Culture
Nos premières impressions sur Disney+, le nouveau géant du streaming
Après une longue attente, Disney+ s’est finalement frayé un chemin en France, au milieu d’un paysage dominé par Netflix et les quelques plateformes installées. Alors, ce nouveau mastodonte aux oreilles de Mickey, ça donne quoi ?
C’est une armada de personnages haut en couleur, de super-héros et autres petits bonhommes jaunes qui se lancent dans la bataille. Ce mardi, après un report délicat et une longue attente dans l’Hexagone, Disney+ a enfin ouvert les portes de son vaste univers, chargé de bomber le torse face aux colosses du streaming confortablement installés, dont Netflix. Et pour ce lancement, on définirait la stratégie de Disney+ autour de trois facteurs : prix, féérie et blockbusters. Voyons voir.
D’abord, parlons de ses 6,99 euros mensuel. Avec ce prix, Disney+ se positionne en-dessous de l’offre classique de Netflix, avec quatre écrans simultanés et la 4K comprise. Logique, la nouvelle plateforme a tout à prouver. Et même en ayant fait longuement baver les aficionados de la petite souris à coup de catalogues alléchants, difficile de forcer la main à une clientèle déjà étouffée sous les offres payantes.
Car en France, Netflix, Amazon Prime, Apple TV+, OCS, Canal+ ainsi que le prochain Salto, mené conjointement par TF1, M6 et France Télévisions, ont déjà le marché dans le viseur. Et l’accumulation de toutes ses offres pourrait vite provoquer une congestion dans le portefeuille des Français. Avec un prix bas, peu risqué pour l’utilisateur, Disney+ espère engranger un maximum d’abonnés en peu de temps, afin d’installer rapidement sa crédibilité.
C’EST 👏 LE 👏 GRAND 👏 JOUR ! pic.twitter.com/y7wFa6eOBs
— Disney+ FR (@DisneyPlusFR) April 7, 2020
Mater des Disney 24h/24, le rêve
Et il est vrai que niveau catalogue, le nouveau venu rougit à peine. Avec ses 500 films et ses plusieurs milliers d’épisodes de série, Disney+ est capable de proposer, d’entrée, une gamme de produits complète. Voire fantasmatique. Sur la page d’accueil de la plateforme, les logos de Disney, Pixar, Marvel et Star Wars, mis côte à côte, offrent un sourire nostalgique et satisfaisant.
Appelons-ça la féérie. Comme une balade au milieu d’un parc Disneyland, la plateforme fait miroiter l’utilisateur en placardant ses plus grosses productions au fil du scroll. Vaiana: La légende du bout du monde, Avengers: Civil War ou encore Pirates des Caraïbes se dévoilent au compte-goutte pour attirer l’oeil de toute la famille. Et avoir à sa disposition, 24 heures sur 24, l’intégralité des films Disney sur un seul et même site, il serait difficile d’avouer que l’attraction ne fonctionne pas.
À ce socle déjà solide viennent s’ajouter les pièces acquises au fil des rachats de Disney. Car plus qu’un simple catalogue, Disney+ offre une ébauche de la puissance de l’empire de Mickey. Parlons des Simpson, qui doivent leur présence à 21st Century Fox. Avoir les 662 épisodes de la famille la plus célèbre des États-Unis perpétuellement sous la main, sérieusement ? Un rêve de gosse. Les contenus de National Geographic, également présents par l’intermédiaire de la Fox, effleurent une nouvelle perspective qu’a su exploiter avec brio Netflix : les documentaires et les reportages. Bref, un premier panorama complet.
S’étendre, encore et encore
Venons-en aux blockbusters. Car au-delà de la bataille des classiques, Disney voit désormais plus loin : les contenus originaux. Car au-delà du Roi Lion et de la saga Star Wars que tout le monde a déjà vu dix fois, la plateforme va devoir être capable d’attirer des spectateurs par son unicité. Et Disney+ semble avoir cerné l’enjeu. En témoigne le billboard immanquable de The Mandalorian, figé sur sa home.
Et cette saison 1, louée par la critique et témoin de belles promesses, n’est que le premier acte d’une vague de produits dérivés prête à s’abattre sur la plateforme. Car là où Netflix a ficelé son monde série après série, Disney+ compte bien tartiner au maximum le moindre fragment placé sous son égide. À commencer par ses super-héros, puisque l’univers Marvel installé au cinéma, va subir une vaste extension à travers trois séries originales : Le Faucon et le Soldat de l’Hiver, WandaVision et Loki. Pour Star Wars et les films Disney, ça viendra aussi.
Alors, qu’en conclure ? D’abord, qu’une comparaison avec les autres plateforme déjà installées seraient préméditée, alors que Disney semble voir bien plus loin que son (gros) catalogue du premier jour. L’âme tentaculaire du géant américain a de quoi causer du souci à ses concurrents, qui ne disposent ni de la variété de son univers, ni d’une telle offre de classiques du septième art. Et tout ça, pour 6,99 euros par mois, on est proche de la bénédiction.
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