos artistes, ont-ils proclamé. Aucun travail d’artiste n’a été remplacé par l’incorporation de ces nouveaux outils ; au lieu de cela, ils ont complété et aidé nos équipes créatives ». À cela s’ajoute les craintes quant à la protection du travail des artistes dont les IA s’inspirent pour leur production mais qu’elles ne créditent pas. Plus simplement, les avis des fans semblent majoritairement négatifs, la plupart étant déçu par le rendu final de ce générique.

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