Musique
Nos cinq sons à retenir de “MVP” de Mister V
Porté par une lourde promotion et des sérieuses collaborations qui font gonfler sa crédibilité, Mister V s’est approprié le trophée du MVP. Switch.
Du haut de sa Fiat Panda, sous sa plus belle forme de Decepticons, il contemple le monde. Que regarde-t-il ? Peut-être le titre de MVP, au loin, qui scintille. Alors, enclenchant la première, Mister V est reparti pour un tour. Slalomant entre son personnage sur 2K et sa vidéo la plus vue de l’année sur YouTube, le vidéaste-couteau-suisse a replongé en force au coeur de l’industrie musicale. Le trophée en ligne de mire, voici cinq sons à retenir.
« Jamais »
Pour son retour après son premier Double V, il s’est envoyé un sacré single. « Jamais » est, dans son style, parfait : instrumentale catchy, refrain efficace et couplets aiguisés. Il ne manquait plus qu’un PLK en grande forme pour plier un morceau en grande pompe, qui ouvrait une voie royale à MVP. À lui seul artistiquement plus abouti que son prédécesseur, « Jamais » concentre toute la maturité acquise par l’artiste au gré de ses deux années de disette. Pas sans nous déplaire.
« Tudo Bem »
Le tube de l’album, exempté de featuring. Avec une maîtrise délicate de l’auto-tune, Mister V glisse sur la production de Kozbeatz. Au coeur d’une ambiance dansante, il reprendre les gimmicks Tudom Bem (« tout va bien », en portugais) pour porter un regard optimiste sur sa vie actuelle. Artistiquement l’un des morceaux les plus accomplis de l’album, taillé pour un futur single. Y a des galères, oui mais ça va.
« Vice City »
En 2013, Mister V effleurait pour l’une des premières fois (presque) sérieusement la scène hip-hop avec son freestyle en plein dîner mondain. Geronimo était à la production. Sept ans plus tard, le fidèle tandem se retrouve en plein coeur de Vice City. Inspiré du GTA éponyme, Yvick s’essaye avec un succès savoureux à la chanson d’amour. La petite rythmique hispanique, couplée à la maîtrise mélodieuse de Mister V, a de quoi fair chavirer la Fiat Panda. En plein coeur.
« Moulin rouge »
Paris. Il est minuit, en pleine ruelle sombre du boulevard de Clichy. Tortoz et Pyroman lancent leur production : une douce guitare, ponctuée d’un beat puissant. Mister V est à l’aise, envoie un refrain crispé entre la douceur de l’instrumentale et l’obscurité de la thématique. Sur les couplets, l’artiste change, se renouvelle, teste des flows. Rime après rime, il percute et réussit la meilleure performance rap pur de son opus. Atmosphère, technique et mélodie.
« Pirelli »
Jul et Mister V, le casting est tellement improbable qu’il ne pouvait être qu’intéressant. Bingo. Les pneus crissent, Yvick sort la grosse caisse sur les temps et c’est parti. Avec « Pirelli », le vidéaste tient certainement l’un de ses plus gros succès. Et il ne s’agit pas (que) du simple fait de s’être offert le rappeur marseillais. Non, le morceau, à l’ambiance référencée Jul, met en scène un refrain accrocheur de Mister V et deux très bons couplets. Mention spéciale à son guest, inspiré, qui slalomme entre accélération et mélodie, avec une bonne gestion des ad-libs. Un clip, s’il-vous-plaît.
Au final, en bon amoureux du rap français, Mister V s’est concocté univers truffé de références. Parfois, ses inspirations débordent un peu trop – ce qui lui a valu quelques pics sur les réseaux sociaux -, mais MVP renvoie une copie maîtrisée et propre. Derrière le succès commercial de Double V, coincé entre l’immense popularité du YouTubeur et ses premières tentatives musicales, se dissimulait (et on le savait) un vrai besoin de travailler son art. C’est chose faite, et à l’image de son auteur, MVP est hyperactif, varié et surtout passionné.
Dans le reste de l’actualité, avant qu’il ne se lance sur MVP, Mister V a reçu le soutien de Damso grâce à un appel sur Instagram. Finalement, le vidéaste a reçu 16 000 prods en trois jours.