Musique
Nos 10 sessions Colors francophones préférées
Ils ont été plusieurs dizaines de francophones à se glisser entre les murs du studio Colors. On a classé nos dix performances préférées.
Depuis sa fondation en 2016, le studio berlinois Colors est devenu synonyme d’un certain prestige et un gage de qualité musicale pour ses invités triés sur le volet. Parmi les artistes conviés à performer sur ce fond aujourd’hui iconique, et alors que Freeze Corleone et Krisy se sont retrouvés au coeur du cube ces derniers jours, voici une petite liste non exhaustive de nos dix sessions préférées.
Krisy avec « Julio et sa Gogo Danseuse »
«J’me présente : Krisy, a.k.a De La Fuentes, a.k.a le jeune Julio, c’est pas fini… a.k.a le mouvement du sel sur ton steak, a.k.a le chevalier du château, a.k.a ta femme va apprécier c’morceau». Sur ce morceau, le rappeur et producteur aux multiples certifications envoûte en contant sa passion pour une gogo danseuse. Il parle de cette femme de petite vertue avec la classe et le romantisme digne de celle des plus grand crooners américains des années 50, à qui il «promet d’être une reine à ses côtés». On se prend au jeu et on se laisse séduire par son brin de voix sensuel, sur un fond beige chaud et apaisant.
Doums avec « Intro »
Dans cette session, Doums nous reçoit tout de blanc vêtu avec une douceur rare. On est frappé d’émotion dès les première notes de marimba d’une production épurée. Et que dire des premiers mots : «Tout d’abord, j’en place une pour ceux qui sont partis trop tôt», dont la force émotionnelle s’est accentuée depuis le décès de Népal. Pour ce Colors, qui annonçait à l’époque la sortie de son projet Pilote, le rappeur de L’Entourage avait choisit un rose pêche très sobre pour un morceau baignant dans la nostalgie. Une esthétique visuelle qui colle parfaitement à l’ambiance du son.
Angèle avec « Ta Reine »
On retiendra cette session comme l’une des meilleures performances d’Angèle. Sur « Ta Reine » extrait de son album Brol, la chanteuse belge aborde le thème de l’homosexualité féminine et de la difficulté à l’assumer dans la société actuelle. Dans un rose poudré significatif, elle transmet un message engagé avec une émotion transcendante à laquelle on peut difficilement résister. Avec ses 43 millions de vues, il s’agit de l’un des plus gros scores de la chaîne.
Dinos avec « Argentique »
Dinos interprète ici « Argentique », extrait de son album Imany. Sur un fond gris marronné qui rappelle effectivement les photos faites avec l’appareil culte, le Parisien nous fait voyager à travers ses souvenirs, ses déceptions et ses désillusions. Sans pour autant tomber dans la mélancolie, Dinos est cash et déterminé. Il mène cette session avec une aisance déconcertante, en témoigne le moment où il est pris d’une quinte de toux, mais continue sans broncher à 2:33. Une authenticité qui fait sûrement de cet enregistrement une bien meilleure version que celle de l’album.
Sopico avec « Le Hasard ou la Chance »
Assis sur son tabouret, Sopico nous livre un texte merveilleusement bien écrit, simplement accompagné d’une guitare qu’il tient nonchalamment sur ses genoux. Dans ce décor d’un jaune froid et mélancolique, le rappeur parisien à l’esthétique minimaliste est parfaitement à l’aise. Cette collaboration avec les studios Colors contribue à sublimer ce spleen déjà magnifique, faisant de ce morceau l’une des meilleurs sessions francophones.
Swing avec « Canopée »
Le membre du groupe L’Or du Commun nous offre ici une performance ultra vitaminée en choisissant d’interpréter « Canopée » extrait de son premier album solo Marabout. Par le biais de la métaphore filée de la canopée (étage supérieur de la forêt), Swing affirme sa détermination à vouloir grimper l’échelle sociale et réussir dans la musique. Sa performance est d’autant plus appréciable de part l’énergie qu’il dégage avec une gestuelle parfaitement calibrée. Une dose de motivation qui fait un bien fou à s’injecter sans modération dans les oreilles.
Hamza avec « 1994 »
« 1994 » performée pour Colors, ça sonne comme un évidence. Dernier titre mais pas des moindre de sa mixtape éponyme, Hamza a fait le choix parfait pour s’accorder à l’univers des studios berlinois. Dans un rouge carmin très sensuel le rappeur belge prend son pied et se donne entier à son texte. Une véritable invitation à entrer dans son intimité sur un titre très personnel.
Lous and the Yakuza avec « Bon Acteur »
Votre Majesté Lous and the Yakuza nous a fait l’honneur d’interpréter « Bon Acteur » pour les studios cette fois-ci parés de prune. Pointant son doigt accusateur et parfaitement manucuré envers la manipulation masculine, la chanteuse et rappeuse belge se livre sur ses déceptions amoureuses passionnées. Le tout saupoudré d’un flow d’une technicité incroyable. Une performance majestueuse.
Alpha Wann avec « Pistolet Rose 2 »
Alpha Wann se devait de rentrer dans ce cube magique. Sur un fond bleu accordé à son éternel pull Don Dada, il a souhaité interpréter “Pistolet Rose 2”, morceau dévoilé dans une sorte de pack appelé PPP composé de deux anciens freestyles. Un flow magique, une technique irréprochable et l’attitude qui va avec. Une claque d’une minute 30 à consommer avec le bouton repeat.
Romeo Elvis avec « 300 » et « Henri »
Sur un fond vert très caractéristique de ce fanatique des reptiles, Roméo Elvis a partagé en 2018 un inédit intitulé « 300 ». Décomposé en deux parties, ce titre permet de refléter les deux faces de son personnage. La première, plus tournée vers la trap et l’égo-trip autour du nombre 300, qui évoque le succès. La seconde : un hommage à son grand-père “Henri” qui était en fin de vie, où il exprime sa peine et lui fait ses adieux.
Dans le reste de l’actualité, Quand, à 19 ans, Dinos se présentait comme le “futur du rap français”